Partie 14

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                       Salut Roselise8
Tu vas bien j'espère.
   ___________
    
  Toute la journée durant sur son lieu de travail, Jemima ne fit que penser à la dernière réplique de son mari. Elle gonflait de ressentiment et se sentait un peu dégoûtée de lui. Après tout ce qu'Esther avait fait pour eux, il osait la traiter comme une profiteuse.

     D'un œil hasardeux, elle regarda  autour d'elle avant de souffler de soulagement, contente de ne s'être pas fait remarquer plus tôt en train de grogner. Il lui fallut encore plus d'une quarantaine de secondes pour s'apercevoir que la pièce manquait d'Esther.  Un message plein d'attention la tira dans l'univers fréquemment romantique de Léo. Aussitôt, elle se leva tout en avançant précipitamment vers le dehors.

     À quelques mètres d'elle, son époux courait presque dans le but de ne laisser qu'un infirme moment entre le message et sa présence. Il sortit de sa poche une eau de cologne qu'il pulverisa sur lui à répétitions.

  Une gorgée de minutes finit par rassembler les conjoints l'un en face de l'autre.  Jemima remarqua qu'à son ensemble de pantalon et chaussures bleu ciel, il avait placardé la splendide veste blanche qu'elle lui avait offerte  à l'occasion de leur troisième anniversaire de mariage et ce détail lui fit se sentir honorée. Cependant, la colère restait en possession de son visage. Si seulement Léo lui rendait la vie moins pénible en acceptant Esther malgré ses défauts. Cela lui aurait évité ce chagrin actuel car elle ne voulait en aucun cas sourire et profiter de la vie alors qu'Esther devrait de sentir si seule.

      -- Léo, dit-elle de façon négligée. Mais que viens-tu faire ici ?
    
     -- Tu n'es pas heureuse de me voir ici, demanda ce dernier fortement affecté par le comportement de son épouse.

    -- Bien sûr que je suis contente de te voir mais tu vas devoir m'excuser, je vais appeler Esther puis je te reviens, répondit-elle aussitôt qu'elle entreprit de tourner les talons.

      -- Ne te fatigue pas Ma vie. Esther est à la maison.

      -- Quoi ? Et tu l'as laissé seule sans protection ?

      -- Elle est une grande fille. Elle peut se défendre toute seule. La seule personne qui m'intéresse ici c'est toi, toi et seulement toi. Les autres Passent au second plan.

            -- Oui mais....

     -- Un jeune homme l'a rendu visite et Esther m'a rassuré qu'il est son frère voilà pourquoi je les ai laissé donc arrête de t'inquiéter plus qu'il n'en faut.  Je t'aime. Te regarder t'éloigner de moi me fait grandement souffrir et ce soir, je souhaiterais tellement que tu puisses m'accompagner à un restaurant. Rien que nous deux.

   La forte sincérité que dégageaient ces mots n'étaient aucunement un secret pour les beaux yeux dormants de Jemima. Elle avait rarement vu son mari aussi troublé. Peut-être qu'elle s'était un peu trop éloignée de lui.

     -- Je suis désolée, s'excusa t-elle, complètement abasourdie tout en abaissant la tête. Désolée d'avoir pris autant de distances avec toi alors que tu te remets à peine d'une mauvaise période. Je suis vraiment une mauvaise femme.

       -- Et moi je t'interdis de répéter une telle sottise. 

   La jeune femme hocha la tête car elle venait de comprendre son erreur puis se contenta de murmurer un " D'accord" avant de demander à son mari de lui accorder encore trente minutes afin qu'elle puisse terminer le rapport du jour. Après cela c'est main dans la main qu'ils prirent place à un certain restaurant " La romance".
     La commande se fit dans le calme et la dégustation aussi. Au bout d'un moment, Jemima voulut lui demander où il avait pris l'argent nécessaire pour ce moment mais se vit battre en retraite en se rappelant que son homme ne sortait jamais les poches vides et qu'il avait dû faire un près.

Désillusionnée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant