Je renonce à integrer cette réalité, pas à la vie, plus à l'espoir qui me faisait défaut. Je le retrouve dans l'abandon de cette existence, et si je cède ma place au prochain, ce n'est pas en cadeau, je délègue ce fardeau sur les épaules d'un autre, à qui voudra, digne fils d'Atlas, porter à son tour, le poids d'un monde, qui pèse à s'en briser les os.Je me demande, faudra t-il que je me présente à.mes juges comme deja mort, faudra t-il au contraire qu'ils perçoivent l'énergie vitale en moi, Serais je suffisamment éloquent, pour qu'ils perçoivent qu'il y a eu un avant, et que c'était cet avant qui polluait ma tête. Faudra t-elle qu'elle soit si forte, afin qu'ils puissent entendre, que la mort de mon corps, elle meme, n'éteindra plus cette force. Pourront ils accepter, que mon désir de mourir ainsi n'est pas porté par le désespoir, la faiblesse, mais par la volonté d'exister hors d'ici. Mon corps, ma peau, mes os, et chacun de mes organes, je voudrais qu'ils comprennent qu'ils ne sont à mes yeux que réceptacles, de quelque chose qui se débat, se tord, pris au piège de la chair qui aurait du être hôte, et n'aura été que géauliere. Et en réalité, on a moins mal quand on commence à ne penser le corps que comme un support. Si le corps souffre, alors, comme le persécuté devient persécuteur. Il inflige et rend à l'esprit la moindre de ses félures. Il s'acharne. Et devient obstacle.
Et tout ces sourires qui surviennent en la mort, sont ils les témoins d'un instant bref, ou la lumière d'ailleurs côtoie la réalité passée? La perspective d'une mort choisie, réfléchie. C'est se désir mon éclaircie, celle dont la lumiere irradie, illumine cette face jusqu'ici, restée dans la nuit, que jamais avant, elle n'aurait put atteindre. Et c'est ainsi que je m'appartiens enfin. Entendront ils que je me sent ainsi que depuis que l'artifice induit par la société, qui impose l'image de la mort comme bourreau funeste, faucheuse lugubre, et foncièrement mauvaise, ne m'atteint plus. Alors Ils peuvent bien continuer à la vêtir de noir, son noir à elle, n'est pas celui de l'angoisse, de la peur, pas le noir de l'oubli, mais celui de la poésie, d'un néant paisible dont tout peut encore naître. Et si je crois à tort, à d'autres réalités. Si le coeur arrêté, rien ne perdure. Si l'existence n'a qu'un visage, que le cycle de la vie, n'a de cycle que le nom. Qu'elle n'est qu'une ligne droite dont on perçoit l'arrivée le pied tout juste sur le depart. Alors j'ai couru si vite, et fort, qu'a l'approche de l'arrivée, mon souffle me revient, et je redouble d'efforts. Une fois la ligne franchie, c'est le soulagement.
Ce ne sont que des questions réthoriques, évidemment qu'ils ne pourront pas l'écouter. Je me demande combien de mots je pourrais prononcer avant que la conviction que je divague ne les rendent imperméables et sourds à tout ce que je pourrais dire. A toute ces fois ou j'ai attenté à ma vie sans succès, je comprends pourquoi, je sais maintenant que je n'appartiens pas à ce monde, et bien que ce fut en moi, tant que je n'avais pas posé les mots ainsi, je ne pouvais pas pleinement le sentir, si bien que rien n'aboutissait. Et je crois qu'il faut avoir meme un court instant, eu la sensation d'en faire parti, pour pouvoir ennoncer clairement, "non je ne fais pas parti de tout ca, non je n'appartiens pas à cette réalité" et c'est alors qu'il n'est plus question de vouloir mourir, ou bien de ne plus vouloir souffrir, ou encore de fuir, mais plutot de se donner la mort, se l'offrir.
VOUS LISEZ
Maux à Mots d'un Borderline
PoetryFragments de pensées en pagaille. Mots d'un psycho, déstructurés, bruts, dissonants.