Chapitre onze

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Pour la première fois, nous nous apprêtons à assister à un Enseignement de Tir au pistolet. Je dois être honnête, jamais je n'ai tenu une arme de ma vie, et c'est avec une sorte d'impatience que je me rendais au bâtiment d'Armes.

Oui ca le cours se passe en intérieur, dans une salle spéciale, avec une vingtaine de cibles au fond, ayant vingt mètres plus loin une table faisant toute la largeur de la salle et sur laquelle sont posées des pistolets.

Le formateur entre en même temps que nous.

-"Bonjour à tous ! salue-t-il. Je m'appelle Lancelot.

-Bonjour, répondons-nous en chœur.

-Avant de commencer quoi que ce soit, avertit Lancelot, je me dois de vous rappeler certaines consignes de sécurité.

Immédiatement mon cerveau se déconnecte. Il va sans doute passer trois quarts d'heure à nous expliquer des choses inutiles ou presque... Je regarde Jordan droit dans les yeux et il fait de même. On se dévore du regard, la salle n'est qu'un stupide décor, elle s'évapore petit à petit.

La voix de Lancelot devient un chant italien dont je ne comprend pas les paroles. Si seulement ces cinq mètres qui nous séparent pouvais se dématérialiser, si seulement la réalité de la vie n'existait pas, si seulement il n'y avait que lui, et moi.

-Toi, me désigne Lancelot! Tu as l'air d'etre dans les nuages, je me trompe?

-Hein, sursauté-je? Euh, non.

-Oui bon viens, m'ordonne-t-il. Je suis sûre que tu meurs d'envie de faire une démonstration aux autres.

-Bah non, répondis-je! J'ai pas du tout envie.

-C'est pas grave, on va faire avec.

Il me passe un pistolet.

-Bien, commence-t-il. Utiliser une arme, c'est délicat. Donc, tu vas suivre mes instructions. Premièrement, prend-la de la main avec laquelle tu écris.

J'exécute.

-C'est bien, m'encourage-t-il. Avec ta main gauche tu fais pareil. Les deux index sur la détente. Voilà, comme ça. Fléchis légèrement les genoux pour stabiliser ton appui. Bien. Fixe bien la cible, ne la quitte plus des yeux. Dirige le canon sur le centre de la cible, sans perdre ta concentration. Parfait! Et là, tu appuies sur la détente.

Le coup part... J'ai été bien trop hésitante, prions pour que ce premier tir ne soit pas aussi lamentable que ce que je crois.

Soudain, Lancelot applaudit. Je regarde: l'impact de la balle est à peine à quelques centimètres du cercle rouge symbolisant le centre. J'affiche immédiatement un large sourire.

-Tu as du potentiel, me félicite-t-il. Tu devrais juste t'entraîner dur et ça ira.

-Ok, répondis-je toujours aussi souriante.

- Bien, conclut Lancelot, les autres, vous faites pareil. Installez-vous, prenez une arme et entraînez-vous.

Ils obéissent. Jordan se faufile derrière moi et me met discrètement la main aux fesses. Je frémis mais je ne conteste pas.

Et comme si de rien n'était, il prend son arme et tente de s'entrainer.

* * *

La journée se termine enfin. Les autres filles et moi rentrons au dortoir. Je me jette à plat ventre sur mon lit. Cette première journée s'est révélée bien fatiguante, je commence à appréhender le reste de l'année. Quelqu'un toque à la porte alors que j'allais m'assoupir. Je me lève d'un bond pour aller ouvrir la porte. C'est Mohamed:

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