Chapitre 4

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 Une semaine était passée, une semaine entière où Noah n'avait cessé de se demander s'il avait fait le bon choix.

Une semaine de "si" et de "mais" rapidement chassés pas son enthousiasme débordant.

Il ne pouvait pas se faire attraper, impossible. Tout avait été travaillé de sorte que rien ne lui arrive.

Le fait que André et Jules aient préparé un plan si élaboré l'avait justement étonné.

Bien sûr, Noah avait un peu peur. Malgré toute la préparation un imprévu pouvait toujours arriver.

En cas de problème ou d'une maladresse de sa part, il devra détruire l'appareil à capture visuelle (impossible pour lui de se rappeler du nom de cette machine) puis prendre toutes les responsabilités de ses actes. André et Jules lui avaient assuré qu'au moment où Noah serait jugé, car normalement il y a un jugement, il devra dénoncer ses deux camarades complices.

Noah était en total accord avec le plan et ce qui avait été dit. Il ne lui restait plus qu'à aller chercher les noms des pauvres choisis.

Après avoir dit oui à la mission qu'on lui avait assignée, Noah s'était vu avoir une popularité qui, avant, n'existait pas. On lui disait bonjour, on lui souhaitait bon courage, on lui faisait des compliments sur ses différences physiques...ce qui n'arrivait jamais en temps normal.

Noah était décidé maintenant, ce train de vie lui plaisait bien.

Le grand jour arriva, plus rapidement que ce que pensait Noah.

Noah avait bravi, pour la première fois de sa vie, le règlement de la plate-forme. Il était sorti de sa chambre avant la sonnerie. Depuis le temps qu'il rêvait de faire ça, la peur était présente, mais son excitation n'en était pas moindre. Il voulait s'amuser, faire des choses interdites, pas s'ennuyer.

Le jeune homme avait marché prudemment dans les couloirs silencieux, craignant à tout moment entendre une alarme retentir.

Ce fut seulement après avoir rejoint Jules et André que Noah se détendit. Rien n'avait sonné, personne n'avait rien remarqué, il pouvait respirer maintenant.

Jules fit entrer Noah, en levant les yeux au ciel, ce qu'il pouvait être craintif celui-là !

Rapidement le capture fut dans les mains de Noah. André lui remit avec autant de rapidité les clés qui lui permettraient d'aller dans le quartier politique.

Une fois les consignes revues et Noah prêt, les deux hommes lui souhaitèrent bonne chance et le regardèrent partir dans la lueur du petit matin.

Noah avait la boule au ventre. Il avait peur, vraiment très peur, et puis il était seul, personne n'était encore réveillé. Et s'il se perdait ? Après tout, il n'était jamais venu ici auparavant. Jamais il n'avait quitté le quartier des organisateurs, tout ça était nouveau pour lui.

Tellement nouveau que Noah cru halluciner en voyant les quartiers bien plus luxueux que chez les organisateurs. Plus il avançait dans les différents quartiers, plus tout était propre et donnait cette impression de richesse.

Ça y est, Noah était arrivé. Il était enfin devant la porte qui permettait d'accéder au quartier politique.

Noah déglutit, inspira, expira lentement puis mit les clés dans la serrure. C'est avec peur, excitation et anticipation que Noah tourna la clé pour entrer.

Pendant ce temps-là, André, Jules et les camarades de Noah étaient en cours.

Les deux complices avaient montré la note d'absence de Noah. Comme prévu, le professeur ne chercha pas plus loin et ne s'en occupa pas, se contentant d'acquiescer rapidement.

Toutes les personnes présentes à la cantine, ce qui résumait à toute la classe, savaient ce qui se tramait aujourd'hui par déduction. Heureusement, personne ne pipa mot sur l'affaire.

André et Jules continuèrent alors de suivre le cours, sans vraiment se soucier de Noah.

Noah courrait vite, vraiment très vite. Le capture était dans une de ses mains et les clés abandonnées quelques mètres derrière lui sur les sols parfaits désormais tachés de sangs.

Hors de questions pour lui d'aller les chercher, il fallait fuir, et vite.

Quelques minutes avant, Noah avait été attrapé en plein acte. Le capture dans les mains et son haut plein de sang.

Il était alors parti à toute allure, bousculant la pauvre personne qui l'avait pris la main dans le sac.

Peu de temps après, une horde de personnes chargées de la sécurité était arrivée. Noah s'était alors mis à courir plus vite.

Courir, encore et encore. Un point de côté fit son apparition, Noah n'y prêta pas plus d'attention et continua sa course, le précieux capture contre son ventre, la main serrée dessus.

Le point de côté était trop douloureux, il n'en pouvait plus, ça y est, c'était la fin. Pourtant il continua de courir.

Un geste de maladresse le fit malheureusement tomber, causant une douleur peu agréable à ses genoux.

Noah se releva le plus vite possible, un peu sonné par sa chute, du sang plein la bouche et tout espoir détruit.

Il ne devrait pas abandonner, il devrait continuer sa course, se battre, mais il n'en pouvait plus, il avait mal de partout.

Alors avec ses dernières forces, tirées par son désespoir, Noah écrasa le capture par terre, vérifia bien qu'il n'en restait plus grand chose, se fit plaquer contre le sol tandis que les personnes qui l'entouraient braquèrent des objets étranges dans sa direction.

La chute avait été tout sauf douce, le souffle de Noah avait brusquement quitté son corps et sa cage thoracique avait été écrasée avec force. Sa lèvre était sûrement ouverte maintenant.

Ce fut rapidement que quelqu'un attacha Noah, sans que ce dernier n'en ait conscience.

Une voix parla, au-dessus de lui, avec une certaine satisfaction.

-Ça y est, on te tient.

Noah sourit, oui, on le tenait, mais sa mission était réussie, il savait qui était sur les listes et son nom n'y figurait pas. En revanche, celui de Jules et André ainsi qu'une grande partie de ses camarades y étaient.

Le plus important était qu'il avait réussi à le tuer.

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