Mafia Segreta

2. Furioso

Giulia

Une fois la grande porte d'entrée passée, nous traversons par le grand salon où j'y ai passé mes meilleurs déjeuners puis la grande cuisine ouverte qui se situe juste à côté. Je l'avoue, je n'ai jamais passé beaucoup de temps dans celle-ci puisque nous avons des employés de confiance pour tous les repas.

Après quoi, nous longeons les longs couloirs sombres. La déco reste identique aux autres pièces : du noir et beaucoup de tableaux contemporains qui ornent les murs.

Finalement, nous arrivons à reculons en face de la porte de son bureau. Une bouffée de stresse vient vivement se mettre en place dans mon estomac. J'y ai passé les pires moments de ma vie.

FLASHBACK :

" Giulia ! C'était soit ça, soit ma mort ! Je suis venu te chercher ! Alors tout va bien ! S'écrie mon père en tapant vivement la paume de sa main sur son bureau.

- Tu mens ! C'est maman qui est venue me chercher et tu t'attribues tous les mérites !

- Non assimilare mai più la menzogna e la mia persona! Mi hai sentito?! (N'assimile plus jamais le mensonge et ma personne ! Tu m'as entendu ?! )"

Je secoue légèrement ma tête pour faire disparaître un de ces souvenirs douloureux. S'apercevant de mon léger moment d'absence, Antonio pose délicatement sa main en bas de mon dos et me pousse subtilement dans la pièce.

- Bon les enfants, contourne-t-il son bureau pour s'y installer, si je vous ai fait venir jusqu'ici ce n'est pas par hasard.

Mon regard analyse la pièce remplie de divers documents. La première chose que je remarque, c'est que les responsables du ménage ne sont pas passés depuis des lustres dans cette pièce.

A ma gauche, un fauteuil recouvert de plans, ainsi qu'une table de chevet avec posé dessus deux verres de whisky. Il a recommencé à boire... Je n'y crois pas, il m'avait promis. Ensuite, mon regard se posa instinctivement sur sa bibliothèque. Mon corps prend un choc électrique, je n'y vois plus ma photo...

- Où est ma photo ?

Il tourne la tête pour regarder la bibliothèque puis en ma direction.

- Giulia le cadre était cassé, je vais remettre la photo ne t'inquiète pas.

- Comment le cadre a pu être cassé alors qu'en quinze ans il n'a jamais bougé ? Je souffle en fronçant les sourcils.

Cette photo est beaucoup trop importante à mes yeux. Je venais de fêter mes six ans. On m'y voit avec le costume bien trop grand de mon père, ses lunettes de soleil tombant sur mon nez et un grand sourire avec mes dents de lait pas complètement forgés. Juste à côté, collé à mon visage, celui de mon père souriant aussi. La seule photo où nous sommes heureux ensemble.

- Nous en reparlerons plus tard, Giulia, nous avons plus important à régler.

Je déteste quand on ne répond pas à mes questions, ça cache forcément quelque chose. Naturellement, mon regard croise celui d'Antonio. Se joignant au mien, il étire ses lèvres pour y laisser un sourire rassurant.

- Allons droite au but maintenant. Nos regards se posent sur mon père. Ça ne va pas te faire plaisir ma fille, mais nous n'avons pas le choix. Marc Stan, chef du cartel Clfr en Californie veut ma peau et pour éviter cela, je dois avoir la sienne.

Il marque une pause et reprend en calant ses mains dans ses poches.

- Il veut détruire mon cartel pour en faire le sien. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais s'il souhaite mon territoire, je veux le sien. Honnêtement, je m'attendais à ce qu'il s'y prenne « brutalement » mime-t-il des guillemets avec ses doigts. Il veut tout simplement s'en prendre à ce que j'ai de plus cher au monde, lâche-t-il en me fixant.