1. Des ailes d'ange

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L'obscurité. Ce fut la première chose que je remarquai lorsque je me réveillai dans cette pièce. Tout était confus dans ma tête. Tout ne me revenait que par bribes, mais c'était vraiment flou.

Je me vois fermer la librairie une fois ma journée terminée, puis glisser mon livre dans mon sac, je me vois aussi croiser le regard d'un homme. Un regard si froid que j'en eus la chair de poule. Et puis... plus rien.

Le trou noir.

Je portai ma main à mon front douloureux. Du sang. Aïe, il m'avait sacrément bien amoché.

Alors que je pris quelques secondes pour analyser la situation, une idée me vint en tête. Afin d'être sûre de ne pas rêver, je me pinçai le bras.

— Astéria, à table !

— J'arrive papa !

Je fermai mon livre et descendis rejoindre mon père. Décidément, mon nouveau roman me transportait vraiment, j'avais toujours du mal à dissocier fiction et réalité.

Arrivant dans la cuisine, je vis mon père en train de remplir les assiettes pour le petit déjeuner, j'ai passé la nuit à lire et je n'ai dormi que trois petites heures. Je m'assis sur la chaise et sentis son regard appuyé sur moi. Une mine coupable prit place sur mon visage et je redressai la tête pour venir à la rencontre de ses prunelles marrons.

— Tu as encore passé ta nuit à lire je suppose ?

J'acquiesçai et il secoua la tête, habitué de mes nuits blanches. Au début il me confisquait mes livres pour que je puisse avoir un sommeil régulier mais il ne savait pas que je lisais aussi sur mon téléphone... Il l'a comprit très rapidement car mes cernes étaient tenaces et ne partaient pas. Désormais il me laisse tranquille sur ce sujet.

— Il est bien au moins ton bouquin ?

— Il est génial ! C'est du fantastique politique avec une histoire d'amour en arrière-plan... Lui répondis-je, passionnée par mon livre, c'est incroyable.

Il ricana face à ma prise de parole, il savait à quel point les livres étaient importants pour moi. Il l'a saisit au fil du temps... Ce fut aussi très évident, je dépensais pas mal de mon salaire dans ces mondes de papier et revenais avec un livre à la main tous les deux jours.

— Et d'ailleurs, il enfourcha des pancakes dans sa bouche avant de continuer, tu commences à quelle heure ?

— Je commence... Je regardai ma montre et mes yeux s'ouvrirent en grand. Dans dix minutes !

La panique le contamina à son tour et il me fit des signes de bras pour me dire de partir. Je bus rapidement mon jus d'orange en une gorgée et remontai dans ma chambre pour me préparer en vitesse.

Quand je redescendis, il avait ouvert la porte et m'attendait devant, un sachet à la main. Je m'approchai de lui après avoir rapidement chaussé mes converses puis je lui fis un baiser sur la joue.

— À ce soir !

— File ma puce, à ce soir.

Je hochai la tête et partis à la librairie dans laquelle je travaillais depuis l'été dernier. Il faisait une réelle chaleur, l'été pointant le bout de son nez mon employeur m'a promis un bon salaire si j'acceptais de travailler pendant cette période. J'ai évidemment accepté puisqu'on ne part presque jamais en vacances.

En cinq minutes je fus à la librairie, prête à faire l'ouverture. Certains passants s'étaient arrêtés devant la vitrine et à ma vue, se sont redressés pour pouvoir entrer. Je ne pus empêcher un léger sourire étirer mes lèvres, j'aime voir des gens s'intéresser aux livres.

IrréelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant