𝟒.

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𝑒𝑡 𝑗𝑒 𝑚𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑜𝑦𝑎𝑖𝑠 𝑡'𝑒𝑚𝑏𝑟𝑎𝑠𝑠𝑒𝑟
𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑝𝑜𝑢𝑏𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠...




Ça n'avait pas l'air si romantique dit comme ça. Il avait manqué de pétales de roses, manqué de crépuscule touchant, de rouge et d'orange chatoyant, de paroles dramatiques et clichées qui nous aurait prodigué un souvenir magique et lustré. Toutefois, ça l'avait été. C'était toi, alors oui ça avait été magique, magnifique même. Clair dans mon esprit, écrit à la plume dans ma mémoire ; ce moment joue encore en boucle me rappelant notre amour naissant et insouciant.

Je ne savais encore rien du monde mais mes mains moites et frétillantes t'avaient tiré par le col, et nos bouches s'étaient collées avec la facilité de deux aimants. Ça avait été d'abord bizarre comme sensation, je m'en souviens. Je n'avais pas compris comment ça fonctionnait et tu avais ris en me demandant de te laisser faire. Trop têtu, je m'étais accaparé tes lippes jusqu'être sûr que mes baisés te plaisent, qu'ils te prodiguent les mêmes bestioles qui torturaient mon ventre. Juste avant, je t'avais poussé derrière le bar où nous nous étions rencontrés. Personne ne nous aurait relooké d'un mauvais œil à cet endroit, mais tu insistais toujours pour qu'on s'habitue à se cacher. C'est préférable, disais-tu.

Plus tard, tu m'avais avoué ce qui était arrivé à deux femmes de ton village qui avait été lié de la même passion que nous. Une des familles avait nié les faits, et l'autre fille avait été retrouvé violé et sans vie sur la place publique. Je m'en rappelle à quel point tu avais été persuadé qu'il s'agissait du père.

Tu étais tellement affolé par ces actes. L'être humain te terrorisait à un point où tu pensais à l'abattre ou l'échapper en rejoignant des contrées inexplorées.

Notre amour était traité comme une défaillance, une erreur. Nous étions inacceptables pour cette société qui nous avait fait pourtant voir le jour. La simple illusion à une relation comme la notre était intolérable. Après la guerre, le parti de droite avait pris la totalité du pouvoir. Leur idéaux était contre cette perspective qu'une intimité entre deux personnes du même sexe ne puisse même exister. Notre condition récalcitrante était ainsi devenu plus qu'insoutenable. Il avait commencé même à être dangereux que je passe à ton appartement qui avait été pour si longtemps notre lieux sûr. Durant cette période, alors que tu m'avais fait promettre de ne plus jamais écrire ton nom sur papier, le coeur cognant et la mâchoire serrée, tu avais dû bruler la totalité des ceux où tu avais inscrit le mien. Personne ne devait s'en douter pour nous. On devait limiter les traces.

« Je me suis battu pour des gens qui ne m'accepteraient pas si je leur avouais mon amour pour toi. »

Tu remuais sans cesse sur ses syllabes, comme si tu attendais seulement de trouver une torche assez grande pour pouvoir calciner l'intégralité du monde. Ta patience s'était raffermie. J'avais remarqué tes yeux loucher plus longtemps sur mes doigts les rares fois ou on prenait l'air. Tu voulais agripper mes mains, m'embrasser et me câliner sans te soucier du moindre regard enclin au dégoût.

Le tragique nous avait effleuré alors que tu m'avais embrassé dans un couloir du temple où j'habitais avec mon oncle. Rares étaient les fois où tu pénétrais dans ma demeure, et ce jour-là fut d'ailleurs la dernière. Trop fougueux et frustré, tu t'étais emporté et m'avais embrassé alors que n'importe quelles servantes auraient pu passer. Je savais que tu avais regretté ce débordement mais je t'en avais voulu pour plusieurs jours. Me faire traiter de tous les noms pouvait bien m'arriver, mais je ne me serais pas pardonner qu'on te fasse subir le même châtiment. Tu avais des choses à accomplir, des rêves à vivre, des exploits à modeler. Ton avenir et altruisme te réservaient de grandes choses. Je n'aurais pas pu supporter que tous cela puisse s'arrêter à cause de moi. Alors quitte à s'abstenir jusqu'à que notre amour finisse par dépérir, je t'avais freiné dans ta dilection. Le plus important était toi, pas notre relation.

Je sais que tu avais compris mais tu n'étais pas fan de cette dissociation.

« Soit c'est nous deux, soit rien. »

Et je me rappelle t'avoir hurlé que ça ne devrait être rien dans ces cas là. On s'était longuement engueulé, dis des choses qui n'avaient jamais chatouillé nos deux esprits auparavant et je m'étais même demandé si ce n'était pas préférable d'abandonner notre liaison. Il n'y avait pas encore de place pour des gens comme nous.

Je sais que tu avais été dépassé, englouti par ce monde qui ne te convenait pas, qui te condamnait à la même marche qu'un braconnier. Tu n'avais plus peur, mais assez. Tu as toujours été buté, plus que moi, plus que n'importe qui.

Alors suite à nos sanglots pour témoigner et s'excuser de nos paroles calomniantes, tu n'avais pas perdu de temps. Tu avais commencé à écrire, rédiger des lignes pour faire entendre tes opinions. Plus juste pour toi, mais pour le reste du Japon. Tu te faisais éditer par un journal clandestin. Tu dénonçais tous tes malheurs sous ta plume, tu les englobais pour faire de tes problèmes les ceux des autres. Doucement, tu arrivais à te faire écouter. Mais ça devenait dangereux. Tes idées déplaisaient à une majorité. Ta vie commençait à être menacée.

Je ne supportais pas cette idée. Pourquoi est-ce que t'étais-tu obstiné pour un combat qui n'était pas de ton temps ? Encore aujourd'hui, je ne peux te pardonner d'avoir fait ça. Tu blâmais les autres de notre condition mais c'était toi et ton envie de révolution qui refusaient mes étreintes. Tu t'étais de nouveau introduit dans une guerre alors que les séquelles de la précédente te dévorait encore. Tu disais sans cesse que tu n'avais pas le temps pour nous mais que cela arrivera lorsque tu auras finit avec ta bataille de mots.

Cette bataille ne s'était jamais fini, et moi, sans que tu t'en doutes, j'avais été promis pour des fiançailles. Seules nos danses perpétuèrent notre complicité, mais elles s'achevèrent le jour où je te l'avais annoncé.

Je crois bien que tu avais cessé ta lutte un moment pour profiter de nos derniers instants. On l'avait tous deux saisis sans même se l'être dit.






C'était fini.

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𝑎𝑛𝑑 𝑡𝘩𝑒𝑦 𝑤𝑒𝑟𝑒 𝑖𝑛 𝑙𝑜𝑣𝑒, 𝒌𝒓𝒃𝒌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant