Partition 3

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J'étais rentré chez moi ce soir là, et nous avions bu un verre en l'honneur des ventes de Gab'. Il en avait fait pas mal, et il était plutôt fier de lui. Le voir sourire aurait du me remplir de joie, mais je ne cessais de repenser au blond. C'est pendant toute une semaine qu'il occupait mes pensées. Pendant les créations de chansons, je pensais à lui. Pendant les shootings, je pensais à lui. Et même pendant la conférence de presse qui avait eu lieu durant cette semaine chargée, j'avais été distrait. Malgré tout, je ne l'avais pas revu, et même si je me doutais que nous habitions la même ville, il était impossible d'entendre parler de lui. Pourtant, sa dernière phrase me restait en mémoire : « c'est loin d'être fini ».J'avais beau me triturer les méninges, rien n'y faisait, je ne voyais pas ce qu'il pouvait faire qui pourrait m'atteindre. S'il balançait que nous avions eu une idylle, j'aurais qu'à nier tout en bloc, et j'avais déjà prévenu James et Elliott sur le sujet. C'est déconcertés mais non sans approuver qu'ils avaient acquiescé.

C'est finalement encore une semaine et demi après que je compris. Que je compris qu'effectivement, ce n'était pas fini.

Travaillant tranquillement sur des paroles dans le sous-sol d'enregistrement, mon brun était venu me chercher pour me faire remonter au salon, une lueur dans le regard. Je l'avais suivi, curieux de voir ce qu'il préparait. Il m'avait fait m'asseoir sur le canapé et était parti dans le hall d'entrée, tout enjoué. Lorsqu'il revint, mon visage se liquéfia. Nathaniel était là, devant moi, au côté de Gabriel, un sourire poli tracé sur ses lèvres. Je regardais Gabriel sans comprendre et celui-ci m'éclaira bien vite quand il prit la parole :

« _Vu que tu es pas mal occupé avec ta musique et que c'est également mon cas avec les peintures, je me suis dit qu'on pouvait engager un majordome ! Comme ça, plus la peine de faire à manger, ou le ménage, ou quoique ce soit ! C'est carrément la mairie de la ville qui me l'a recommandé ! Il était à mon vernissage il y a quelques semaines, tu te rappelles ? C'est lui qui nous a servit ! Et il a de très bonnes recommandations ! Alors, qu'est ce que tu en dis.. ? »

Je restais totalement muet et abasourdi devant tout cela. Impossible et hors de question. Mais comme si je n'avais pas mon mot à dire, Gab' reprit en croisant les bras :

« _De toute façon, je l'ai déjà engagé. Il va vivre ici, avec nous, ce n'est pas la place qui nous manque ! Nous avons de quoi faire niveau chambres d'amis, à l'étage ! »

Son plan était bien ficelé, et même si cela partait d'une bonne attention, il ne savait pas dans quoi il nous fourrait. Alors c'était ça que le blondinet avait voulu dire. Son regard ne cillait pas, fixant le mien avec attention. Finalement, il prit la parole à son tour :

« _Ne vous en fait pas monsieur. Je sais votre statut et je sais également être très discret. Vous ne me verrez quasiment pas. Je serais aussi invisible qu'une souris. Par ailleurs, je sais très bien faire la cuisine et m'occuper d'une maison, peu importe la taille !

_Je peux voir ton CV ? »

Gabriel vient à lever les yeux au ciel et marcha vers moi pour prendre mon bras et me mettre debout. Il me planta devant le « majordome »et ris un peu, gêné.

« _Ne vous en faites pas, Nathaniel, il a l'air très brute de décoffrage, mais au fond il a un cœur aussi tendre que du marshmallow fondu ! »

Cette phrase eu pour effet de me blaser et de faire rire le nouvel arrivant.

« _Je n'en doute pas, monsieur.

_Appelle-moi Gabriel, et lui Castiel. Et ne sort pas ton CV, nous te faisons confiance. Pas vrai, chéri ?

_Mh. »



11 Avenue de La LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant