6. Néréo

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Giulia

Mon cœur fait un tour sur lui-même.

Des yeux verts péridots. Des cheveux noirs couleur corbeau, un visage parfait à la fois hypnotisant et aveuglant accompagné d'une mâchoire comme je ne l'ai jamais vu. Un t-shirt blanc collant son corps musclé, tout en laissant paraître des tatouages sur son cou et ses bras.

Mes yeux se détourne de l'homme, adossé contre la baie vitrée, pour rejoindre ceux de l'homme beaucoup plus âgé, qui lui, perd légèrement des cheveux au-dessus de la tête et semble un peu trop indiscret. Le vieil homme qui doit être un soixantenaire, me scrute de son grand fauteuil où il est assis.

- Giulia Pavarotti en personne, s'exclame le vieil homme. Assieds-toi devant moi, je t'en prie.

Les grandes baies vitrées donnent de la lumière aux murs sombres et aux bibliothèques situés derrière le bureau en verre. Ma contemplation est rapidement coupé par « monsieur je vole un sèche-cheveux et kidnappe » qui me fait assoir de force. Je lui lance un regard noir à travers mon épaule avant de me concentrer sur l'homme en face de moi.

- J'ai attendu ce moment toute ma vie, Giulia, me sourit-il en étudiant mes épaules nues.

Je le dévisage en attendant la suite de son discours.

- Ton père n'est qu'un débutant, j'espère que tu es au courant, commence-t-il en prenant un cigare en main. Un con sans cervelle qui pense qu'à son fric, s'énerve-t-il en donnant un coup-de-poing sur la table en verre.

Il se lève en réajustant son costume noir, en sort un briquet de sa poche puis allume son cigare.

- Noah sort immédiatement, ordonne-t-il en crachant sa fumée.

Le concerné ronchonne je ne sais quoi dans sa barbe avant de claquer la porte. L'homme au cigare, lui, contourne son bureau pour venir derrière ma chaise tout en approchant son visage du mien.

- Tu es splendide, me chuchote-t-il. Comme ta majestueuse maman, Nina Pavarotti.

Je me retourne pour lui faire face, analysant de plus près son visage.

- Je ne vous permets pas de parler de ma mère ainsi, Dis-je tout bas à mon tour.

Il se relève d'un air vaincu, portant son cigare au bout de ses lèvres. Quelle idiote, il ne faut jamais montrer ses faiblesses.

- Très bien, présentons-nous ! Se réjouit-il en se remettant sur sa chaise en cuir, derrière son bureau. Je suis Marc Stan, chef d'un des plus gros cartels ici, aux États-Unis. Ton cher père a dû te parler de moi, je présume, fait-il apparaître un léger rictus.

- Désolé de vous décevoir, monsieur Stan, mais je ne comprends pas bien ma présence ici et surtout qui êtes-vous ? Je lui mens droit dans les yeux.

Il s'affale sur sa chaise accompagnée d'une mine déçu puis Marc tourne soudainement sa tête en direction du gars posé aisément sur les baies vitrées.

Putain, pourquoi il me fixe comme ça d'ailleurs.

- Voici ma plus grande fierté de ce cartel d'abrutis, Néréo, le présente-t-il théâtralement.

Le fameux « Néréo » reste de marbre et me fixe toujours autant. Je décide donc de reporter mon attention sur Marc.

- Je ne comprends toujours pas ce que vous me voulez et comment vous me connaissez, persisté-je en fronçant les sourcils.

- Je veux détruire ton père, le plus vite possible, annonce-t-il d'un rictus bien plus cru que tout à l'heure.

- Détruire mon père ? Commencé-je à ricaner. Mon pauvre, à quoi bon essayer ?

Mafia SegretaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant