CHAPITRE 9

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J'entre et Ellie me suit de près. De la bile remonte et une boule se forme dans mon ventre. Monica tient un air sévère sur son visage. Une mine terrifiante en fait, et à ce moment-là, j'ai peur que d'une chose. Elle.

Ellie me lance un regard avant de se diriger vers les escaliers. J'essaye de la suivre mais Monica m'attrape le poignet.

- Dile a tu hermana que baje. (Dis à ta sœur de descendre.)

Je tente de me défaire mais pas moyen.

- ELLIE DESCEND, crie-t-elle.

Ma sœur dévale les marches en courant avec cet air terrifié que je déteste voir sur son visage.

Cette fois-ci nous ne pourrons pas échapper à Monica la psychopathe.

- ¿ Dónde estuviste anoche ? ( vous étiez où hier soir ?)

Tout fuse dans mon cerveau. Je dois lui mentir pour sauver nos fesses ou alors lui dire la vérité en risquant la mort ?

Punaise, va pour le mensonge.

- Dans nos chambres pourquoi ?

- ¿ Además mientes pequeña puta ? ( en plus tu mens petite pute ?)

Je vois son bras se lever à une vitesse flagrante. Sans même que je puisse l'anticiper, sa main s'aplatit brusquement sur ma joue. De l'autre main, elle s'empare d'un verre sur le bar et l'éclate sur ma tête. A présent, tout va au ralentit. J'entends Ellie crier de loin, je la vois se diriger vers les escaliers mais Monica la rattrape avant. Elle s'apprête à lui mettre un coup mais je lui saute dessus et la renverse par terre. Le monde tangue toujours autour de moi, je crois avoir des bouts de verres incrustés dans le crâne. Monica se retourne avant de me renverser, elle est plus vieille que moi, mais elle reste bien formée pour son âge et a aussi pas mal de force. Elle me renverse d'un coup et se pose au-dessus de moi, avant de m'enchaîner de coups dans la tête. Je sens du sang couler le long de mon visage, je dois avoir l'arcade sourcilière blessée.

Ensuite, plus rien. Les voix me paraissent trop loin, beaucoup trop loin. Ma vision s'affaiblît, en réalité, je ne vois plus rien, seulement certains souvenirs, peut-être mêlés à la réalité, qui envahissent mon esprit.

Des images de mon père apparaissent, lui et moi en train de jouer dans le jardin et j'ai même cru voir Lana sourire. Comme une vrai mère. Puis très vite, ma vision s'assombrit et ce n'est plus mon père avec moi mais Jack.

Il me serre le cou jusqu'à que je ne puisse plus respiré. Lana continue de nous regarder, sans agir, avec un café dans la main. Elle sourit.

Comme une vrai mère, songeais-je.

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C'est une main me caressant les cheveux qui me sort du sommeil, si on peut appeler ça comme ça. J'ouvre lentement les yeux, et c'est sur le visage de ma sœur que je tombe. Son nez retroussé et ses sourcils froncés me font part de son inquiétude, mais c'est ses larmes qui coulent sur ses joues qui me partagent sa détresse.

J'essaye de me redresser, mais mon dos, l'entièreté de mon visage, et un peu partout dans mon corps, me font un mal de chien.

- Je suis tellement désolée, sanglote-t-elle.

Je prends sa main dans le mienne, avant de caresser sa tête, comme je peux.

- C'est rien, mon ange, je vais bien. Qu'est-ce qui s'est passé ?

SALVADOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant