Le blessé

1.7K 204 37
                                    

Deux semaines étaient passées, Izuku commençait à s'aventurer un peu dans la forêt, il longeait la lisière en s'éloignant d'une cinquantaine de mètres, puis cent la fois d'après et ainsi de suite. Il avait déjà croisé quelques animaux, la plupart craintifs, d'autres, acceptant de s'approcher contre un peu de nourriture.


Pour le moment, pas de trace d'un seul loup et pour cause, de toute façon, s'il y en avait bel et bien, étant donné qu'ils avaient disparu de Japon cent ans auparavant, ils seraient forcément bien cachés. Izuku avait eu le droit à toutes les moqueries possibles sur le fait que rêver de voir des loups dans ce pays était idiot, et des loups géants encore plus...

Il savait bien que s'il trouvait des loups ici un jour, ils seraient certainement de taille normale, comme ceux qu'il avait déjà vus au zoo.

En fait, cette fameuse légende des loups géants, couplée au fait que cette terre était sacrée, lui donnait beaucoup d'espoir. Les loups avaient disparu du Japon, car ils étaient très prisés pour leurs peaux et s'étaient éteints, mais sur une terre sacrée, personne n'avait le droit d'entrer, encore moins de chasser...

Finalement, si les loups avaient fini par disparaître, c'est parce que leur peau était utilisée dans des rites shintoïstes et que la rage avait décimé bon nombre d'entre eux, ce qui normalement, ne pouvait pas arriver dans la forêt de Kasugayama.


Par contre, même s'il se sentait de plus en plus à l'aise dans cet endroit, il avait cette drôle d'impression d'être surveillé. Une petite ligne de frisson qui lui parcourait l'échine, un petit craquement de branche à quelques pas, un bruissement de feuille, toujours identiques, signe qu'il s'agissait du même...animal ?

En même temps, impossible que ce soit un homme, à moins d'avoir envie d'être maudit sur plusieurs générations...


— J'aimerais quand même bien savoir ce que c'est


Selon lui, ça avait au minimum la taille d'un cerf adulte s'il en jugeait par la hauteur à laquelle il avait pu constater des branches frémir en se retournant, 1.80 m à peu près, ce qui correspond à la taille atteinte par le bois d'un cerf justement.

Mais pourquoi cet animal le suivait, sans se montrer, sans attaquer et surtout, sans laisser de trace, pas un poil, pas une empreinte.


— Peut-être que l'isolement me rend fou après tout !


Ça le faisait rire, lui qui aimait tant la tranquillité, la nature, de se dire que ça pourrait le rendre fou, alors qu'il était évident que ça aurait été de rester dans le vacarme et la pollution de la ville qui aurait eu raison de sa santé mentale... et de sa santé tout court sûrement...


*****


Désormais deux mois qu'il était arrivé, toujours cette sensation de ne jamais être seul. Même la nuit, il s'était réveillé avec la sensation qu'on le regardait à travers les lames de ses volets. Bizarrement, cette « présence » n'était pas effrayante, inquiétante ou autre, non, elle était surtout mystérieuse et incroyablement sécurisante, contre toute attente.

Plus le temps passait, plus Izuku la ressentait comme une protection, une sorte d'escorte et il fallait bien admettre qu'il serait un peu anxieux de ne plus la sentir, finalement...


Ce matin, à peine réveillé, son instinct lui avait ordonné de se rendre à la porte arrière de la maison. Avait-il entendu un bruit dans son sommeil ? Ce serait cela qui l'avait tiré du lit 

Ōkami no mori [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant