CHAPITRE 1

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Ava

Le moment où ma vie prit un autre tournant, fut un samedi en plein mois de janvier. Jack et Lana étaient partit la veille au soir je ne sais où. Ellie et moi étions tranquille à la maison, dans nos chambres. Quelqu'un toqua à la porte, je descendis en trombe, tout de même méfiante, ma mère et son mec avaient la fâcheuse habitude d'inviter leurs drogués de pote, pour se mettre une grosse race tous ensemble, et pourquoi pas nous tabasser en groupe, ou me partager, quand Ellie et moi avions le malheur de faire un peu de bruit ou de prendre à manger.

Je regarde dans le judas. Un homme et une femme en uniforme de police attendaient devant la porte. J'enleve le verrou mais laisse la chaine relier au mur, on ne sait jamais.

- Bonjour ? Je peux vous aider ?

La femme me regarda dans l'entrebaillement avant de sortir son badge et de me le mettre sous le nez. Elle s'appelle Gustana Lopoz, police de Santander.

- Bonjour, tu es Ava Garcia ? me questionne-t-elle.

- Il s'agit de quoi ? réponds-je, méfiante.

- Nous sommes de la police de Santander et nous avons certaines choses à vous dire à toi et ta soeur, nous pouvons entrer ?

Je commence à flipper méchamment, s'ils entrent et qu'ils voient que nous sommes seules, avec l'état de la maison ; des bouteilles d'alcool qui trainent, des pochons de coc' un peu partout. J'ai peur qu'ils previennent les services sociaux, et si Ellie et moi étions séparées ?

- Ouvre la porte et appelle ta soeur s'il te plait, on est juste là pour parler.

J'enlève la chaîne et appelle Ellie pour qu'elle vienne, nous rejoignions les deux policiers dans le salon, assis dans le canapé. Je me demande ce qui se passe, et ça concerne quoi.

- Je suis navrée de vous annoncer qu'un accident de voiture a eu lieu à la sortie de la ville, nous n'avons pas pu identifier un quelconque corps puisque la voiture a subi une explosion, provoquant un incendie, mais nous avons pu identifier le véhicule en question et il s'agit de celui de votre mère. Nous vous présentons nos condoléances.

- Oh.

C'est la seule chose que je trouve à dire. Qu'est-ce que je ressens, au fond ? Du soulagement ? De la colère ? Que son départ soit aussi simple pour eux ? Ils auraient mérité de payer un peu plus pour leurs actes. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de nous maintenant. Je jette un coup d'oeil à Ellie, pour voir sa réaction et essayer de décrypter ses émotions, mais elle aussi, n'est qu'un amas de colère et frustration, méler à du soulagement, de ne plus l'avoir dans nos vies.

Tout ce que j'éprouvais envers Lana n'était que négatif, elle a consacré sa vie à passer sa colère et sa frustration sur ses filles, comment pourrais-je l'aimer ou être triste qu'elle ne soit plus là pour nous pourrir la vie, surtout que c'est elle qui a ramenée Jack, celui qui hante mes nuits depuis 5 ans.

- Etant donné que vous êtes toutes deux mineures, vous allez loger chez votre tante à Barcelone jusqu'à ce qu'Ava soit majeur, nous verrons la suite des choses après cela, nous avons déjà contacter votre tante Monica Calvo.

Des enfants vivants dans une famille normale, ayant vécu une enfance normale, avec des parents normaux qui les aimaient, auraient été dévastés.

Quand ces deux flics nous ont fait comprendre que ma mère était morte et que nous allions bougés de cette ville, ce fut un sentiment de soulagement, un poids se libéra de mes épaules et je pris une grande inspiration. Des larmes coulèrent sur mes joues mais aussi sur celles d'Ellie.

Les deux policiers en face de nous pensent sûrement que nous sommes détruites par leur annonce, mais ce sont des larmes de douleur qui coulent, elles expriment tout ce que nous avons vécu pendant toutes ces années avec eux, toutes la souffrance que nous supportions et le désespoir qui nous envahissaient à chaque coups et chaque caresses. Ces quelques larmes exprimaient à quel point nous étions détruites à cause de notre génitrice et de son amant.

Monica est notre tante maternelle, mais elle a l'air aussi tarée que sa soeur, voir même pire. Je n'ai que très peu de souvenir d'elle, mais ce n'est pas comme si nous avions le choix. Pour l'instant, mon plan est d'aller à Barcelone, on verra pour la suite quand nous serons sur place.

Nous allons dans nos chambres et nous faisons nos valises, je prends le peu que j'ai ; jeans, t-shirt, pull, puis descendonss nos valises dans l'entrée. Six heures de route, c'était le temps qu'il nous fallait pour aller dans notre nouveau foyer. Dans un sens j'étais heureuse de partir d'ici, quitter ce monde.

En changeant de ville nous changerons aussi de lycée, je ne sais pas dans lequel nous serons scolarisées, mais j'espère juste que ça se passera bien, je n'ai vraiment pas envie de vivre l'enfer à la maison et à l'école, ce serait bien trop difficile à gérer en plus d'Ellie.

Elle est tout ce qui me reste au monde, la seule chose qui me tient la tête hors de l'eau, je dois être forte, ne rien laisser paraitre, pour elle, pour sa sécurité. Il y a cinq ans je me suis jurée de toujours la protéger et je continuerai ainsi.

SALVADOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant