✶Chapitre 16✶

2K 211 34
                                    

Vous avez sans doute déjà vécu l'un de ces moments où vous avez envi de disparaître dix pieds sous terre. Un simple instant, où chacun est mal à l'aise. Où nul mots n'a sa place, parce que le silence et les regards interrogateurs occupent l'endroit. Je me trompe?

Bien, un de ces moments se produit, en direct, ici même. Planète Terre, Amérique du Nord, États-Unis, Pennsylvanie, Clarkson Falls College, devant le sentier de Kelly, juste à côté de Nick et devant Étienne Black.

Étienne Black.

Remarquez mon talent en géographie... Pfff.

-"Tu... Mais... Que... Quoi?", dis-je.

Je me retournai vers Nick qui semblait vraiment heureux de voir Étienne.

-"Étienne?!", dis-je finalement.

-"Black!", s'exclama Nick en allant faire un espèce de jeu de main.

Je sais pas, un genre de code de mec de salutation juste avant de s'écraser les uns contre les autres.

Ça doit faire mal...

Tant pis. Et moi, je restais là. Le bas de ma robe se faisait relever par le vent et j'étais obligée de la maintenir vers le bas. La noiceur commençait légèrement à tomber. Puis, ils entrèrent dans une grande discussion. Comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des ans. Au fait, ils se connaissent? Ah, oui. J'avais oublié qu'Étienne était déjà venu à Clarkson.

Super.

Et aussi qu'il n'appréciait pas trop Ben Parker.

Comme moi.

Étienne Black n'avait pas changé. Nous, les filles, on peut passer d'une coupe de cheveux à une autre, de nouvelles habitudes, des vêtements nouveaux, etc. Sauf que lui, non. Le même Étienne.

-"Et vous comptez m'ignorer encore bien longtemps?", dis-je pensant briser leur bulle.

Aucune réaction.

-"Hey?", dis-je.

Encore moins de réaction.

Je me retournai, énervée, en but de voir si quelqu'un ne s'approchait pas. Je me sentais délaissée de la population. Et Julia arriva. Ah ! Justement la personne que j'avais envi de voir. Qu'elle coïncidence... Pfff.

-"Étienne !", dit-elle surprise.

Elle s'approcha et s'accrocha au cou littéralement d'Étienne.

Bon. Ok.

J'ai compris.

-"Bon, je vous souhaite de faire de belles retrouvailles. Si quelqu'un a besoin de moi, ressent un curieux besoin de dévisager quelqu'un ou de lâcher sa mauvaise humeur, je serai ici et là. Parce qu'à ce qui parraît, nous n'irons PAS où nous étions sensé d'aller", dis-je en haussant de plus en plus le ton.

Encore moi de réaction où la fois où il n'y en avait pas eu.

Je soupirai et repris mon chemin. Un chemin de retour, direction le chalet 113. Arrivé devant, je n'avais pas envi de suivre le petit sentier de gravier qui menait aux escaliers, puis au balcon, alors je coupai en marchant sur le gazon.

Quelle bad girl, elle marche sur le gazon !

Je sais, je sais, inutile de m'applaudir.

J'entrai en trombe et m'écroulai sur le premier divan que je vis. Un des fauteilles de cuire blancs du salon. J'avais les jambes qui flottaient dans les airs, ne touchant pas au planché et mon corps, couché dans le mauvais sens. Vous savez, normalement on s'assit dans le sofa, droit. Moi, j'étais couchée, toute croche, dans le sens inverse du quel on s'installe et lâchai le plus gros soupire jamais entendu.

Sweet SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant