L'espoir, le pire des poisons

8 2 0
                                    

Marcus s'éveilla la bouche pâteuse. Une douleur lancinante dans son crâne lui rappela les excès de la veille. 

Danse, rire et boisson.

Il voulut sourire au souvenir de Lizzy debout sur le comptoir du bar entrain de faire une déclaration d'amour à son homme, mais il avait même mal aux joues. Très bien. Aujourd'hui pas d'alcool, pas de danse, Marcus resterait à peu près sage.

Les yeux de Adam lui revinrent. Leurs regards s'étaient souvent accrochés lors de la soirée. Adam et Terry avaient été les chaperons. Alors c'était normal qu'il l'ait surveillé et ramené jusqu'à sa chambre en le soutenant par la taille. Terry, lui, avait dû porter Lizzy qui s'était endormie dans la voiture.

Marcus massa doucement ses tempes pour faire son programme de la journée.

Prendre une douche

Manger un bon petit déjeuner

Travailler sur son projet

Lézarder au soleil

Marcus avait pour ambition d'ouvrir son propre cabinet d'architecture mais pour l'instant, il n'avait pas les fonds et l'expérience requise. Il avait demandé à son employeur de mener une réponse à l'appel d'offre de la construction d'un hôpital. Son patron avait de suite accepté, il avait confiance en les capacités de son employé pour mener ce projet vers la réussite. Marcus lui, voyait ceci comme un test.
Soit il réussissait à décrocher le contrat et il pourrait à plus ou moins long terme ouvrir son entreprise.
Soit, il échouait. Dans ce cas, ce serait parce que Marcus n'avait pas les épaules pour mener une équipe et abandonnerait l'idée de s'installer à son compte.

Alors qu'il se traînait vers la salle d'eau, on frappa à sa porte. Il donna l'autorisation d'entrer étant trop fatigué pour aller ouvrir lui-même.

-Bonjour. J'ai pensé que tu aurais besoin de ça.

Il avait des hallucinations. Adam Campbell dans sa chambre, aussi beau et frais qu'un levé de soleil, lui apportait un verre d'eau et une aspirine. Ce ne pouvait-être qu'une farce de son cerveau encore alcoolisé. Avec un grand sourire, le faux Adam lui passa à côté pour poser son plateau sur la table de nuit.
À la fragrance masculine qui lui chatouilla les narines et fit s'emballer son cœur, le beau brun comprit que ce qui était entrain de se passer dans sa chambre n'était pas un rêve. Son corps se mua tout seul, il prit le rancher dans ses bras en inspirant son parfum.

-Merci, Cowboy.

Un raclement de gorge suivi d'un «De rien» gêné le ramena à la réalité. Marcus lâcha brutalement Adam qui, les joues rouges, sortit de la chambre rapidement.

Eh merde ! En un quart de seconde, Marcus venait d'anéantir tous les efforts de la veille. Il avala son cachet, son grand verre d'eau puis se dirigea vers la douche d'un pas encore plus traînant.

Oh bordel ! Oh bordel ! Oh bordel ! Adam dévalait les escaliers quatre à quatre. Qu'est-ce qui lui avait pris d'aller le voir ? Une pulsion. Une envie de savoir s'il allait bien.

Pourquoi était-il repassé par la maison, déjà ? Oui. Récupérer les devis de la pause des panneaux solaires sur le toit de l'étable pour se rendre à la banque.

Où est-ce qu'il les avait posés avant d'avoir cette idée débile ? Sur le comptoir de la cuisine.

Adam s'y dirigea en repensant à ses cheveux en bataille, à son torse nu, à sa peau si chaude, à ses muscles qui l'avaient serré si fort, à son souffle dans son cou.

Pourquoi fallait-il qu'il soit si beau au réveil ?

Pourquoi fallait-il qu'il soit si spontané ?

Adam avait les nerfs en pelote. Cette étreinte ne voulait rien dire. Elle ne signifiait que l'affection d'un ami pour un autre.

Adam et MarcusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant