Tant que tu es avec moi

Chapitre XVII - Une nouvelle bouleversante

Au début du mois de février, il y eut le match de Quidditch opposant les Poufsouffle et les Serpentard. Lolli parvint à y entraîner seulement Lisa et Inès, les garçons ayant trouvé un prétexte pour ne pas venir. À la fin du match (remporté par les Serpentard), Lolli avait réussi à convaincre Inès d'apprendre à jouer au poste de batteur. Elles passèrent donc le chemin du retour à prévoir leurs premières séances d'entraînement. Lisa promit de les accompagner, mais c'était plus parce qu'elle s'inquiétait pour leur sécurité qu'autre chose. Étant donné le manque de prudence de Lolli et la maladresse d'Inès, elle n'était pas rassurée à l'idée de les laisser s'amuser avec des Cognards ensemble !

Lisa se sentait beaucoup mieux depuis qu'elle s'était réconciliée avec sa sœur, mais chaque cours de Défense Contre les Forces du Mal restait une épreuve. Elle avait l'impression que le professeur Boyle les observait encore plus qu'avant et craignait qu'il commence à leur poser des questions sur leur frère. Plus le temps passait, plus elle était persuadée qu'il avait entendu ce que Lolli avait dit. Le mardi suivant le match de Quidditch, elle en eut quasiment la confirmation alors qu'elle se rendait en cours de Métamorphoses avec Bastian. À cause des escaliers qui bougeaient, ils devaient faire un détour par l'aile de l'infirmerie pour rejoindre leur classe, et Lisa sentit son cœur manquer un battement lorsqu'ils croisèrent le professeur Boyle devant la porte. Il rôdait dans le couloir et sursauta en les voyant arriver. Ils se dévisagèrent pendant quelques secondes, puis un sourire forcé apparut sur son visage :

— Bonjour, Miss Potter-Dragonneau. Savez-vous si votre mère est ici ?

— Euh... non, je n'en sais rien, mentit Lisa, même si elle était sûre qu'elle devait s'y trouver avec Léo.

Si Lolli avait été là, elle aurait eu le courage de lui demander pourquoi il la cherchait. Mais elle n'était pas Lolli et elle resta juste figée sur place, son regard alternant entre le professeur et la porte de l'infirmerie. Si son frère était à l'intérieur, il devait sentir qu'ils étaient là...

Soudain, la porte de l'infirmerie s'ouvrit brusquement sur Lorcan, qui faillit se cogner contre le professeur Boyle en sortant. Il recula d'un air déstabilisé en le voyant, puis il fronça les sourcils :

— Pardon, Mr Boyle, je ne vous avais pas vu. Vous cherchez quelque chose ?

— Je voulais juste savoir si votre femme était là, répondit celui-ci d'une voix lente, fixant le père de Lisa avec attention.

Lorcan parut se raidir en entendant cela et il répondit d'un ton poli :

— Elle est là, mais elle est très occupée. Je peux lui transmettre un message de votre part ?

— Demandez-lui juste si elle pourrait passer me voir dans mon bureau durant la journée. J'ai quelques questions à lui poser.

Le père de Lisa parut se faire violence pour hocher la tête. Il referma la porte de l'infirmerie derrière lui avant de se tourner vers Lisa et Bastian :

— Vous ne devriez pas être en cours, tous les deux ? Ou alors, vous êtes aussi en retard que moi...

— Pourquoi, quelle heure est-il ? demanda Bastian d'un air surpris.

— Dix heures, répondit Lorcan en regardant sa montre. Donc oui, nous sommes tous en retard.

— Zut, marmonna Lisa. Vite, allons-y !

Son père les suivit, s'éloignant de la porte de l'infirmerie à contrecœur. Heureusement, ils virent le professeur Boyle partir lorsqu'ils se retournèrent une dernière fois au bout du couloir. Dès qu'ils furent loin de lui, Lisa murmura :

— Que veut-il demander à maman ? C'est bizarre la façon dont il rôde par ici...

— Je n'en sais rien, dit Lorcan d'un air sombre. Mais je vais l'avertir de ça dès que possible. Si Léo ne l'a pas déjà fait...