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C'était une période de décembre particulièrement glaçante.

J'avais investi dans une paire de Docks Martens pour l'occasion. Mes pieds étaient trop frigorifiés pour que je puisse considérer pouvoir mettre mes chaussures en tissu.
Je les avais enfilées pour pouvoir tranquillement promener Nana, mon petit Yorkshire de trois ans.

Je me souviens du jour où je l'ai accueillie chez moi ; cela n'a pas réellement été mon intention d'avoir un chien, mais elle était "tombée" sur mon chemin alors que je me rendais chez mes grands-parents sur une des routes de Glasgow.
Elle était assoiffée, et épuisée ; l'été ne lui avait octroyé aucun répit. Une fois chez le vétérinaire, on a pu déterminer sa race, son âge et approximativement depuis combien de temps elle était à la vadrouille. J'ai ensuite pris la décision de l'adopter dans la famille.

Avoir un chien est compliqué, d'autant plus que c'était mon premier animal de compagnie, et à l'époque, je ne savais pas trop comment m'y prendre pour l'éduquer. Et étant très occupée par mes cours, elle faisait des voyages réguliers entre mon appartement et le domicile de ma famille à New Malden.
Mais nous voilà deux ans après.

-"Tu veux aller où ma puce ?" Lui ai-je dit en la regardant. Elle me zieuta fixement en essayant de décrypter un mot de ce que je lui disais. "On va au parc ?" Souriais-je alors.

D'un coup, sa queue commença à s'émoustiller connaissant pertinemment ce mot qu'elle rêvait d'entendre chaque seconde de sa vie.



Le chemin jusqu'au parc ne fut pas bien long.
Il n'y avait pas grand monde, et malgré le vent gelé de Londres, j'appréciais cette petite balade nocturne solitaire.

Connaissant le chemin de notre endroit favori, Nana ne mit pas longtemps à me devancer, sûrement pressée que je puisse enfin lui lancer le jouet qu'elle gardait précieusement dans la gueule.

Arrivée en terre sainte, elle se retourna vivement vers moi et déposa le jouet à mes pieds. J'entrepris de le prendre avant de le lancer aussi loin que je le pouvais. Tout en regardant Nana courir après l'objet de son désir, je scrutais autour de moi appréciant la beauté que ce modeste parc nous offrait à cet instant.

Il n'y avait rien de particulier dans ce recoin, c'est juste qu'au printemps, les feuilles des arbres repoussent pour couvrir la moitié de cet espace, jusqu'à parfois tomber dans ce lac qui les bordait, la vue n'en était que magnifique.
La multitude de fleurs et pâquerettes qui y poussaient en été, me donnaient tout simplement l'envie d'y rester pour disparaître du monde actif.
Ou alors, tout simplement l'esprit que dégageait cet endroit me réchauffait le cœur et l'âme. C'était agréable de savoir que dans cette ville industrialisée et polluée, se trouvait ce genre de recoin que je nommerais de petit paradis terrestre.

-"J'adore cette sérénité." Ai-je dis alors tout en soupirant de bonheur.

Par contre, en hiver, je pouvais moins en profiter.
Au bout de quelques minutes, victime du froid, ma nature humaine ne me permettait pas de rester aussi longtemps que je le voudrais.

De retour au monde réel, je cherchais Nana du regard, celle-ci avait pris pour cible une pauvre racine d'arbre planté au sol, espérant pouvoir l'attraper. Cette activité avait entrepris de l'occuper, le temps pour moi de m'asseoir sur ce vieux banc, sans doute inoccupé depuis plusieurs années par les humains.

Je sortis mon téléphone, décidé à répondre à un message d'Alex qu'il fit joindre d'une publication de la populaire artiste Kehlani.

Tu peux me dire pourquoi elle ne m'a toujours pas demandé en mariage ??

Je leva les yeux au ciel, exaspérer de sa dévotion pour la magnifique Kehlani.

Peut-être parce que c'est avec moi qu'elle va se marier ? De toi à moi, j'ai plus de chances que toi de faire ma vie avec ;)


Tom Holland -The things we said at nightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant