Mafia Segreta

5. Daniele

Des mains tiennent fermement mes épaules.

- Va tutto bene, signorina (Tout va bien, mademoiselle) S'inquiète l'inconnu.

- Per favore, mi nasconda (s'il vous plaît, cachez-moi) e non dire che sono qui (et ne dites surtout pas que je suis là).

Pour le peu que je vois, c'est un vieux monsieur qui m'a l'air inoffensif mais il ne faut jamais se fier aux apparences, c'est la première leçon que mon père m'a apprise.

- Mettiti dietro questo albero, è abbastanza grande per nasconderti. (Mets-toi derrière cet arbre, il est assez grand pour te cacher) Me suggère-t-il en me poussant vers l'arbre en question.

Sans réfléchir, de ma main, je rafle le tronc sentant du sang longuement couler sur ma paume et arrive à me cacher derrière celui-ci, à bout de souffle.

- Putain, elle est où ! Crache Noah, tout en respirant bruyamment.

- Lasciatemi ! (Laissez-moi) S'écrie le vieux monsieur, qui, comme je le comprends, c'est fait attraper la nuque de façon beaucoup trop brutal.

- ELLE EST PARTIE VERS OÙ ! Gueule-t-il. Ces vieux, ils ne servent vraiment à rien putain ! Il repart aussitôt en courant.

J'attends quelques secondes avant de rejoindre la personne qui vient de me sauver du chien enragé. L'homme est au sol accompagné de respiration irrégulière, ses deux paumes le tiennent difficilement.

- Stai bene ? (Vous allez bien) Scusami... (je suis désolée)

- Ne vous en faites pas, me rassure-t-il en se relevant, tant bien que mal, sa main masquant son nez en sang.

- Comment est-ce je pourrais vous remercier ?

- Appelez-moi Daniele et tutoyez-moi, je me sens déjà bien assez âgé, ricane-t-il. Ma maison est tout prêt d'ici, veuillez-vous mettre à l'abri jusqu'à ce que le jour se lève.

***

À l'aide de la lampe torche de Daniele, nous arrivons assez vite chez lui. Les lumières de sa petite cabane sont encore allumées, me permettant de mieux analyser où je me trouve. Derrière lui, apparaît au fur et à mesure que nous nous approchons, un lac éclairé par la pleine lune.

- Venez boire une eau chaude, insiste-t-il en ouvrant sa petite maison.

Nous entrons puis il m'invite à m'asseoir sur une petite table au milieu de la cuisine. Ensuite, Daniele prend rapidement les escaliers pour aller se soigner.

Sa maisonnette, contient une minuscule cuisine et une salle à manger à la fois. En haut une chambre et une salle de bain, je présume. Les couleurs se jouent entre le bois et le jaune mais malgré cet aspect rustique, j'ai l'impression que cette cabane ne lui appartient pas.

Une fois sa longue veste usée, il finit par redescendre et place devant moi une tasse accompagnée d'un sachet de thé à côté.

- Que fait une jeune femme seule dans les bois à une heure si tardive ? M'interroge-t-il d'emblée tout s'asseyant en face de moi. Et cherché par un homme des plus violents ?

- Que fait un vieux monsieur seul dans les bois à une heure si tardive ?

Il me sonde, amusé, de ses yeux bleus. Daniele, a une moustache et peu de cheveux blancs, inspirant la gentillesse et la bonté mais aussi un sacré manipulateur.

- Je comprends que tu ne souhaites pas en parler... Oh mais d'ailleurs, comment tu t'appelles ?

- Appelez-moi sconosciuto, déclaré-je avec un rictus.