CHAPITRE 1

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ELEENA

Le craquement des branches sous mes bottes était le seul bruit perceptible dans le calme de cette nuit d'été. C'était devenue une sorte d'habitude, depuis que j'avais déménagé de parcourir ce chemin à travers les arbres qui séparaient la ville du lac.

Mon corps passait entre les branches avant d'arriver devant cette immense étendue d'eau qui reflétait les rayons de la lune.

Je contemplais le paysage qui s'offrait à moi, puis je posais les sacs trop lourds qui m'encombraient.

J'allumais la lampe torche de mon téléphone afin de pouvoir construire ma lunette astronomique que j'avais transportée. Elle était légère et facile à monter et démonter.

Je sortis le tournevis et je rassemblais les pièces, jusqu'à ce qu'elle soit construite.

Mes mains attrapèrent ma lunette astronomique et je m'approchais du lac pour pouvoir contempler plus aisément les cratères de la lune.

Les nuages de la journée s'étaient dissipés pour dévoiler une pleine lune magnifique. Elle venait à peine de pointer le bout de son nez par-dessus la montagne, ce qui la rendait encore bien plus imposante qu'à l'ordinaire. C'était un spectacle que je ne me lassais jamais de regarder. C'étaient ce genre de moments éphémères qui étaient éternels dans mon esprit.

Une douce brise fit virevolter ma frange et les mèches qui s'échappaient de ma natte. Le calme était total, j'inspirais l'odeur de la nature qui m'entourait à pleins poumons en fermant les yeux une seconde.

Lorsque je faisais cela, toutes mes peurs enfouies semblaient s'effacer. Il ne restait plus que moi et les astres.

Cependant, cette fois-là, une sensation désagréable me parcourait l'échine.

J'essayais de ne plus y penser, mais lorsque je rapprochais mon œil de l'objectif pour viser la lune, un bruit de pas me fit sursauter.

Mon corps se retourna instantanément pour me permettre de voir d'où venait le bruit que je venais d'entendre. Seulement, je ne faisais face qu'à l'obscurité.

Ce sentiment désagréable d'être observée ne quittait pas mon corps. J'arrêtais de respirer comme si cela pouvait me permettre de devenir invisible.

— Cole, tu commences à me les briser, je t'ai dit que j'arrivais.

Il fallait que je plisse les yeux pour apercevoir la silhouette qui sortait de la forêt sombre. Elle marcha dans ma direction, mais elle ne semblait pas m'avoir vu pour autant. Mon corps restait statique, ne sachant pas quoi faire.

L'inconnu continuait de marcher vers moi, puis il se figea à quelques pas de mon corps.

Mes yeux s'étaient quelque peu habitués aux ténèbres de la nuit noire et la lune était suffisamment brillante pour me permettre de contempler l'homme en face de moi.

Il était nettement plus grand. Je ne savais pas si c'était à cause de l'aura qu'il dégageait ou si ce n'était qu'une question de taille.

Il s'approcha encore de moi, mais mon corps recula au même moment. Ma main agrippa, avec fermeté, ma bombe aux poivres dans la poche de mon pantalon.

Les rayons de la lune inondèrent son visage d'une couleur blanche, légèrement bleuté.

La première chose qui me frappa chez cet homme, c'était la couleur de ses yeux. Je n'avais encore jamais vu un bleu aussi intense que celui-là. Ils étaient de la couleur d'un océan orageux, ou bien d'un saphir, je n'arrivais pas à le savoir tant il faisait sombre.

UNDER THE MOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant