Chapitre II

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La nuit avait été longue. Lyan était épuisée par toute cette marche. Ses jambes la faisaient atrocement souffrir, elle avait un mal de tête insoutenable, et luttait pour que ses yeux restent ouverts. L'envie de s'allonger dans la forêt était tentant pour la jeune fille, mais les bruits tout autours d'elle l'en avaient dissuadée.

Elle arrivait enfin à se repérer après sûrement des heures de marche. Ses jambes étaient en miette et elle luttait pour qu'elles continuent à la faire avancer. C'était interminable. Elle avait vu le soleil se coucher, la lune apparaitre et faire le tour du ciel, et maintenant, elle assistait a un magnifique lever de soleil.

Elle avait dû se perdre. Elle ne pouvait pas faire le chemin en quelques heures en courant, et prendre toute une nuit au retours marchant. Elle savait que le fait que tous ses muscles la fassent souffrir et la noirceur de la nuit la ralentissaient, mais pas à se point là. Elle frissonnait, saisie par le froid trop glacial pour un début d'automne. De la buée sortait même de ses lèvres entrouvertes avant de se dissiper paresseusement dans l'air.

Les bruits se rapprochaient de plus en plus. Envahie par une peur panique irraisonnée, ne sachant plus que faire, elle grimpa tant bien que mal à un arbre, et n'en bougea plus.

Ses paupières avaient beau être lourdes, le sommeil n'était pas là. Ses muscles et les bruits la maintenaient éveillé sans effort.

Les minutes, les heures passaient sans que la jeune fille veuille descendre, elle semblait être en sécurité dans son arbre, loin du sol et de tous les animaux qui le foulaient, et qui ne pouvaient s'élever jusqu'à elle.

Elle voyait le soleil monter lentement de plus en plus haut dans le ciel, les rayons traverser les branchages et lui caresser le visage. Ses paupières avaient beau être lourdes, le sommeil ne l'atteignait pas. Ce qui motivait la jeune fille a vite rentrer chez elle, afin de pouvoir enfin dormir, el la fit finalement descendre de l'arbre.

Elle avait complètement oublié Dahar. Malgré ce qu'il avait dit, elle savait qu'il tenait à elle et il devait horriblement s'inquiéter de son absence. Elle lui donnait une raison de plus de lui en vouloir et la traiter d'irresponsable. Elle en avait suffisamment entendu hier et ne voulait plus le voir de la semaine, mais elle savait que c'était inévitable.

L'adolescente accéléra sa marche inconsciemment, prise de colère pour Dahar. Les arbres défilaient sous ses yeux sans qu'elle les voie. Elle se repassait en boucle la scène de la veille, ce qui raviva de plus en plus la souffrance qu'elle avait pourtant réussi à éliminer.

Elle arriva enfin à la bordure de la forêt. Elle n'était pas à l'endroit exact où elle aurait voulu être, mais elle se repéra sans problème.

Elle n'était plus qu'à quelques minutes de sa maison et allait pouvoir y être dans peu de temps. A cette pensée, elle finit presque par courir. Elle ne pensait plus qu'a une chose : s'enrouler dans sa couette et se laisser emporter par le sommeil.


Elle voyait enfin sa maison, cette petite bâtisse marron qui l'hébergeait depuis sa naissance. Elle y habitait avec son père, avant, mais maintenant, c'était Dahar qui s'y était installé pour garder un œil sur la jeune fille.

Les rues étaient encore désertes. Le jour s'était levé, mais les habitants attendaient avant de sortir. C'était devenu une habitude dans cette ville, personne ne sortait le matin.

Lyan rentra sur la pointe des pieds dans sa maison, en faisant son possible pour ne faire aucun bruit. Le vieux parquet avait la mauvaise habitude de gémir du bruit sous le poids de l'adolescente, et celle-ci essayait de se souvenir des endroits qui ne grinçaient pas.

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⏰ Dernière mise à jour : May 22, 2015 ⏰

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