[Chapitre 1]

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L'ennui.

L'ennui, encore et toujours.

Moi, Maya, je suis au fond de la salle de classe de mathématiques, et je regarde mon professeur écrire des formules bizarres au tableau, qui mêlent des chiffres, des lettres, et des signes tous plus bizarres les uns que les autres.

Encore une fois, je ne comprends rien. Les maths, ça n'a jamais été ma tasse de thé, si bien qu'en quatrième, au collège, je n'ai même plus cherché à comprendre, enchaînant les notes les plus médiocres les unes que les autres : six, sept, huit, sept et demi... Je n'ai jamais tâté la barre des 10/20 en mathématiques, et encore...

Plus je regarde le prof écrire au tableau, plus je n'arrive pas à comprendre, donc, je finis par m'affaler sur ma table en soupirant, mes longs cheveux bruns ondulés me tombant devant le visage, que j'écarte d'un sec mouvement de tête. Avec ma moyenne générale de maths misérable, je me demande encore comment j'ai pu aller jusqu'en terminale, et, sachant que c'est le bac à la fin de l'année, ça me stresse véritablement. Si je ne progresse pas d'ici là...

Enfin, bref.

Je jette un coup d'oeil à ma montre : 17h45.

Plus que quinze minutes.

Tu peux le faire, Maya.

Pour passer le temps, je balaye la salle du regard.

Certains élèves sont complètement absorbés par que ce leur raconte le professeur, certains suivent, mais sans grand intérêt, et d'autres, comme moi, ont décidés de laisser tomber, à moitié couchés sur leur table, entre leurs cahiers et leurs stylos. Parmi ces personnes, figure ma meilleure amie, Anna, une grande blonde aux cheveux lisses, aux yeux verts, au teint pâle, aux joues roses, et à l'humeur toujours joviale.

Je suis son opposé : petite, brune, cheveux ondulés, yeux bleus.

C'est assez marrant, tout de même.

Voyant que je la regarde, mon amie lève les yeux au ciel en soupirant, pour montrer son ennui. Je hoche vivement la tête pour approuver. Moi aussi, je m'ennuie. Si seulement ce stupide prof ne nous avait pas séparées parce qu'on parlait trop fort...

Elle tapote son poignet pour me demander combien de temps il reste avant la sonnerie.

Je regarde ma montre : cinq minutes.

Déjà ?!

Il faut croire que le temps passe vite quand on contemple une classe de terminale...

Je montre donc cinq doigts à Anna, et elle lève le pouce en souriant pour me remercier.

Pour passer le temps, les cinq dernières minutes qui restent, je regarde le prof écrire au tableau ses formules bizarres, que je n'essaye toujours pas de comprendre, puis...

Enfin.

Ca sonne.

Cette sonnerie, qui résonne comme un adieu, une libération.

C'est avec une joie non dissimulée que je range mes affaires de cours dans mon sac, puis, je ferme celui-ci, avant de saisir la petite bouteille d'eau que j'ai posée dans le coin de ma table au début du cours, si jamais l'envie de boire me prenait, puis, j'enfile mon manteau, que j'avais posé sur la chaise à côté de moi, vide, et je lance mon sac sur mon épaule, avant de quitter la salle à grandes enjambées, suivie par d'autres élèves. Au pas de la porte, j'attends ma meilleure amie, qui sort quelques secondes après moi, le poing en l'air en signe de victoire.

«Week-end !, elle scande en riant.

-Enfin !, je me réjouis en souriant. Je vais peut être pouvoir me reposer pendant deux jours, si j'arrive à gérer les devoirs !

[David Luiz] . Par un heureux hasard...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant