Mariage Prédateur (+18) Ishakan

Chapitre 11

Les mots étaient si sombres qu'il était difficile de croire qu'ils venaient d'une si jeune et belle fille. Le cœur d'Isha s'est soudain senti lourd, comme s'il s'était durci en pierre.

"Les gens me traitent comme une princesse, mais je n'ai aucun pouvoir réel." Elle a confessé l'amère vérité si calmement. "Mon demi-frère est celui qui héritera du trône. Ils disent que je suis la Fleur d'Estia, mais... ils attendent juste de pouvoir me cueillir et me vendre."

Isha a reconnu ce sentiment d'impuissance, et a senti qu'il était profondément ancré en elle. Mais elle s'est empressée de le cacher derrière un sourire.

"Mais je veux faire mon devoir, en tant que princesse", a-t-elle dit. "J'aime toujours Estia, et nous ne sommes pas un pays de marchands d'esclaves. Je vais y mettre fin."

Estia était déjà connue comme une base pour le commerce d'esclaves. Bien sûr, la famille royale n'aimerait pas qu'une telle chose soit connue.

"Je n'ai pas encore beaucoup de personnes qui me soutiennent, c'est pourquoi ces choses sont si compliquées, mais nous avons eu tellement de chance cette fois. Normalement, tout ce que nous pouvons faire, c'est d'en sauver trois ou quatre", dit-elle, et cette fois, son sourire était celui d'un véritable bonheur. C'était comme un rayon de soleil traversant les nuages. "Je suis heureuse de vous avoir trouvée."

Isha n'a pas pu parler. Ses lèvres étaient aussi fermement collées l'une à l'autre que si elles avaient été collées. Il la regardait, transi.

"J'ai vu beaucoup de Kurkans", dit-elle en se penchant vers lui. "Mais je n'en ai jamais vu un avec d'aussi beaux yeux dorés que les vôtres."

Sa proximité lui a coupé le souffle, et ses yeux ont vacillé.

"Ils sont étonnants", murmura-t-elle en les observant, clairement un compliment pour essayer de le faire se sentir mieux.

Ça s'est retourné contre Isha. Il y avait un étrange picotement dans son coeur, et soudainement il battait très fort. Il n'avait jamais ressenti cela de sa vie. Il devait être plus blessé qu'il ne le pensait, il se sentait si étrange.

"Vous avez mal quelque part ?" demanda la princesse avec précaution. Elle avait remarqué sa soudaine raideur.

Isha a finalement ouvert la bouche.

"...Non."

Il sortit froidement, tranchant l'air comme un couteau, et la princesse sourit à nouveau, cette fois avec embarras. Il avait répondu grossièrement, alors qu'elle essayait de l'aider.

Mais il ne savait pas quoi faire. Il ne comprenait pas ses propres émotions, contradictoires et insensées. Il voulait s'éloigner de cette fille immédiatement, et en même temps, il voulait rester là où il était.

J'ai perdu la tête.

C'était le diagnostic provisoire d'Isha. Il a essayé de se calmer, de rassembler sa raison pour essayer de penser logiquement.

Ils devaient partir d'ici. Ils ne pouvaient pas espérer rester cachés éternellement. On les retrouverait rapidement lorsqu'une recherche plus organisée serait lancée.

Isha regarda autour d'eux, à la recherche du moindre signe de mouvement à proximité.

"Nous ferions mieux de partir maintenant", dit-il.

Les deux personnes se sont déplacés rapidement, mais la chance n'était pas avec eux. Il n'a pas fallu longtemps pour que le son des aboiements résonne derrière eux. Des chiens de chasse avaient été lâchés pour les traquer.

Ils n'avaient pas d'autre choix que de courir à nouveau, mais ils n'étaient pas allés bien loin avant qu'une douleur aiguë ne se fasse sentir dans sa cheville. Isha est tombée lourdement sur le sol.

"Vous allez bien ?" La princesse s'est précipitée vers lui, et lorsqu'il a relevé la tête, sa main était tendue vers lui. "Vous voulez me tenir la main ?"

C'était choquant, la facilité avec laquelle elle faisait fi de sa propre position de princesse. Secrètement, Isha trouvait sa sincérité adorable.

"Je vais bien", a-t-il dit brièvement, étouffant son désir de nouer ses doigts dans les siens. Il s'est relevé en titubant, le regard dur et déterminé. "Je peux encore courir."

Il ne serait jamais un fardeau. Il a couru, avalant le goût du sang qui emplissait sa bouche.

Devant eux, une bifurcation apparut, et il attrapa le bord flottant de ses vêtements, la faisant tituber en arrière à l'arrêt soudain.

"Tu y vas en première", a-t-il dit. "Je vais les attirer après moi."

Elle a écarquillé les yeux.

"Quoi ?" Elle a failli le crier. "Vous n'avez pas à faire ça, j'ai des soldats qui attendent. Si nous..."

"Ils nous rattraperont avant qu'on les atteigne."

"Mais..."

"Ne vous inquiétez pas. Je peux tuer quelques chiens de chasse."

Il disait la vérité, même si ça pouvait lui coûter un peu de chair. Mieux valait renoncer à un bras qu'à une jambe, s'il voulait s'échapper.

"C'est suffisant de m'avoir aidé jusqu'ici", ajouta-t-il fermement.