Plongé dans les jupes de sa mère, le petit garçon observait d'un air terrifié la porte devant lui. En quelques jours, tout avait été bouleversé ! Il n'y comprenait plus rien. Après avoir emballé toutes ses affaires sans exception dans sa chambre, ses parents lui avaient dit qu'ils allaient partir dans un autre pays. Au début tout excité, le petit garçon avait rapidement perdu son sourire en se rendant compte qu'il avait dû dire au revoir à ses copains de l'école pour plus longtemps que les habituelles vacances d'été. Ils étaient alors partis de la maison, sa maison, là où il avait apprit à marcher, où il pouvait jouer dans la piscine lorsqu'il faisait trop chaud, où son père le faisait grimper sur les branches les plus petites de l'arbre du jardin. Après beaucoup de pleurs et un voyage en avion, le petit garçon avait découvert une maison en forme de cube dans une rue où toutes les maisons se ressemblaient sans exception, il n'y avait pas de jardin, juste une cour pour rentrer les voitures que ses parents prévoyaient d'acheter.
La maison était grande, mais beaucoup trop vide. Ses parents avaient reçu la visite de plusieurs camions avec leurs meubles d'avant dedans. Le petit garçon avait troqué son lit habituel pour un plus grand, mais fut rassuré de retrouver ses jouets préférés dans la malle apportée par les déménageurs. Avant à la maison, ses parents parlaient deux langues différentes, mais maintenant dans la rue, le garçon n'en entendait qu'une. Il comprenait mais avait un peu de mal à faire de grandes phrases, aussi il craignait de parler devant des inconnus.
« Félix, mon petit chat, regarde moi. »
A l'entente de son prénom, le petit garçon sorti sa tête de la jupe de sa mère. A ses yeux, c'était la plus belle femme de la terre entière. Elle avait de beaux cheveux bruns et longs, des yeux aussi clairs que des noisettes et une jolie bouche en forme de cœur. Par dessus tout : elle avait des tonnes et des tonnes de tâches de rousseur sur le visage, les même que celles de Félix, qui bardaient ses joues et son nez. C'était la plus belle de toute.
« ça va aller d'accord ? Il y a un petit garçon de ton âge, je suis certaine que vous allez bien vous entendre. » lança t-elle en s'accroupissant à côté de son fils pour passer les pouces sur les joues rondes de Félix. « Alors sois un gentil petit chat et tu auras un nouveau copain. »
Dans un dernier geste, elle raccommoda la tenue de Félix en tirant sur les manches de son tee-shirt et en remettant la croix chrétienne qu'il portait au cou à l'endroit. Le garçon sentait l'appréhension monter dans son ventre lorsque sa mère se redressa pour appuyer sur la sonnette de la maison identique à la sienne. Il s'agissait de la maison d'en face, et en une semaine Félix avait vu en effet plusieurs fois un petit garçon d'à peu près son âge devant chez lui. Trop timide pour aller l'aborder, il avait parlé de tout à sa mère qui avait décidé de rencontrer les voisins pour forcer le destin.
Après quelques bruits de pas derrière la porte, celle ci s'ouvrit sur une dame que Félix avait aussi vu ces derniers jours. Plus petite que sa maman, un peu plus ronde aussi, elle avait un visage bienveillant et marqué par la fatigue. Elle observa le duo devant elle avant de sourire.
« Vous devez être la famille Lee qui a emménagé la semaine dernière ? » demanda t-elle en s'écartant un peu de l'entrée pour laisser la place d'un passage. « Allez-y entrez, laissez moi vous inviter à boire un thé. »
La mère de Félix remercia chaleureusement cette femme, pendant que le petit garçon regardait d'un air curieux autour de lui. Il était perplexe : la maison était bien différente de la sienne à l'intérieur. Il y avait plein de décoration, avec des grandes peintures et des gravures partout. Son regard se promena partout jusqu'à ce que la femme devant lui ne s'appuie sur la rambarde de son escalier pour s'écrier :

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Grandir (𝐶ℎ𝑎𝑛𝑔𝑙𝑖𝑥)
FanfictionGrandir n'est pas facile, surtout pour un garçon naïf et plein de bons sentiments comme peut l'être Félix. Mais grandir, c'est se découvrir soi même et devenir qui on est vraiment, qu'importe ce que nos parents ou notre éducation nous dit. Peut être...