𝐅𝐀𝐓 + 𝐁𝐎𝐊𝐔𝐀𝐊𝐀 - 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝐈

𝐅𝐀𝐓 2

Il pénétra l'appartement familial et une fois arrivé dans sa chambre il jeta violemment son sac de cours au sol, tombe sur son lit de son lourd poids avant de crier son désespoir au travers de ses innombrables larmes ne voulant cessées de le ronger.
Toute la journée il s'était retenue de ne pas pleurer, que ce soit en cours, dans la place publique de son lycée ou dans la cafétéria. Il n'en pouvait plus et son mental ne pouvait que souffrir à ce malheur le frappant tous les jours.

Pourquoi ne pouvait-il pas s'assumer ? Pourquoi ne pouvait-il pas se défendre ?

"Pourquoi utiliser le mot "gros" comme une insulte..?"

Alertée par ses pleures, une femme âgée de trente-neuf ans à la chevelure sombre et à la peau pâle pénétra avec précipitation dans la pièce.
Cette femme étant la mère de l'étudiant; Akaashi Utajime, l'a prit dans ses bras en caressant les cheveux du jeune homme.

- Mon chéri, calme-toi, voilà, doucement.

Sa respiration ralentie peu à peu tandis que seuls ses reniflements trahissait son calme.
La femme se redressa légèrement et observa de ses doux yeux bleus le visage déformé par le désespoir de son fils. Elle dit d'une voix posée :

- Tu veux m'en parler ?

Le garçon hocha la tête positivement.

- Je.. Je suis trop gros, j'en ai marre de vivre derrière les moqueries et les corps parfaits des autres..

La génitrice ne sut quoi dire.

- Mais mon chéri, être gros n'est pas mauvais. Tant que cela ne vient pas à te causer des problèmes de santés, tout va bi-

- Non tout va pas bien. Ça m'oppresse ce corps graisseux ! J'ai essayé de rééquilibrer mon alimentation mais j'arrive pas à tenir ! Et je déteste le sport.. Je n'y arriverai jamais..

Elle le reprit dans ses bras et lui chuchota des mots réconfortants à l'oreille.

- Tu sais Keiji, ton corps tu dois l'aimer pour ta propre critique et non celle des autres. Si toi tu t'aimes comme-ça alors reste comme-ça.

- Mais je hais mon corps aussi.

- Alors apprend à l'aimer. Et aucun corps n'est parfait, n'oublie pas. Elle sortit de la pièce, un tendre sourire aux lèvres

La porte se referma derrière la vieille femme et le noiraud baissa la tête, fixant ses pieds tandis qu'un goût amer ne voulait disparaître de sa gorge pâteuse et non-hydratée.
Il détestait son corps plus que Bokuto le détestait, ça il en était certain.
Il sortit son téléphone de sa poche et le déverrouilla, ne prêtant pas attention aux diverses notifications, il ouvrit YouTube et rechercha une vidéo qui pourrait éventuellement le motiver à perdre ce gras l'étouffant depuis des années.

"Privilégiez l'huile d'olive pour la cuisson, buvez au minimum un litre d'eau par jour, dépensez plus de ce que vous consommez, ne grignotez pas entre les repas, marchez quand vous avez le choix, inscrivez-vous à la salle et prenez-vous un coach sportif pour qu'il vous motive à rester debout.. Prenez-vous un professionnel en nutrition.. Putain, je sais tout ça mais j'ai jamais la foi de continuer !" Il se dit

Il éteignit son cellulaire et le déposa sur sa table de chevet, ignorant les messages qu'il recevait depuis quelques minutes. Il se laissa tomber en arrière, s'enfonçant dans les chaudes couvertures ornant son drap, avant de fermer les yeux.

Il s'imaginait là, venant au lycée avec un maigre corps qu'il assumerait et qui lui permettrait de venir en tenue moulante, en top ou en t-shirt à courtes manches. Avec un fier sourire au visage, et sa langue se préparant à se tendre en direction de son persécuteur quand il regrettera tout l'harcèlement dont il était son auteur en voyant la transformation physique qu'il aura fait.

"Mais tout ça n'est qu'un rêve.."

Il s'empêcha d'à nouveau sangloter, et se leva en se dirigeant en direction de son bureau. Il ouvrit son sac de cours et sortit son agenda, ayant l'intention de commencer ses devoirs pour le lendemain avant que sa mère ne l'appelle pour dîner.
Il se mit alors à écrire les diverses choses qu'il devait accomplir pour demain au lycée, rêvant toujours de son corps parfait qu'il désirait avoir, rêvant des regards envieux qui se déposeraient sur sa personne à la physiologie de rêve.

Mais tout ça n'était qu'illusion, et il devait se reprendre avant qu'il ne se rende compte que tout ça n'était que son esprit qui le narguait.

Une trentaine de minutes passèrent avant qu'il ne referme son dernier cahier de cours, ayant finalement terminé ses devoirs insupportables qu'il se devait de faire sous l'ordre de ses quelques professeurs.
Il se leva de sa chaise de bureau et bailla tout en se dirigeant vers son cellulaire, ce dernier toujours posé sur sa table de chevet. Il prit ce dernier en s'asseyant sur le bord de son lit, et se décida finalement à ouvrir les messages qu'il avait reçut.

Message de son unique ami qui n'était pas au même lycée que lui.

« Kenma    📞   📹

|- Salut, ça va ?
|- J'espère que ça va mieux au lycée.

Coucou. Ça passe, et toi ? -|
Bah pas vraiment mais je fais avec -|

|- Ça passe ?
|- Je vais bien merci.
|- Tu devrais porter plainte contre ce bouffon. Là il fermera sa gueule quand il finira derrière les barreaux pendant trois ans.

J'ose pas.. Et puis de toute façon je les ignore un max t'en fais pas. -|
Jcompte bien les étonner d'ici quelques mois jte promet alors t'inquiète pas pour moi Kenma -|

|- Ose alors.
|- Je te jure que si d'ici quelques mois ça s'arrête pas, je porte plainte pour toi et tu risques pas de m'en empêcher.

Merci d'être là -|
Vu »

Il soupira et ferma son téléphone, ne voulant regarder les autres notifications qu'il avait reçut. Alors qu'il allait faire une petite sieste de quelques minutes, la voix de sa mère lui cria de venir dîner. Il se dirigea alors dans la salle à manger et y trouva une assiette de purée accompagnée d'une saucisse fourrée au fromage.

Il dévisagea quelques secondes sa génitrice et après s'être laver les mains, à contre-cœur, il se mit à avaler les raisons de ses peines.

—-