her name - ( naruhina )

『 𝐭𝐰𝐨 』

Les aiguilles de l'horlogerie lui donnent l'impression de s'être figées à travers le temps au moment où elle laisse son regard fatigué analyser ses dernières pour prendre conscience de l'heure ; il n'est que dix heures. Alors pourquoi a-t-elle pourtant l'impression d'être enfermée entre ses quatre murs depuis une éternité ? Pourquoi la fatigue souhaite déjà emporter son esprit au pays des songes, lorsqu'elle l'a pourtant quitté il y a seulement quatre petites heures ?

Un long soupir d'exaspération quitte la barrière de ses fines lèvres rosées, et à l'instant même où il se fond dans les airs ambiants, plusieurs regards réprobateurs s'orientent vers la source de cette plainte se souhaitant silencieuse. Et ainsi, sous cette sensation étouffante des prunelles nacre qui sont toutes dirigées vers elle, la jeune femme a du mal à retenir un deuxième souffle d'agacement, démontrant ses ressentiments face aux personnes à ses côtés, mais également un ennui profond face à tout cela.

Mais, elle n'a pas le choix.
Il est de son devoir d'être ici, l'obligation d'être présente auprès de toutes ces personnes qui l'ont toujours méprisée. Ils le savent tous. Et hélas, elle aussi, elle le sait. Hinata Hyuga ne peut se soustraire à ses responsabilités d'héritière – combien même elle le voudrait du plus profond de son cœur.

❝ - Un problème, Hinata ?

Aussitôt qu'elle perçoit le brin de reproche dans l'intonation de la question, elle tente de pincer ses lèvres dans une fine ligne pour retenir une parole mal placée qui pourrait s'échapper - le véritable fond de ses pensées qui tambourinent sans cesse contre ses parois crâniennes. Sauf qu'elle se contient, se retient une petite implosion qui n'entraînera qu'une suite de problèmes qu'elle n'a nullement envie de régler à l'heure d'aujourd'hui. Un doux sourire aux excuses mensongères et silencieuses, envers ceux à qui elle doit le respecter, depuis sa naissance, et ce, sans même avoir le choix, s'esquisse à la bordure de ses lèvres, il est maintenant temps de revêtir son masque de la parfaite héritière, facilement manipulable.

❝ - Aucun. Cela n'arrivera plus, veuillez m'excuser, je vous en prie.

Une vieille dame hoche la tête, acceptant ainsi ses excuses, même si elle ne peut contenir une parole dénigrante à son égard qu'elle ne prend même pas la peine de véritablement dissimuler dans sa barbe. Et, sans faire plus attention à elle, la réunion reprend, laissant les anciens du clan divaguer sur des sujets qui n'arrivent pas à capter son attention. Cela fait une heure, peut-être même deux qu'elle est là à présent ; elle n'a plus totalement la notion du temps, si ce n'est l'horlogerie qu'elle regarde plus que nécessaire, dans l'espoir vain que les aiguilles s'affolent. Puis, après tout, l'unique chose dont elle a conscience est sa fatigue envers ses formalités qu'elle doit écouter, de ses obligations qu'elle n'a jamais désirées, de tout ce qui façonne maintenant son monde. 

Pourquoi ?
Pourquoi n'a-t-elle donc pas le droit de s'exprimer pleinement ? De juste exprimer son avis sans que ses regards de jugement ne soient tirés vers elle ? Ce clan ne peut-il donc jamais changer ?
Cette hiérarchie l'horripile, ces anciens lui donnent la nausée, et probablement est-ce fou de sa part, mais elle espère qu'un jour elle arrivera finalement à changer les choses, pour que tout soit différent, pour elle, pour lui, pour tous. Elle ne veut plus de ces traditions d'un temps perdu et oublié. Alors, un jour, elle sera assez forte pour tout chambouler, assez forte pour porter seule le poids de son clan sur ses frêles épaules.

Un jour.
Elle le sait.
Elle y arrivera.

...

La brise de vent caresse avec délicatesse ses joues rosies par la légère froideur automnale, tandis que ses opales blanches comme neige admirent l'immensité du village face à elle – son village. Ses jambes repliées contre elle, ses bras entourant de façon protectrice ses tibias, elle laisse le bout de son menton reposé contre la peau de ses genoux découverts. Et face au silence de la nature qui s'étend autour d'elle, elle peut enfin de perdre dans toutes ses pensées vagabondent, dans ses rêveries lointaines. Elle se laisse porter par son esprit, souhaitant pouvoir remettre de l'ordre dans ce désordre qu'ils sèment tous sur leur passage.