Mai 2020.
♡ CLÉMENT PENHOAT
J'ère dans ce putain d'couloir depuis des heures me posant milles et unes questions plus bêtes les unes que les autres, j'enfile cigarettes sur cigarettes comme ci ça règlerai la chose, comme ci ça apaiserai ma peine.
Je souhaite à personne d'être dans le flou dans lequel je suis, j'ai cru tout perdre en à peine quelques fractions de secondes, comme dans un fracas.
"– Putain." Je grogne en me rallumant une cigarette après avoir tout juste fini la précédente.
"– Dure journée ?" Une blonde arrive, sûrement une infirmière puisqu'elle porte une blouse blanche. "– J'en vois tout les jours."
"– On peux dire ça."
"– Qu'est ce qu'il vous arrive ? Si ce n'est pas indiscret." Elle replace une mèche derrière son oreille avant de s'allumer à son tour une cigarette.
"– J'ai ma femme qui a fait un malaise, je sais pas trop ce qu'elle a." Je m'assois contre le muret juste derrière moi. "– Tout allait bien avant qu'elle s'évanouisse."
"– Elle avait des symptômes particulier avant son malaise ?"
"– Des maux de crâne, parfois de la toux surtout la nuit." Je jette ma cigarette dans le cendrier. "– J'vais surtout aller voir ce qu'elle a, bonne fin de journée."
Je la salue du bout des doigts avant de retourner dans le hall d'hôpital toujours vide, tout est tellement silencieux que ça en devient morbide presque, je traîne entre deux sur mon téléphone pour tenter de me changer les idées, je soupire, je fais des aller et venues dans ce silence insoutenable.
"– Monsieur Penhoat ?"
"– C'est moi !" Je me tourne vivement vers une femme légèrement âgée qui tient une feuille dans ses mains toutes tremblantes. "– Dites moi que vous avez des nouvelles ?"
"– J'en ai effectivement." Elle marque une pause avant de me tourner le dos. "– Suivez moi dans mon bureau qu'on en discute dans l'intimité."
J'ai jamais été aussi pressée de discuter avec un médecin, j'ai jamais été aussi heureux de voir un humain en face de moi, mes membres tremblent comme ci il se préparaient au pire.
"– Je vous en prie prenez place." Annonce-t-elle en pointant la chaise face à son bureau. "– Je ne pense pas que vous soyez préparer à ce que je vous annonce." Elle s'assoit à son tour face à son ordinateur où elle pianote sur son clavier avant de concentrer son attention vers moi. "– Madame Penhoat est arrivé dans un état grave d'ailleurs c'est très sage à vous de l'avoir amené."
"– J'ai fais que mon devoir, depuis plusieurs jours elle se plaint de maux de tête et j'ai aussi remarquer qu'elle toussait beaucoup mais la nuit."
"– Je vais être franche avec vous, rien ne sert de passer par des chemins différents." Elle attrape des radios qu'elle glisse vers moi où l'on peut voir les poumons de Falonne. "– Votre épouse a un cancer du poumon."
Je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine et les larmes envahir mes yeux, j'observe les radios tout tremblant alors que le médecin m'explique un charabia incompréhensible, j'ai l'impression d'avoir échoué quelque part, d'avoir raté quelque chose.
"– Elle peut en mourir ?" Je demande en coupant la parole au médecin qui me regarde avec compassion.
"– A ce stade, oui et non." Elle soupire. "– Vu le stade qui est avancé mais pas trop non plus, la chimiothérapie sera son aide pour la guérison, je ne vous promet pas que ça se résoudra en quelques mois, quelques jours, mais je ferai mon possible pour l'aider."
Je sais pas si je dois être soulagé, triste, meurtri, en colère, la seul chose dont je suis persuadée c'est qu'il faut que je sois là pour elle, ne pas la lâcher, être fort pour ne pas qu'elle me voit triste.
J'ai l'impression de faire un retour dans le temps, dans ce temps où j'étais seul, seul avec mes joints, mes verres, mes potes, mes conneries là où j'en avais rien à foutre de la vie tout ce qui m'intéressait été de briller devant tout le monde, je ne veux pas retomber dans cette spirale infernale, je me battrai corps et âme pour sa vie.
"– Nous ne lui avons pas encore annoncé la nouvelle, les infirmières finissent les soins avant que j'aille lui annoncer après ça vous pourrez la rejoindre."
"– Je suppose qu'elle ne rentrera pas ce soir ?"
"– Pour ce soir non, il faut qu'on fasse des analyses approfondies mais aussi qu'elle se repose." Elle range son dossier avant de se lever. "– Si vous souhaitez lui ramener quelques affaires vous pouvez, le service est ouvert jusqu'à vingt deux heures."
Je la remercie brièvement avant de regagner ma voiture à la hâte pour rejoindre la maison, le trajet me parais une éternité alors qu'il ne dure que quelques minutes.
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J'arrive dans le service hospitalier où se trouve Falonne j'y trouve d'ailleurs une infirmière dans les couloirs qui m'indique le chemin à suivre pour rejoindre la chambre de celle-ci.
"– Bonsoir madame vous avez demandé un infirmier ?" J'entre dans la chambre en riant face à ma femme allongée dans ce grand lit les yeux remplis de larmes. "– Mon amour, j'te promet qu'on l'battra c'putain d'cancer."
"– J'y crois pas, pourquoi ça m'arrive putain... j'ai la trouille." Elle fond littéralement en sanglots à la fin de sa phrase.
"– Les médecins sont là et j'pense qu'ils savent ce qu'ils font, et puis moi j'suis là pour la partie externe j'te lâcherai pas." J'annonce en m'asseyant à ses côtés. "– Et puis tout le reste de la famille sera là aussi pour toi, tu sais que tu est pas seule."
"– J'aurai jamais la force."
"– Toi non mais moi oui." J'attrape sa tête que je viens poser contre mon torse alors que ses larmes ne cessent de couler contre mon tee shirt maintenant. "– On y arrivera."
Je sais pas si mes paroles semblent sincère mais en tout cas j'espère réussir à lui faire croire qu'elle s'en sortira, je ne veux pas penser au pire au peu de pour-cent où ça échouerai, je ne veux pas, parce que je ferai pas sans elle, parce qu'il y'a pas Clément sans Falonne.
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𝑨𝒕𝒕𝒓𝒂𝒑𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 | HTK
Fiksi Penggemar" 𝑨𝒕𝒕𝒓𝒂𝒑𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓, 𝒋'𝒂𝒕𝒕𝒓𝒂𝒑𝒆 𝒕𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 𝑶𝒏 𝒗𝒂 𝒅𝒂𝒏𝒔𝒆𝒓 𝒔𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒆́𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆𝒔. "