Se promener une fois la nuit tombée était devenu une habitude chez Bruno. Il croisait rarement des villageois quand le soleil était couché. Il se promenait entre les maisons, observant les bâtisses colorées. Après sa marche, il allait s'asseoir dans le parc sous un grand chêne.
Sans faire le moindre geste brusque, il sortit du panier qu'il transportait une gourde, des morceaux de viande et des bols. Il les disposait autour de lui et attendait patiemment. Son poncho lui servait d'oreiller alors qu'il s'étalait sur l'herbe. Tous les animaux du coin venaient le rejoindre et il passait un bon moment avec ses seuls amis. De temps en temps, l'un d'entre eux le suivait jusqu'à chez lui et il n'avait pas le courage de lui refuser de dormir avec lui. En plus, il adorait leur présence. Il avait particulièrement un faible pour les rats. Bruno savait que ce n'était pas commun mais il s'en fichait. Une bizarrerie de plus ou de moins...
Il flattait doucement un chat errant quand le bruit de poubelles métalliques se renversant le fit sursauter. Les animaux étaient sur leurs gardes et plusieurs étaient même partis se cacher. Le chat qu'il flattait se mit à cracher.
- Aïe!
La voix était clairement humaine. Elle provenait d'un adolescent un peu plus jeune que lui. Il semblait avoir douze ou treize ans. Et il s'était clairement emmêlé les pieds puisqu'il était affalé entre les poubelles.
Bruno était tenté d'aller l'aider mais, à maintenant seize ans, il savait que les gens du village n'appréciaient vraiment pas sa présence. Pourtant, le plus jeune s'approcha de lui et se laissa tomber à ses côtés, intriguant fortement le Madrigal.
- Salut! Moi c'est Augustín. C'est la première fois que je te vois ici! Comment tu t'appelles?
- Bru... Bruno...
Vraiment, il ne savait pas comment réagir. Il s'attendait à voir l'autre se redresser et partir en courant, voire faire comme la vieille femme de la rue voisine et se mette à crier Vade retro Satana! mais il n'en fut rien. Augustín lui fit un grand sourire.
- Tu veux bien jouer avec moi? Les autres ne veulent pas. Ils disent toujours que je suis trop maladroit! En plus, leurs parents les laisse pas sortir le soir...
Bruno hocha doucement la tête.
C'est ainsi qu'ils se lièrent d'amitié. Oui, cette nuit pas comme les autres avait changé les choses pour le malheureux voyant. Il n'était pas au courant mais cela avait aussi changé les choses pour Julieta. Elle le suivait de temps en temps pour s'assurer que les habitants de Encanto ne s'en prennent pas à lui durant ses sorties nocturnes et avait assisté à leur rencontre. C'est son comportement avec son petit frère qui resta aussi gentil pendant plusieurs semaines qui finit par la séduire.
VOUS LISEZ
Les gaffes de Bruno
Fiksi PenggemarTout au long de sa vie, ses prédictions lui ont causé des problèmes. En voici quelques exemples. C'est une série de drabbles. Ils n'ont pas nécessairement de liens entre eux!