𝐃𝐎𝐔𝐁𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐎𝐒𝐒 𝕥𝕜𝕣 | 𝐑𝐚𝐧 𝐇𝐚𝐢𝐭𝐚𝐧𝐢 bxb

04. those strange feelings

On frappa à la porte à sept heures trente-huit du matin. Ran Haitani était vraiment venu pour Masato en fin de compte. Ayato avait passé la nuit à penser qu'il n'était qu'un beau parleur. Et même, qu'il allait peut-être les abandonner, promettre des choses qu'il n'allait pas tenir. Notre jeune protagoniste était pertinemment au courant du côté sombre et violent de son invité matinal. Il ne lui avait pas encore accordé sa toute confiance. Il lui a donné une chance, en espérant qu'il se conduirait mieux à l'avenir. Ran avait un petit frère tout de même, il n'était pas sans sentiment, finalement...Mais il restait un jeune homme impulsif au sourire vicieux pendant les combats et les confrontations, et il n'hésitait pas à faire des coups tordus, déloyaux et viles. Il devenait une toute autre personne aux côtés de Masato. Mais Ayato le sait bien, les frères Haitani ont toujours été très doués pour camoufler leur réelles intentions.

Ayato a accepté, mais ce n'était pas pour autant qu'il serait d'accord pour laisser son neveu seul avec ce type. Le courant passa plus que bien avec Masato, qui l'appelait toujours et encore Monsieur pour la énième fois. Ran sourit et lui adressa la parole, sa voix était d'une douceur extrême, qu'elle fit frémir Ayato. Elle le fit frémir, mais dans un sens maladroit, dans un sens où la peur s'était de nouveau emparé de lui. Il fixa ses lèvres rosées qui bougeaient lentement, il divaguait encore sur des pensées étranges : il commençait à se demander quelle sensation il aurait au bout des doigts s'il parvenait à les toucher juste quelques secondes. Est-ce que ses lippes seraient-elles aussi douces que son timbre à l'instant ? Et si elles sont si rosées, quel serait leur goût ? Est-ce qu'elles seraient sucrées, comme une friandise nous offrant de la dopamine des plus agréables, ou bien amère comme l'est son cœur ? Amère comme le café bien corsé, traduisant la noirceur de son âme ?

Ou encore, salées si elles étaient écorchées ? Et si un léger filet rouge coulait le long de l'entrebaillement de ses lèvres, au coin, la fissure où son rictus formait habituellement cet angle arrondi.

"- Je suis Ran. C'est mon prénom, dit le jeune homme haut et fort pour le faire comprendre à Masato. Toi, tu es Masato.

- Je m'appelle...Masato ! Et, lui Aya-chou, rigola t-il en pointant du doigt son oncle.

- Haha, ah oui ? Ayato tu as un beau surnom, tu ne trouves p-...Ayato ? Ran se stoppa de suite après avoir vu l'expression de son vis-à-vis. Ses joues étaient pourpres et sa bouche entrouverte. Ça se voyait qu'il était dans les nuages, dans ses fantasmes les plus profonds.

- Hein ? Oui, pardon ! Il secoua légèrement la tête pour arrêter de s'imaginer des sensations rien qu'à la vue de Haitani. Tu veux, un café ? demanda t-il, timidement.

- Si tu en as préparé, je veux bien. Si ça n'est pas le cas ne t'embête pas. Masato s'installa sur le canapé, il était tout habillé, propre et préparé pour l'école.

- J'emmène Masato à la maternelle vers huit heures vingt. Tu pourras m'accompagner si tu veux. Ensuite, on ira chercher Rindou et on retrouvera ce Yoshino dont Shota nous as parlé hier. Ayato lui offrit une tasse de café, bien chaude.

- Merci. Oui, on fera ça. J'ai aussi des nouvelles pour toi. Quelques membres de ton gang sont récalcitrants, Shion ne sait pas comment les gérer, alors il est possible qu'il ne tienne pas en place, marmonna Ran avec un léger sourire vainqueur.

- Qu'est-ce que tu...Qu'est-ce que tu veux dire par là ? On avait un accord, non ? C'est passé ou tout ça ? s'affola lentement Ayato. Il ne voudrait pas que Masato le voit paniqué de la sorte.

- C'est un deal entre toi et moi, je ne m'occupe pas de tes petits camarades. J'aurai espérer que tu t'en rendes compte un peu plus tôt...

- T'es vraiment un sale enf-...Mh. Ayato se résigna étant donné que son neveu était dans la pièce ouverte d'à coté. Tsk, rappelle au moins ton chien de garde, Shion. Dis-lui de ne rien leur faire.