Une évidence

Le voile est levé

Elle avait littéralement couru. Couru jusqu'en perdre haleine. Les larmes lui obstruaient la vue.

Elle s'arrêta soudainement et remarqua qu'elle était arrivée sur le parking de l'hôpital. Comment était-elle arrivée là ?

Elle reprit son souffle tant bien que mal, surtout en mal, et se retrouva à repenser à certains de leurs moments ensemble, une fois réfugié à l'intérieur de sa voiture.

« Allez, William, viens danser ! » s'était exclamée Aurore qui ne portait qu'une chemise et une culotte. William, assis sur le fauteuil, essayait de lire. Mais Aurore, cette soirée-là, en avait décidé autrement. Elle voulait danser... avec lui. Il avait ce sourire qui faisait ressortir ces adorables fossettes, et il ne portait qu'un pantalon de jogging. Elle dansa de façon ridicule devant lui, en essayant de le faire se lever.

« Je ne danse pas Aurore »

« Je ne te demande pas une salsa, je veux danser avec toi », dit elle, mains sur les hanches.

« Je suis nul, je vais juste me ridiculiser », a-t-il dit, toujours souriant, un œil dans son livre et l'autre regardant sa petite-amie, essayant toutes les astuces pour le faire se lever.

Il était retourné à son livre, et avait été surpris par le silence. Quand tout à coup, George Michael le fit sursauter. Il avait éclaté de rire. Elle s'était approchée de lui, heureuse de sa réaction, et lui avait tendu une main. Il secoua la tête, toujours en train de rire. Il laissa tomber son livre sur la table et accepta sa main. Elle lui a fait un large sourire et il s'était tenu devant elle, attendant ses instructions.

Elle le guida, lui montra comment bouger en rythme, d'abord avec ses pieds, puis avec ses jambes, ses bras... À un moment donné, alors qu'il était en retard dans le tempo, elle avait pris ses hanches et lui avait dit sensuelement « tu m'as déjà montré plus d'une fois que tu savais les bouger ses hanches.. ».

Il avait encore ri de son audace et l'avait prise dans ses bras, entourant son cou de ses deux bras, posant tendrement sa tête sur la sienne. Elle soupira de bonheur et l'enveloppa par la taille. Ils s'étaient déplacés en silence sur la voix de George Michael, heureux d'être dans les bras de l'autre.

Lorsque « wake me up before you go-go » a suivi, ils s'étaient écartés et avait dansé comme des fous. Aurore était heureuse d'avoir convaincu William de danser avec elle, car finalement il n'était pas si mauvais, au contraire. Et ils avaient passé un moment agréable et drôle ensemble.

Après quelques danses, William s'était laissé tomber dans le fauteuil, Aurore sur lui. Ils étaient essoufflés, des gouttes de sueur tombant sur leurs visages, et se regardaient, des étoiles dans les yeux, sourire sur les lèvres.

« Heureuse ? » demanda-t-il en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.