Vent d'hiver

Bourrasque

Après sa dispute avec Shouto, Momo décide de tout de suite rentrer chez elle. Elle baisse la tête et croise les bras sur sa poitrine en marchant, pour se réchauffer et pour se protéger du vent.

C'est pour ça que je déteste sortir en automne. Tou ce vent... En plus, c'est devenu plus glacial parce que ce sera bientôt l'hiver. Et dire que j'ai fait beaucoup d'efforts pour venir aujourd'hui...

Sur son chemin, elle rencontre Jirou et Ashido devant une boutique. Ces dernières l'invitent à les rejoindre mais elle refuse, ce qui ne manque pas d'inquiéter ses amies.

-Tu es sûre que tout va bien Yaomomo ? D'habitude c'est toi qui insistes pour faire du shopping. dit Jirou.

-Ne vous inquiétez pas les filles ! Je ne suis pas juste d'humeur aujourd'hui. Répond-elle avec un léger sourire.

Mais les filles ne sont pas convaincues. Sceptique, Mina demande :

-Ça a un rapport avec Shouto, hein ?!

En plein dans le mille !

-Mais non, pas du tout ! Elle force un petit rire nerveux. Il faut que je rentre maintenant, on se voit au lycée lundi !

Elle se sauve presque en courant, laissant là perplexes ses deux amies. Elle ne s'arrête que quand elle arrive devant le portail de sa maison, totalement essoufflée.

Ouff... C'est mieux qu'elles s'inquiètent plutôt qu'elles sachent... en tout cas pour le moment.

Leur gardien vient lui ouvrir. Lorsqu'elle arrive dans le salon, elle pose son sac à main sur la table et s'allonge sur le canapé en poussant un long soupir.

-Tiens, tu es déjà rentrée ma chérie ?

C'est sa mère, une femme d'une quarantaine d'années, élégamment vêtue d'une longue robe bleu foncé. Elle paraît plus jeune que son âge et a les mêmes traits que sa fille unique: cheuveux noirs coiffés en chignon, yeux gris foncé et une peau aussi lisse que de la porcelaine.

Momo ne lui répond pas. Elle se contente de lever la main pour la saluer.

-Alors, comment vont les préparatifs ? Pas trop débordée ?

-On peut dire que généralement ça peut aller, mais il y a encore un problème que je dois régler. Répond Momo d'un air pensif.

-C'est à propos du garçon dont tu m'as parlé ?

-Hum

-Excuse nous de te compliquer la vie ainsi, Momo. Mais comprend que ton père n'a pas d'autre choix.

-Ce n'est pas de la faute de Papa. Ne t'inquiète pas. J'ai pris cette décision il y a pas mal de temps déjà. C'est juste une coïncidence.

La mère sourit, ravie de la réponse de sa fille.

-Je suis soulagée d'entendre ça ! Je dois te dire qu'au début nous nous sommes culpabilisés. Bon, je dois partir régler des papiers. Quant à toi, trouve vite une solution car tu sais bien que tu n'as plus beaucoup de temps devant toi.