Surnaturels face à une humaine

Chapitre 4 : Martin des Vampyris

Une sonnerie sonna la fin du cours et, étonnamment, le prof fut le premier à sortir de la salle. La bande de loups et les trois filles s'étant déjà associés pendant le cours, ils sortirent tous ensemble à la suite du professeur. Sarah ramassa ces affaires et en sortant de la salle, jeta un bref coup d'œil au jeune homme qui dormait toujours près de la sortie. Il lui paraissait étrange mais elle considéra qu'il n'était pas une menace immédiate. 

Dans le couloir, Sarah décida de faire du repérage dans le lycée puisqu'elle avait une heure de temps libre avant son cours de langues. La jeune femme retourna donc dans le hall du lycée, à l'entrée de la bâtisse. En chemin elle croisa différents individus de différentes races. Les caractéristiques de chacun n'étant pas toujours mises en évidence par l'apparence, il fallait parfois chercher des détails qui prouvent l'appartenance à une espèce. Bien évidemment, tous le monde n'avait pas besoin de faire de tels observations, surtout avec des sens surdéveloppés tel que l'odorat pour les lycanthropes ou l'ouïe pour les vampires. Ainsi, seuls les humains et quelques exceptions ne pouvaient comprendre cela en un claquement de doigt. Malgré tout, Sarah avait appris à reconnaître certains signes durant la courte guerre pour reconnaître ses ennemis cachés parmi les alliés humains. 

Effectivement, durant la terrible guerre, malgré le côté pacifique de certaines espèces, les surnaturels avait un énorme avantage numérique sur les humains. Pourtant, ces derniers résistèrent plus que prévu dû à une bonne défense qui leur permettait de tenir face aux assauts ennemis. Ainsi, les surnaturels envoyèrent des espions se mélanger aux troupes humaines pour les détruire de l'intérieur. C'était l'un des principaux coups de maître qui firent basculer le résultat de la lutte en faveur des surnaturels.

Sarah remarqua assez vite que toutes les races n'étaient pas présentes. Nous avions essentiellement des loups et quelques autres métamorphes, des vampires, des anges, pas de démons, sûrement trop fatigués à l'idée de faire l'effort de venir, et quelques sorciers. Globalement, moins de la moitié des races principales, celle qui composent le Conseil surnaturels, étaient représentées dans l'établissement. Bien sûr, des humains apparaissaient de temps à autre dans un coin ou longeant les murs, assez discrets. 

Après la guerre, les humains ont perdu tout pouvoirs au point de ne plus avoir la capacité de se défendre publiquement et officiellement. Si un problème survenait et qu'un ou plusieurs humains en faisaient partie, même si ils étaient victimes, personne ne se déplaçait pour les défendre. La seul raison pour que les autorités du Conseil surnaturels agissaient par rapport à l'humanité c'était pour lutter contre la mise en esclavage illégale d'humains.  

Arrivé dans le hall, Sarah s'assit sur un des bancs intérieurs et observa le passage des élèves. Elle s'avait que pour rester la plus discrète possible durant l'année elle se devait de passer inaperçu dans la foule d'élèves et professeurs du lycée. Pour cela, elle avait décidé d'étudier le comportement des gens. Si possible, elle préférait rester seule mais si jamais les humains se regroupaient entre eux, cela serait plus simple de les suivre. Plus elle semblera invisible  et impuissante au yeux d'autrui durant l'année, mieux elle pourra préparer son plan pour se venger de ceux qui ont détruit sa vie. 

Pendant que Sarah réfléchissait à ses différentes options de survie inter-lycée et à sa vengeance, un jeune vampire l'observait de loin. Ce dernier la détaillait scrupuleusement en s'arrêtant sur chaque détail. De ses cheveux bruns coiffés en queue de cheval haute, sa peau légèrement bronzé, comme si elle revenait de vacances à la plage, et son regard qui scrutait les élèves dans le hall. Le vampire se demanda si elle cherchait quelqu'un mais compris assez vite qu'elle ne faisait qu'observer son environnement, telle une lapine jetée dans la fosse aux bêtes. A cette pensée un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il soupçonnait la lapine de ne pas être si faible qu'elle ne le laissait paraître. Au même moment une voix féminine l'appela le ramenant à la réalité.