Une vie ordinaire (2)

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----- Hadad -----

- Allah akbar Allah akbar, ce fut la voix du muezzin de notre mosquée du village qui faisait l'appel à la prière du soubh qui me réveilla.

Je me réveilla sans trop broncher car pour moi, la salat est plus importante que n'importe quoi. La salle de bain fut ma première destination. J'y fis ma toilette accompagnée de mes ablutions. Une fois de retour dans ma chambre, j'enfila mon kamis et suivit mon chemin habituel vers la mosquée proche de chez moi.

Plus j'avançais et plus je regrettai de ne pas avoir prit ma veste en cuire noire. Il faisait un froid de canard dehors. Ne voulant pas faire marche arrière, je serra les dents et continua à avancer mais cette fois en pressant le pas.

Enfin arrivé à la mosquée, une trentaine d'hommes était déjà présents.

- Salam aleikum, criai-je pour que le brouhaha qui se faisait répandre se stoppe.

- Aleikum salam, répondirent tout les hommes en se retournant chacun à son tour.

-Nous t'attendions Hadad, dis une voix que j'attribua sans trop de difficulté à un visage.

- Je suis là maintenant, dis-je avec une voix plus amicale, nous pouvons commencer.

Je m'avança vers l'endroit où l'imam se mettait pour diriger la prière.

- Allahu Akbar, dis-je pour annoncer le début de la prière.

Deux raka'ans plus tard:

- Salam aleikum wa rahmatou'Allah, ce qui mit fin à notre prière.

Les hommes commencèrent à quitter la mosquée tandis que je faisais mes invocations et soudain, un téléphone à sonner. Remarquant les regards rivés sur moi, je compris que c'était mon téléphone que je prit d'un agile coup de main. Il affichait : oummy.

- Salam aleikum ya oummy, la saluai-je en me levant pour aller dehors.

- Aleikum salam Hadad, me répondit-elle, où-es tu mon fils ? Reviens à la maison, Hachim doit aller au madrassat mais le chauffeur est malade, termina-t-elle en me demandant de revenir à la maison.

Je lui donna ma position et lui dit que je me mettais en route pour ramener mon petit frère au madrassat. Je marchais assez vite pour ne pas que Hachim soit en retard.

- Hadad ?! Dit une voix qui me semblait être familière mais lointaine. En me retournant, je vis mon oncle, le frère de mon défunt père, Moussa. Je savais que c'était toi quand j'ai entendu ta voix à la mosquée. Qu'est-ce que tu as grandi mon fils. Viens dans mes bras. Acheva-t-il avant de se diriger vers moi en tendant les bras.

Notre accolade dura au moins 20 secondes avant que je ne commence à le répondre.

- Bonjour tonton. Je ne savais pas que tu étais de retour au pays. Et oui tonton, les hommes grandissent et changent. Dis-je ironiquement.

Il resta là à me regarder avant de continuer sa liste de questions.

- Alors, tu deviens quoi mon fils ? Et tes études ? As-tu déjà commencé à travailler ? Tu ne te marie pas encore mon fils ? Tu sais tu as déjà l'âge.

Sa dernière question me perturba un peu... Je n'ai jamais fréquenté la gente féminine. Je préfère me concentrer sur mes études et mes rêves avant de me mettre à la recherche de la femme qui comblera tout les vides de ma vie.

- Tonton, je dois y aller alors on se revoit une autre fois, à part si tu veux venir à la maison, tout le monde serait très content de te revoir.

En acquiescant, mon oncle me suivit mais le reste du trajet resta très silencieux.

- Moussa ?! Cria ma mère étonnée et éperdument contente. Elle se lanca dans ses bras et commença à pleurer. Mon petit frère sortit de sa chambre et resta figé en regardant la scène sans trop savoir pourquoi, ni ce qui se passait...

Il me lanca un regard et je compris qu'il voulait sortir pour ne pas être en retard. Alors je déposa ma main sur le dos de ma mère et lui fit comprendre qu'on était sur le point de sortir. Voyant qu'elle n'avait pas la capacité de répondre à cause des pleurs, je prit la main de Hachim et sortit dehors.

Étant donné que le madrassat n'était pas très loin, nous avons décidé de faire le chemin à pied. À peine six minutes plus tard, mon regard s'attardent sur un portail en fer où se situer des inscriptions coraniques et je compris très vite que c'était le madrassat de mon frère.

Ce que j'aimais chez Hachim, c'est que, même à son jeune âge, il adorait et pratiquait déjà très bien notre religion à tous : l'Islam.

Halal moodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant