Halal mood

Un disciple peu commun

----- Zulaïha -----

Inhalant la fraîcheur des ventilateurs nouvellement installés à l'intérieur du madrassat, je me rendis compte que seulement une poignée d'enfants manquaient à l'appel alors je leur accorda quelques minutes avant de commencer les présentations.

Dix minutes plus tard, presque tout le monde était là... Il ne manquait qu'un certain Hachim Ahmed Soilihi. Je décida alors de refaire l'appel et quand j'arrive au nom de l'absent, une voix masculine toute petite et toute mignonne, rétorqua "hadhur" qui en arabe veut dire "présent". Je me retourna et vit un petit garçon courant pour rentrer en classe, sûrement accompagné de l'homme que je ne voyais que de dos.

- Pardonnez moi du retard madame, marmonna le petit Hachim avec un air très attristé. Sa petite bouille me semblait plutôt familière mais j'étais sûr de ne l'avoir jamais vu.

- Ce n'est pas grave Hachim, répliquai-je avant de déposer ma main sur sa joue et de lui faire signe de rejoindre sa place.

Il s'assit devant tout le monde et ça me fit pouffer un peu. Je commença d'abord à présenter notre programme tout au long de la journée. Suite à ça, je distribua les livrets coraniques aux enfants offerts par leur madrassat. Je debuta à lire la première page et la relu à peu près trois fois pour ensuite désigner les enfants au hasard pour qu'ils fassent de même.

À ma grande surprise, la majorité des élèves levèrent la main pour pouvoir lire. Si les enfants sont aussi réceptifs alors on va très bien avancé dans un lapse de temps.

Je désigna une petite fille au voile rouge. Elle commença à lire et comme je m'y attendait, elle commit quelques erreurs mais pas très grave. Ça me ravit de voir que maintenant c'était tout le monde qui levait la main. Je pointa mon doigt vers un petit garçon, qui, sûrement venait de se faire couper les cheveux. Sa lecture était régulière et bonne. Ensuite, je remarqua la petite bouille de Hachim commençait à désespère alors je lui fis de signe de lire et je ne regretta pas. Son expression, sa lecture, sa voix, tout était parfait.

Étant presque absente, j'entendis des applaudissements ce qui me fit revenir à la Terre. Le reste du cours se fit dans le silence absolue et ensuite retentit la sonnerie nous annonçant l'heure : 10h30. C'était la fin des cours.

Je devais attendre que tout les élèves partent avant de sortir et de fermer la porte.

- Zulaïha, m'interpella une voix masculine qui venait de derrière moi.

- Salam aleikum ya oustadh, repondis-je à mon ancien enseignant, celui qui m'a appris à lire le coran.

- Aleikum salam, me dit-il avec un sourire scotché au visage tandis qu'il s'approchait de moi avec une vitesse régulière.

- Je suis si content de voir que dans la masse d'élèves que j'ai enseignait, au moins une en est reconnaissante et partage ses connaissances avec la génération future, dit-il très enthousiaste apparemment.

- C'est normal oustadh, lui répondis-je.

Pendant à peu près 10 minutes, nous étions restés début à parler de toute sortes de choses dont mon évolution scolaire et si j'avais trouvée une bourse pour aller continuer mes études.

- C'était un plaisir de vous revoir oustadh, mais je dois retourner à la maison aider ma maman, lancai-je voyant que cette conservation allait durer une éternité.

Je lui fit un dernier signe de main et continua mon chemin vers la porte de sortie. Enfin dehors, j'aperçus le petit Hachim debout attendant sûrement la personne qui devait le récupérer. Quoi ?! : 11h17. Afficha ma montre. Le pauvre petit, il doit être fatigué.

- Hachim ? Tout va bien ?? Lui demandai-je en me mettant en face de lui.

- Mon grand-frère doit venir me chercher mais je pense qu'il est en retard, ma répondit-il un peu hésitant.

- Où-est-ce que tu habites ?? Le questionnai-je encore une fois en lui souriant.

- À côté de la mosquée du vendredi de Baldad, me dit-il en levant sa petite bouille et en déposant ses petits yeux tout mouillés sur moi.

- Aww, ne pleure pas, répliquai-je en le prenant dans mes bras, je peux te ramener si tu veux.

- C'est vrai ? Me demanda-t-il et à ce moment précis, je crus voir une étincelle dans ses yeux.

Et là, mon téléphone sonna et je décrocha immédiatement à l'appel de mon grand-frère qui m'annonca qu'il était déjà proche pour venir me prendre.

- On pourrait ramener l'un de mes élèves s'il te plaît ? Lui demandai-je en faisant la moue lorsqu'il dit déjà sur place.

- Où va-t-il ? Me questionna-t-il en levant les yeux en l'air.

- Juste à côté de la maison ne t'inquiète pas. En plus, il est si adorable, argumentai-je en pointant le menton en sa direction.

Il acquiesca et je sautilla vers Hachim et lui dit de monter dans le voiture. Ses yeux s'illuminèrent instinctivement.