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Charles est de retour au travail le mardi matin après qu'Iris est réussi à gérer les deux mariages du week-end. Elle se laisse guider, son esprit en auto-pilote mais elle est en même temps heureuse d'avoir une distraction. Elle n'a pas le temps de penser au doigt de Daniel contre le sien, à leurs corps collés dans le métro, à la forme de son nez sur le coussin du canapé.

C'est tellement injuste.

Le mercredi, un coursier arrive dans le studio avec deux boîtes de dumplings.

« On a pas commandé ça » lui dit Charles quand il toque à la porte.
Son visage est toujours pâle et il n'est pas encore vraiment lui-même mais il a promis à Iris qu'il dort et qu'il prend soin de lui.

« Commande pour Daniel » répond le coursier et Iris lève la main.

« Yep, c'est pour nous »

Charles prend les sacs et ne rajoute rien quand il sortent les baguettes et les serviettes.
Le téléphone d'Iris vibre sur la table, Daniel a clairement suivi de près la livraison.

« Les dumplings ne sont fait que pour être mangés dehors. Ils peuvent exploser si ils sont mangés derrière un bureau »

Iris lui renvoie un pouce et mange derrière son bureau.

« C'est sympa » dit Charles, les baguettes proche de sa bouche.

« Oui, très » elle acquiesce sans savoir si il parle du geste ou de la nourriture. Les deux sont sympa.

Le vendredi soir, pour la première fois depuis quelques mois, ils n'ont qu'un seul mariage le dimanche. Iris ferme son ordinateur et regarde Charles qui est en train de passer en revue trois mois de factures pour le fleuriste.

« On devrait sortir ce soir » elle lui dit et il lève doucement la tête.

« Je pense pas que ça soit une bonne idée » Il fronçe les sourcils et Iris peut voir un flash d'anxiété traverser son regard.

« Non mais comme on faisait à l'école » Elle sourit, excitée par son idée soudaine « Dans un petit bar où il y'a des petits concerts en live »

« On va avoir l'air super vieux maintenant » Il répond et son expression s'est détendu. « Mais oui on peut y aller, ça fait une éternité qu'on a pas fait ça »

Ils sortent pour prendre le métro en heure de pointe. Charles a sa sacoche en cuir sur son épaule et Iris porte son ordinateur dans son sac à main.
Ils marchent dans les petites rues pavés.

« Celui là à l'air cool » dit Charles en lui montrant un petit bar illuminé par des guirlandes. Un groupe de personnes fume à l'extérieur, c'est le genre d'endroit où les gens vont pour avoir l'air sophistiqués.

La lumière est assez faible, un groupe de musiciens jouent du jazz qui se mélange légèrement au brouhaha ambiant.

Ils trouvent une petite table et commandent une bouteille de vin.

« J'ai vu un film la dernière fois » commence Charles au bout d'un moment, une expression sérieuse sur le visage. « où il y'a de l'eau, enfin un genre de ... de lac ? bref l'eau du lac va jusqu'à l'autel d'un mariage...»

L'avant de l'après / Daniel RicciardoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant