Mise en garde

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Castiel se définissait comme un homme patient. Comme un homme qui savait garder son calme en toutes circonstances et face à tout le monde. Sa patience avait été souvent testée par le passé. Il avait toujours réussi à s'en sortir sans perdre son calme. Il avait été confronté à des gens malhonnêtes. Des gens agressifs et des gens qui ne voulaient visiblement pas de lui. Il avait toujours réussi à les convaincre qu'ils se trompaient. Il s'était fait accepter. Sa patience avait été mise à rude épreuve mais jamais avant Castiel n'avait cédé à la colère.

Jamais avant Dean. C'était la première fois de sa carrière que le garde du corps sentait qu'il ne contrôlait plus rien. Il ne savait pas si c'était uniquement du aux agissements de son client. Ou si cela avait également quelque chose à voir avec l'effet qu'il avait sur lui. Il préférait ne pas se poser la question.

Quelle qu'en soit la raison, cela devait cesser au plus vite. Castiel ne pouvait pas continuer ainsi. Il devait aller trouver Dean et lui dire qu'il savait. Que son plan avait échoué et qu'il ne réussirait pas à le faire partir. Il devait le convaincre de cesser de se comporter comme un imbécile. Il espérait pouvoir le faire tout en restant aussi calme que possible. Il doutait toutefois d'en être capable.

Castiel écouta toutefois les conseils de Gabriel. Il ne courut pas retrouver Dean immédiatement après avoir raccroché. Il commença par refaire le tour de la propriété pour s'assurer qu'il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire. Il appela son contact dans la police pour tenter d'en savoir plus sur Gadriel. Sans résultats. Puis il discuta un moment avec Bobby devant la maison. Ils parlèrent voitures et même si Castiel n'y connaissait pas grande chose, cela lui perdit d'oublier un instant la situation dans laquelle il se trouvait avec Dean.

Quand il n'eut plus aucune excuse pour retarder l'échéance, il retourna dans sa chambre. Il s'allongea une seconde sur son lit et mit en application tous les conseils de relaxation qu'on lui avait donnés depuis des années. Il se concentra sur sa respiration. Rempli ses poumons d'oxygène avant d'expirer très lentement par le nez. Il s'imagina ailleurs, dans un endroit qui l'apaisait. Il compta silencieusement jusqu'à cent. Son cœur ralentit son rythme dans sa poitrine mais la colère brûlait toujours dans ses veines. Il allait devoir se lancer sans être parfaitement calme. Et cela lui faisait un peu peur.

Castiel se releva finalement et fit un petit détour par la salle de bains. Il songea à prendre une douche mais il n'avait pas réellement de temps à perdre. Il opta donc pour se jeter de l'eau froide sur le visage. Il se regarda ensuite de longues secondes dans le miroir.

Presque aussitôt, ses doutes lui revinrent à l'esprit avec force. Il avait été honnête avec Gabriel. Il ne comprenait pas comment Dean pouvait autant le déstabiliser. Comment son attitude pouvait le mettre dans un tel état de rage alors qu'il n'était pas le premier à se montrer hostile avec lui. Il se demandait, enfin, pourquoi il était toujours là. Pourquoi il refusait de partir alors qu'il n'était pas dans l'obligation de rester.

Il savait qu'il le faisait en partie pour Sam. Le jeune agent l'avait touché. Castiel n'en avait pas l'habitude. Mais il devait l'admettre. Il trouvait Sam attachant. Il était presque sûr qu'ils pourraient devenir amis assez rapidement si toutefois Castiel n'était pas son employé. Il le trouvait drôle et incroyablement intelligent. Il le trouvait également extraordinairement fort d'avoir ainsi surmonté la perte de sa fiancée. D'avoir réussi à se relever. Il était jeune mais il avait déjà vécu plus d'épreuves qu'une personne qui aurait le double de son âge.

Et Castiel voulait croire que si quelqu'un comme Sam aimait quelqu'un comme Dean, cela devait forcément signifier que son client n'était pas une mauvaise personne. Il avait des bons côtés. Il avait des qualités. Il les dissimilait plutôt bien en présence de Castiel. Mais le garde du corps ne parvenait pas à le détester. Parce qu'il était entouré de gens biens. Et que cela signifiait qu'il devait être quelqu'un de bien lui aussi.

Un garde du corpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant