Chapitre 6

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-Tu es horrible! Je te déteste! Grinça Jimin, fou de rage. Jungkook essuya ses larmes.

-pardon bébé mais tu es juste si mignon, je ne pouvais pas m'en empêcher, hoqueta t-il en se massant le ventre. Jimin resta quelques secondes à se demander comme lui arracher son sourire ou même lui coudre les lèvres mais, au final, la raison reprit le dessus et il rentra dans la bibliothèque, rendit le livre et retourna dans sa cellule sans un mot.

Ainsi, une semaine passa. Comme il s'en était douté, le nettoyage du gymnase était un travail stable au salaire fixe et Jimin parvint à le prendre une seconde fois. Il rencontra de nouveau la jeune femme un peu trop exubérante pour son goût mais cette dernière fit preuve d'un peu plus de retenu.

On le regarda cependant très bizarrement, ce qui le rendit inconfortable. Après tout, au départ, il passait facilement inaperçu partout sauf aux bains. Mais, maintenant, parce que Jungkook le collait comme du vieux chewing gum, Jimin apparaissait toujours comme une grue au milieu d'une vingtaine de poules. Impossible de ne pas le remarquer.

A la fin de sa deuxième semaine, Jimin connaissait de nouvelles règles à propos de la prison. il sut, par exemple, qu'un certain nombre de points obtenus lui permettrait d'obtenir un certain nombre d'heures au gymnase, sans frais. Mais il n'eut aucune envie d'y aller.

Ensuite, chaque trois mois, toute la prison avait droit à deux heures au soleil et on les y emmenait par groupe. Cela pouvait prendre un mois juste pour faire défiler tout le monde. Et si on voulait jouer dans la cour et profiter du soleil, on pouvait juste payer des points.

Ce jour là, Jimin passa près du centre téléphonique. C'était une immense pièce avec plusieurs rangées de téléphone fixe, du genre qu'on ne voyait plus depuis des siècles, impossibles à pirater et à détourner.

Tous les appels étaient enregistrés par la centrale et donc, c'était quasi impossible d'envoyer des messages cachés dans le monde extérieur. La prison avait des fiches détaillées sur la vie de tous les prisonniers et n'aurait aucune peine à déchiffrer des messages codés, peu importe le mal que s'était donné le prisonnier à le rendre compliqué.

Ils ne pouvaient donc que passer honnêtement leurs coup de fil. Jimin n'avait jamais pensé à y entrer car il n'avait personne à appeler. Non, il n'était pas orphelin et avait des amis. Juste qu'aucun d'eux ne voudrait le contacter maintenant.

Ses parents.............L'avaient déjà renié.

Quant à ses amis, il ne savait pas trop ce qui s'était passé mais ils semblaient tous l'éviter. Donc, il avait compris que même s'il se sentait seul, il ne pourrait pas les appeler pour parler. De toute façon, ces amis n'étaient pas si proches, juste des collègues qui l'invitaient après le travail pour papoter autour d'un repas bien arrosé.

Il avait toujours été seul, jusqu'au moment où il la rencontra. Oui, il avait vraiment toujours été seul jusqu'au moment où elle fit son apparition dans sa vie. Mais il n'avait pas le droit  de l'appeler.

Jimin soupira et s'apprêtait à s'en aller quand quelqu'un vint vers lui, une expression soulagée sur le visage. C'était Tania, la jeune femme exubérante qui s'était présentée à lui lors de son premier travail au gymnase.

Par la suite, elle tenta plusieurs fois d'engager la conversation mais, Jimin se sentait très mal à l'aise près d'elle. Donc il répondait avec une expression gênée, souhaitant fortement qu'elle le lâche. Sans succès, c'était comme si elle ignorait délibérément son regard et continuait à parler.

Une personne qui ne connaissait pas la situation aurait juré qu'ils étaient de super potes. Cela mettait Jimin encore plus mal à l'aise.

Aujourd'hui, elle semblait un peu frustrée mais son regard s'illumina en voyant Jimin.

L'île de la rédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant