Mariage Prédateur (+18) Ishakan

Chapitre 1

C'était une naissance étrange.

Tout le monde en Kurkan parlait de la création de cet être que personne n'avait jamais vu auparavant. Les sorciers passèrent trois jours à se débattre sur le problème et finirent par arriver à une conclusion inéluctable.

C'était un enfant de l'ancienne espèce.

Pour beaucoup de Kurkans, c'était une raison de se réjouir. C'était un enfant de la légende, une créature qui ne pouvait être trouvée que dans les livres d'histoire, née à nouveau. Mais personne n'osait se réjouir ouvertement. Cet enfant n'était pas un pur Kurkan. La moitié du sang dans ses veines était humain.

Cela ne devrait pas être possible. L'enfant était plus proche de l'essence des bêtes que tout autre, cela ne devrait pas être possible à moins qu'il ne soit issu de la plus pure lignée Kurkan. Ils ne pouvaient pas le comprendre. Ces Kurkans qui s'enorgueillissaient de la pureté de leur sang ne pouvaient l'accepter. L'existence de cet enfant était la preuve de leur propre nature insignifiante.

Et donc, il devait être tué.

Dans la salle de conférence du palais royal de Kurkan, ils prirent place à la longue table, la fureur au visage.

"Nous devons le tuer !" cria un jeune Kurkan.

"Il va certainement apporter la calamité", a dit un autre.

"S'il vous plaît, choisissez sagement, Roi."

Au milieu de toute cette fureur, le Roi Kurkan regardait l'enfant en silence. Bien qu'ils discutent de sa mort, l'enfant est calme. Ses yeux dorés brillaient et aucune émotion n'apparaissait sur son visage sans expression. 

Le roi Kurkan, qui croyait en la suprématie du sang, savait que quelque chose devait être fait avec cet enfant avant que le reste des Kurkans ne le découvre. Mais s'ils tuaient cet enfant ici, cela ne ferait que concéder qu'il était une menace. Ils ne pouvaient même pas admettre cette vérité.

De plus, il ne pouvait pas se permettre de tuer publiquement un enfant kurkan. Cela donnerait l'impression qu'il craint la créature, et son trône est encore instable. Il ne pouvait pas se permettre de montrer la moindre faiblesse.

Après une longue réflexion, il a parlé.

"Ecoutez." Sa voix profonde a fait taire toute discussion. "Il est impossible pour un métis d'être un enfant de l'ancienne espèce."

Ses paroles ont provoqué une agitation parmi les Kurkans. Ils étaient tout à fait sûrs que cet enfant était de cette race mythique, mais ils ne pouvaient pas contredire leur roi.

"Comment pouvez-vous l'honorer avec une telle affirmation ? Il n'est qu'à moitié Kurkan", dit le Roi à son peuple déconcerté. Il a agité une main dédaigneuse. "Vendez-le comme esclave. S'il est vraiment de l'ancienne race, alors il survivra."

Les expressions raides des puristes à la table se sont adoucies. Leur Roi a fait face à cette créature sans peur et a trouvé la voie la plus sage. Le Roi baissa les yeux sur l'enfant et sourit.

"Reviens si tu peux, et prends le trône."

Des rires ont éclaté au défi du Roi. Mais l'enfant restait sans expression, même si on lui enchaînait les poignets et qu'on lui bâillonnait la bouche. Les soldats ont emmené l'enfant, et la réunion a pris fin.

Tous les Kurkans qui s'étaient inquiétés de l'apparition d'un Kurkan de l'ancienne race sont partis avec le sourire. A l'exception d'un seul.

Après avoir quitté la salle, le Roi a discrètement rendu visite à un marchand d'esclaves. Il commerçait souvent avec cet homme, lui vendant des métis comme moyen de les retirer de Kurkan sans se salir les mains. Il avait déjà sélectionné plusieurs métis à vendre, et parmi eux se trouvait l'enfant dont la mort avait été discutée ce jour-là.

"Roi !" L'esclavagiste afficha un large sourire en prenant les chaînes de l'enfant dans une main. "C'est un sang pur ? Vous ne m'aveez jamais donné un sang pur avant."

Devant l'esclavagiste souriant, le visage du Roi s'est déformé.

"C'est un métis", dit le Roi, sans cacher son mécontentement. Même le marchand d'esclaves expérimenté l'a pris pour un Kurkan de pure race. L'inquiétude dans son cœur grandissait, et il révéla ses véritables intentions.

"Tuez-le."

Les yeux du marchand d'esclaves se sont élargis.

"Mais..."

Le Roi lui lança un regard perçant, et l'esclavagiste ravala ses protestations et dit les mots que le Roi voulait entendre.

"...Oui, je vais le tuer."