Chapitre 1

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Le claquement d'un objet lourd contre un drap, un long soupir, le bruit d'une main que l'on passe dans ses cheveux, des bruissements de tissus, des bruits de frottements, l'eau qui coule, la chasse d'eau qui est tirée, l'eau qui coule une seconde fois.

Les même bruits répétés en boucles, les même leçons, le même livre, les même élèves, les même vêtements, la même coiffure, tout était similaire.

Tous ces protocoles à respecter dans le même ordre, tous les jours, tous les ans, tout est chronométré, tout est surveillé, tout le monde se ressemble, tout est similaire.

Ainsi est la vie sur Scrolios, une planète d'humains, indépendants, qui se plient au gouvernement.

Les autres espèces aimaient dire que toute personne sur Scrolios était libre. Noah pensait le contraire. Pour lui, il n'était pas libre.

Chaque jour, il devait effectuer la même routine, dans les moindres détails entre telles et telles heures.

5cm au dessus, 3cm sur les côtés est la longueur de cheveux obligatoire que ce soit pour les hommes, les femmes, les enfants et les vieux.

Certaines femmes osaient, parfois, se laisser pousser un peu plus les cheveux, chose que peu de gens comprenaient. Ils n'en voyaient pas l'intérêt.

Noah, lui, comprenait ces femmes, lui aussi aimerait les avoir plus longs, c'était si élégant et joli à ses yeux.

L'idéal pour lui serait de les avoir en dessous des omoplates. Il ne pouvait cependant pas se le permettre. Il finirait comme les femmes qui osent, les cheveux complètement rasés et obligé de faire des heures de travaux forcés.

Noah n'est pas libre.

Noir et argenté sont les couleurs de ses vêtements. Il a le même haut et le même bas en plusieurs exemplaires, comme toutes les personnes de son métier. Ses sous vêtements sont aussi tous les mêmes, noirs, la même couleur que sa paire de chaussures.

Noah est triste.

Chaques jours il va rejoindre les personnes qui effectueront le même métier que lui, dans une salle de cours pour continuer ses études.

Noah s'ennuie.

"Notre avenir ce sont nos enfants, alors faites en!". Cette phrase, récitée par une femme et un homme, tous les deux absolument magnifiques, hantait toutes les personnes de plus de vingt ans. Quand une personne arrivait à vingt ans d'existence, elle était invitée à avoir des enfants pour renforcer le peu de la société humaine.

A seulement vingt-trois ans, plus de la moitié des camarades de Noah avaient au moins un enfant. Noah n'en voulait pas.

Noah est gay.

Enfin, c'était ce que Noah pensait comme il n'en était pas encore sûr. Du haut de ses vingt-trois ans, Noah n'a jamais parlé à qui que ce soit de cette attirance pour les hommes. Pourtant, il savait qu'il n'aurait pas de problèmes. Sur la base humaine de Scrolios, personne ne le jugerait pour être gay. Malgré tout, Noah savait qu'il valait mieux ne le dire à personne. Si quelqu'un l'apprenait, il se ferait juger et mettre à l'écart en guise de reproche silencieux pour lui dire qu'il ne pourra pas donner d'enfants.

Noah souffle.

Le même bip incessant, c'est celui qui te hantes, qui t'empêche de prendre plus de temps pour te doucher, te brosser les dents, t'habiller, te coiffer... Il retentit à chaques fois qu'une action doit commencer puis rebipe quand cette action doit être finie dans la seconde qui suit.

Personne ne sait vraiment si quelqu'un a déjà osé ne pas respecter les bip et fait comme ça lui chante.

Personne ne le savait puisque personne n'essayait, ou parceque les personnes qui avaient essayé étaient mortes avant de dire si c'était possible.

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