Si je l'avais fait

1. Amas de mensonges

Bonne lecture :)

Tylane

Je ferme les yeux en traversant le passage piéton, mon cappuccino à la main, j'essaye de marcher vite, de ne pas ralentir la cadence car Debby doit m'attendre depuis déjà une bonne dizaine de minutes.

Une fois passé le passage, je continue ma route jusqu'à l'université, je m'excuse tellement quand je bouscule un passant que le mot « désolé » est devenu un automatisme.

Je bois une énième gorgée de ma boisson avant de bien remettre mes grandes lunettes transparentes qui n'arrêtent pas de glisser.

Brooklyn est un enfer le jour, tout le monde est pressé pour se rendre à son travail, pour aller nourrir sa famille ou encore juste pour se balader.

Les touristes.

Ne comprennent-ils pas que l'on visite une ville en vacances ? Et non quand on le veut dans l'année, car la ville elle à une vie, et elle fait beaucoup trop de bruits, elle n'a pas besoin que des touristes s'y rajoutent.

Je me précipite quand je vois qu'il est déjà dix heures, être en retard pour les cours n'était pas non plus prévu, mais merde pourquoi faut-il que le meilleur café se trouve à l'autre bout de la ville ?
Moi, grande fan de café, je me dois d'y aller tous les jours, c'est-à-dire je dois partir à neuf heures de ma chambre d'étudiante pour revenir à dix heures, tout ça pour du café.

Je bois encore en fermant les yeux quand je sens un mur me heurter l'épaule ce qui engendre la chute de mon café.

Je descends mon regard vers mon gobelet qui est à présent par terre, mon café est déversé par terre, ma boisson préférée est lamentablement renversée par terre.

- Mon café, lâché-je dépitée.

J'essaye de me dire que ce n'est rien, mais j'ai fait trente minutes de route pour ce putain de café.

- Putain ! Tu peux pas regarder où tu vas ?

Je relève mon regard vers l'assassin de mon café en écarquillant les yeux.

Il me m'est dans une fureur folle, et me dire que c'est de ma faute n'arrange rien.

Qu'est-ce que...

- Tu te fous de moi ! Mon café est par terre !

Je le vois me regarder intensément, me laissant me faire toute petite.

Il a une prestance que je n'ai pas, et un corps qui me laisse déglutir.

- Tu m'as ruiné mon tee-shirt et tu me parles de ton putain de café ?!

Je regarde à présent son tee-shirt blanc, dessus est étalé une tache marron, ce qui me fait mettre la main devant ma bouche pour m'empêcher de rire.

- Ça te fait rire ?

Je relève la tête pour le voir, je redeviens tout de suite sérieuse.

Son regard d'assassin me fait sentir comme une enfant qui va se faire battre par son père.

- Je suis désolée, bégayé-je, je ne voulais pas te salir ton...

Je me recule pour installer une distance de sécurité.

Nous sommes en public.

Il me jauge un instant en arquant un sourcil.

- Fais attention la prochaine fois, crache-t-il.