Les gaffes de Bruno

La décision d'un oncle

Mirabelle, après une nouvelle journée difficile, alla s'asseoir devant la porte qui avait perdu apparemment toute magie de son oncle Bruno.

- Tio Bruno, je ne sais pas où tu es, je ne sais pas ce que tu fais, mais je crois que je comprends pourquoi tu nous as laissés...

Entre les cloisons, l'homme déglutit. Il espérait qu'elle avait tort.

- Cette famille peut être insupportable! D'accord, je n'ai pas reçu le miracle! Mais je reste toujours un membre de la famille Madrigal!

Une fissure supplémentaire se créa à l'intérieur des murs. Bruno tenta aussitôt de la colmater sans un bruit. Lui savait pourquoi elles apparaissaient. La première était apparue le jour de son départ. Plus la relation entre les Madrigal se détériorait et plus la maison magique en souffrait. Et il faisait de son mieux, il le jurait! Mais il ne pouvait pas revenir, pas sans totalement détruire le lien entre sa nièce et les autres.

- Alors pourquoi on me traite comme une gamine turbulente qui ne sait rien faire de ses dix doigts?! Luisa me voit comme une chose fragile! Isabella comme une nuisance! Peppa comme le catalyseur des journées orageuses! Et Abuela... on dirait qu'à ces yeux, je suis un danger pour le miracle dans son entièreté...

L'adolescente se laissa tomber au sol, une larme silencieuse et unique dévalant sa joue. Sans le savoir, elle avait déclenché une myriade de craquelures sous la surface. Il y en avait autant que de cicatrices sur son jeune cœur éprouvé.

Sans un bruit, Bruno emprunta l'une des entrées secrètes vers son repère pour aller serrer sa nièce préférée dans ses bras. Cette dernière sursauta avant de sentir la tension constante de ses épaules se relâcher. Un sanglot muet la secoua mais aucune larmes ne passa la barrière de ses paupières. Toujours silencieusement, l'oncle entraîna Mirabelle dans les murs.

Et ils y resteront jusqu'à ce que la dépression ait quitté la jeune fille. Peu importait le temps que ça prendrait.