✶Prologue✶

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Prologue

Il y a ces jours où je me sens comme une poupée, un simple jouet de chiffon que tout le monde manipule.

Je me fais manipuler.

Sans arrêt. Le pire, c'est que je n'y peux absolument rien. Depuis quelques temps, ces jours horribles ne cessent de s'enchaîner.

Exactement, depuis le 3 novembre dernier. Ce matin là, je l'ai croisé pour la première fois. Son regard bleu, perçant, menaçant, perdu.

Étienne.

Son passé était rempli de rumeurs morbides. Les gens l'évitaient. C'était le nouveau de l'école. Celui qui s'était approprié, sans le savoir, l'étiquette du type dérangé et étrangement lunatique. On m'a dit de garder mes distances mais, je n'ai pas écouté. Puis, tout a chaviré.

Bon, je vais vous le dire tout de suite, il n'y a eu aucune histoire d'amour. Pas de joie, ni de bonheur. C'était tout le contraire. Et sur ça, il faut me croire.

Il était nouveau à l'école. C'était le type bizarre dont tout le monde se méfiait. Son allure sombre ne l'avantageait pas beaucoup. Il ne parlait jamais et il était souvent seul. Imaginez-vous donc, que je suis allée le voir.

Je ne savais pas que j'étais entrain de commettre une énorme erreur.

Les jours ont passés. Nous sommes devenus "amis". Si ce terme définit bien notre relation. Non pas qu'elle soit belle. Pour être honnête, c'était très étrange, remplie de secrets, d'ignorance et de mystères. Je ne le connaissais pas, il ne me connaissait pas, sauf que c'était justement ces deux faits qui faisaient en sorte que nous réussissions à nous entendre.

C'était le 20 novembre à exactement 8:22 AM. Je gelais au coin de la rue en attendant mon autobus. Le vent faisait virevolter mes cheveux dans tous les sens et l'odeur des feuilles d'automnes remplissait mes poumons. J'aurais pu vous dire qu'une journée extravagante et divertissante était devant moi, que j'allais me faire acceuillir à l'école par mes dizaines d'amis et que je me réjouissais à l'idée d'aller apprendre de nouvelles choses à l'école mais, ce n'était vraiment pas ma réalité.

L'autobus était passé me chercher à mon habituel arrêt et à la même heure qu'à chaque matins. C'était comme une routine ennuyante qui se répétait depuis presque quatres années de secondaire. La chauffeuse m'avait saluée, j'avais faillis trébucher en plein milieu de l'allée, mais heureusement j'avais bel et bien terminé dans une banquette du fond, à côté d'Alexandra Dawson, ma meilleure amie. Elle écoutait de la musique. Surement des chansons de son cher Justin Bieber (elle adore cet artiste pour des raisons qui me sont inconnues).

Je me retournai vers la banquette derrière la nôtre et saluai Cody. Il occupait actuellement le poste de mon «meilleur ami» du côté masculin. Nous nous connaissions depuis l'enfance et nous ne nous étions jamais séparés. Je lui ai souris, tout en lui pointant discrètement Alexe, qui balançait sa tête au rythme de la musique.

-"Elle préfère ses écouteurs à moi", avait -t-il déclaré en riant un peu.

-"Je ne crois pas que ce soit les écouteurs, le problème, mais bien Justin Bieber", avais-je dis tout aussi amusée.

-"Sachez que je peux encore vous entendre !", nous avait dit Alexe en sortant de sa bulle musicale.

Puis, la conversation a dérivé sur des débats à propos des styles de musiques ou encore du fait qu'elle était accro à son téléphone cellulaire, etc... Bref, les sièges inconfortables, les rebondissements, les rires et les cris, constituaient les vingt première minutes de ma journée, dans l'autobus.

Sweet SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant