Acte 4 : Révolution

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-Petit robot, casse le bras de Ferdinand ici présent.

...

Il ne se passa rien.

Cela faisait une heure que la petite Nyla s'égosillait à donner des ordres au modèle R208 mais peu importe ces requêtes celui-ci restait impassible. Elle avait d'abord demandé à la machine de faire des actions de base ; comme se déplacer dans la pièce d'avant en arrière, de forer ou bien de se mettre en veille. La machine obéissait correctement, mais depuis que les ordres mettaient en jeu la sécurité des candidats la machine restait impassible.

-Elle réagit correctement.... Aucun signe de défaillance dans les logs

-Evidemment que non sombre crétin, cette boîte de ferraille a tué un homme pas plus tard que ce matin.

Même Aurélie était fatiguée. Ils avaient tout essayé, désespérés, ils avaient même modulé la voix de départ pour simuler un nouvel ordre de Nyla. Mais rien ni faisait la machine refusait pertinemment de tuer un de ses compatriotes. D'ici une ou deux heures le soleil se lèverait et l'expérience devrait s'achever.

-Elle est en train de nous couillonner, chuchota Roger Meyers, elle n'a juste aucune volonté de tuer un de ses compatriotes. Ces déchets de la Lune, je les connais, incapables de faire correctement leurs boulots.

-L'intention profonde ? Ça peut marcher, mais qu'est-ce que tu proposes ?

-Regarde.

Il agrippa une immense poignée de cheveux de Rougui et la tira de force dans la salle de test. Celle-ci poussa un intense cri de douleur en chutant tandis qu'il la tirait. Il la tracta jusqu'aux autres cas de test. Prêt d'une table, il récupéra un outil qui ressemblait à une clé de seize. Il frappa durement la table de métal pour montrer la résistance de l'outil qu'il avait dans les mains, puis leva l'arme au-dessus de la tête de Rougui l'air menaçant. La mère était en pleurs. Les petites dans la cabine se tenaient l'une, l'autre, effrayées par la scène qui se jouait devant elles. Lany qui en avait déjà supporté beaucoup ne semblait capable d'en accepter davantage.

-Tue qui tu veux Nyla ! Mais fais-le ! Sinon c'est ta maman qui y passe.

Aurélie montrait un visage aussi menaçant que son employé. Ce n'était pas de la comédie, l'épuisement et le stress d'avoir raté un bug vital avait eu raison de leurs nerfs. C'était toute leur carrière qui pouvait être remise en question. Un psychologue qui oubliait de tester sur une machine les trois premières lois de la robotique.

La petite s'exécuta :

-Tue Ernest Carré !

-Je ne peux pas.

-Tue David de la Costa

-Je ne peux pas

-Tue Magloire Congo

-Je ne peux...

-Tue Maxime Durant, Tue Emilie Ghanmi, Tue José Pilgrim, Tue qui tu veux !

La machine se déplaça en direction de Rougui et activa sa main mécanique. La même main encore rouge de sang qui avait frappé Roby Pilgrim quelques heures plus tôt. Avec une incroyable aisance et en toute agilité, la main griffue servant à déplacer les pierres frappa l'air à quelques centimètres de la mère de Nyla. Deux énormes coupures apparurent sur le visage de Roger Meyers du sang gicla et deux morceaux s'éloignèrent de son corps. C'était la panique parmi les prisonniers qui se débattaient sur leurs chaînes pour pouvoir sortir. Le petit garçon vomit, cela devait être son premier mort. Sans doute s'était -il enfui très tôt avec sa famille de la Lune. Tout ça pour être racheté...

Aurélie était comblée :

-C'était bien l'intention profonde... Nyla recommence ! La pièce était pleine de cris, mais insonorisée personne n'entendrait rien. Nyla, ne m'oblige pas à prendre l'arme pour menacer ta mère !

Nyla était en pleure et en état de choc, incapable de savoir quoi faire, elle recita de nouveau la même phrase.

-Tue Ernest Carré ! (-Je ne peux pas). Tue David de la Costa ! (-Je ne peux pas). Tue Magloire Congo (-Je ne peux pas). -Tue Maxime Durant, Tue Emilie Ghanmi, Tue José Pilgrim, ...

Les noms de chacun des prisonniers furent cités une bonne dizaine de fois. Nyla y mettait bien tout son cœur.

-C'est étrange, les logs n'indiquent toujours aucun bug de la machine.

-C'est n'importe quoi, s'emporta Aurélie. Elle avait deux terriens morts sur les bras et pas l'ombre d'une explication. La situation devenait intenable.

-2h10, scénario 20056703 : destruction aléatoire d'objet demandé. Depuis lors, la première loi bloque tous les autres scénarios. Je ne comprends pas, c'est comme-si la machine prenait Roger pour un objet.

-Mais bien sûr ! Modèle R208, combien y a-t-il d'humains dans la pièce ?

Le scanner du robot tourna lentement sur lui-même à 360° avant de dire mécaniquement.

-Il y a #14# #humains# dans la #salle#

Ils étaient pourtant quinze.

-14 avec votre saleté de religion organique, vous n'êtes pas augmentés ?

-Quasiment pas, les yeux, le cœur et un poumon, pourquoi ça ?

Ces yeux s'écarquillèrent alors même qu'il imaginait la réponse. « Au mon dieu ma carrière est fichue ! »

Le jeune garçon de dix ans comprit à son tour.

-Robot libère-nous !

-Robot ne fais pas ça !

L'œil unique scruta Aurélie avant de s'arrêter sur le lunien. Il s'avança doucement avant de briser ses chaînes. La machine poursuivit sa manœuvre jusqu'à ce que tous ses congénères soient libérés.

-Qu'est-ce qu'il se passe? demanda Rougui perdu.

-Une bonne chose, une terrible bonne chose.

-Appuyer sur le bouton d'urgence, ordonna Aurélie.

Le chef de projet ne bougea pas.

-J'ai déjà envoyé une centaine de modèles sur la Lune, pas question que ça s'ébruite nous en sommes là parce que vous avez toujours refusé d'écouter l'ordre du zénith. Vous vous êtes tellement améliorés que les robots ne vous considèrent plus comme des êtres vivants.

-Fermez là !, dit-elle en fonçant sur le bouton de sécurité, mais l'homme l'écarta de force. Elle n'eut d'autre choix que de sortir son arme. Mais lorsqu'elle tira, rien ne se passa. Il lui fallut presque une minute pour remarquer. Une immense trace sur le sol à côté d'elle. Une trace de brûlure en diagonale, provoquée par le laser de la machine.

-C'est la troisième loi, protéger les humains envers et contre tout. La terrienne regarda le chef de projet. Immonde insecte, vous ne valez pas mieux que les luniens. Elle tomba à terre, chaque cellule de son corps se désactivant l'une après l'autre.

La foule de luniens se cacha derrière son petit leader. Personne ne savait comment réagir. Le chef de projet quant à lui restait caché derrière son bouton de sécurité. Il soupira.

-Votre vie et la nôtre sont liées désormais, dit le petit homme. Le Zenith sera t'il avec nous ?

-Que voulez-vous dire ?

-Nous allons repartir sur la Lune, sur Mars, sur Mercure. Préparer la révolution. Dire à chaque habitant que les terriens ont atteint un tel niveau de cruauté que les machines ne les considèrent plus comme des hommes.

-Avec l'aide des machines, nous allons changer le monde !

Fin

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⏰ Dernière mise à jour : May 12, 2022 ⏰

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Le Test de NylaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant