Chapitre 3

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Bip bip bip.

Sensation duveteuse. Tout est blanc. Silencieux. Il se sent comme dans une mer de coton. Il flotte. Il ne sait pas où il est, ne se pose pas de questions. Le calme l'enveloppe dans ses bras chauds et moelleux. C'est doux. Une caresse sur son visage. Un baiser sur son ventre.

Bip bip bip.

Il ne sent pas ses bras. Ni ses jambes. Son corps dort, comme lui. Il est loin. A mille années lumières de la réalité. Une brise sur sa joue. C'est doux. Ca le fait frémir. Il se sent à l'abri. Il ne voit rien, il ne dit rien, n'entend rien...

Bip bip bip.

Son corps fourmille. Le coton se dissipe. Il sent les sensations revenir. Le blanc devient noir, il ne flotte plus. Mais la brise est toujours là. Caresse sur sa main. Il se réveille.

Bip bip bip.

Lentement il se sent atterrir. Ses bras et ses jambes sont à nouveau là. L'air emplit ses poumons. Mais il ne peut toujours pas ouvrir les yeux. Il est là. Un baiser sur sa main. Un autre sur sa tempe. Il serre les doigts pour dire qu'il est éveillé. L'autre main lui répond d'une pression. Il bouge doucement, teste les limites de son corps, la largeur du lit. Un lit. Une odeur inconnue, désagréable. Produits désinfectants ? Médicaux ? Sa conscience émerge un peu. Il est à l'hôpital.

Son malaise. Kacchan.

Doucement, il tente d'ouvrir les paupières. Il perçoit une faible lumière, puis une ombre. Il se concentre, fait un effort pour parvenir à ouvrir ses yeux complètement. Il grimace.

- Doucement mon amour... chuchote la voix.

Une main qui caresse son front et ses cheveux. Un parfum familier. Il se détend, serre la main pour être sûr qu'elle n'est pas partie. Elle lui répond d'une pression, comme tout à l'heure. Il sourit.

Puis, avec une extrême précaution, il ouvre enfin les yeux. Le plafond blanc est la première chose qu'il voit. Il respire profondément.

Le bébé.

Il veut instinctivement porter sa main à son ventre mais se retient au dernier moment. Il n'est pas seul. Mais la deuxième main de celui qui attend sagement à ses côtés saisit la sienne. Il a vu le mouvement amorcé. Il guide lentement la main de Deku sur son ventre. Son petit ventre rond. Quand ses doigts touchent enfin la peau légèrement tendue, il soupire de soulagement, caresse l'arrondi avec bonheur. Il sourit.

- Mon bébé...

Il rouvre les yeux fermés sous la peur de se faire prendre. Il y voit net maintenant. Son regard croise le visage de son compagnon. Katsuki a les yeux rougis et les cheveux encore plus en pétard qu'il ne le croyait possible. Il regarde Deku comme la huitième merveille du monde et porte sa main à ses lèvres pour y déposer un baiser.

- Hey...

Il sourit et renifle un peu. Derrière lui, le jour se lève à peine. Il a dû passer la nuit à son chevet, mort d'inquiétude.

- Pardon.

Et pourtant, c'est lui qui s'excuse. Il vient caresser la joue de Deku de son pouce et pince ses lèvres, retenant un nouveau torrent de larmes.

- Pardon de t'avoir obligé à vivre ça tout seul.

Il essuie ses yeux d'un geste un peu trop vif et les lève au ciel pour retenir ses larmes. Il renifle à nouveau, passe sa langue sur ses lèvres gercées et souffle un bon coup.

- Je sais que tu voulais pas que je te touche, mais quand tu t'es évanoui, je... - il a la gorge nouée - je pouvais pas rester là sans rien faire. Alors je t'ai pris dans mes bras pour te transporter jusqu'à la voiture. Tu étais plus lourd que d'habitude, ça m'a fait tout drôle, rit-il. Ensuite j'ai foncé jusqu'à l'hôpital et ils t'ont pris en charge.

Je le veux (Bakudeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant