III.

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Trois ans plus tard,

Los Angeles, USA.


Je me sentais observée ces derniers temps. Quelqu'un, ou quelque chose, me suivait depuis quelques semaines maintenant. J'en avais parlé à Raquel qui m'avait dit que cela devait être sûrement des paparazzis, mais jamais ils n'avaient été aussi présents.

J'avais l'impression d'être observée lorsque je faisais les courses, que j'allais à mon travail. Et, depuis une semaine, cette sensation me poursuivait jusque dans ma maison. Des objets changeaient de place, des sous-vêtements manquaient.

Au début, j'avais songé à Méphistophélès, mais cela n'avait duré qu'une poignée de seconde car seul un humain pouvait être derrière cela.

C'est donc sans surprise qu'en rentrant du travail, je me suis aperçue que la porte d'entrée était ouverte. Visiblement, mon stalker ne voulait même plus se cacher.

En rentrant chez moi, j'ai fait le tour du hall puis de la cuisine, en faisant le tour du comptoir, je me suis aperçue que ma cuisinière avait été attaquée puis ligotée. Il y avait du sang par terre, signe évident qu'il n'y était pas allé de main morte.

J'aurais dû être terrifiée, faire au moins semblant de l'être, mais, pour être honnête, je ne savais même plus à quoi cela ressemblait. C'était difficile, de se raccrocher à quelque chose qui ne faisait plus partie de son quotidien. Je me suis donc contentée de soupirer et de la détacher avant d'appeler les secours et la police. J'ai attendu que Miranda, ma cuisinière, se réveille avant de l'inviter poliment à quitter les lieux.

"-Mais, madame, il est encore là!"

Elle a regardé autour d'elle avec crainte avant de me prendre la main dans les siennes, caressant mon "M" du doigt.

"-Venez avec moi, madame."

J'ai haussé les sourcils.

"-Tu penses? Qu'il est encore là?"

Elle a hoché vivement la tête et m'a tiré vers la sortie, mais je ne voulais pas y aller. Effectivement, je sentais qu'il était là. Je me devais d'aller le trouver, pas parce que j'étais curieuse ou que j'étais en colère, je ne l'étais pas du tout, mais je savais que c'était ce que je devais faire. Aller à sa rencontre, le faire parler, éviter qu'il ne parte avant que les policiers ne soient là. Je devais le faire.

Miranda a fini par céder face à ma résistance.

"-Je vous attends dehors, criez s'il se passe quoi que ce soit."

Elle s'est empressée de sortir, la main pressée sur son crâne poisseux.

C'est donc d'un pas décidé que je suis montée dans ma chambre, à l'étage, car je ne voyais que cette pièce pour attirer un stalker. Que voulait-il? Ce n'était pas de l'argent, il ne volait jamais mes bijoux pourtant bien mis en évidence. C'était après moi qu'il en avait, moi qu'il voulait. Voulait-il me tuer? Me violer? Me forcer à lui faire un autographe?

S'il me tuait, est-ce que cela voulait dire que le diable recevrait mon âme plus tôt? Ou la perdrait-il à tout jamais?

La porte de ma chambre était grande ouverte, je le voyais depuis l'autre bout du couloir, une silhouette qui bougeait nerveusement sur mon lit. Je me suis avancée d'un pas tranquille, le regard accroché à lui. Une fois arrivée au niveau de la porte, je me suis accoudé au chambranle.

J'ai fixé l'homme qui se tenait sur mon lit. Il s'est redressé d'un coup, un grand sourire aux lèvres.

"- Margot ! Ma chérie, tu es entrée à la maison !"

The Point of No ReturnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant