Chapitre 4

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Blaise le regardait avec compassion. Draco était assis sur le sol de la salle de bal de Blaise, les genoux serrés contre sa poitrine, depuis trente-sept minutes sans parler - un record personnel - et bien que Blaise se soit montré tout à fait compréhensif, Draco soupçonnait qu'ils atteignaient leur limite.

"Que s'est-il passé ?" demanda Blaise, comme le traître qu'il était.

"J'ai besoin d'un verre", geignit Draco.

"Non, je ne vais pas te donner à boire. Sauf si c'est de l'eau ; tu veux un verre d'eau, Draco ? Alors arrête de demander et dis-moi ce qu'il s'est passé."

Draco déroula ses jambes et laissa sa tête retomber contre le mur. "J'ai merdé."

"Plusieurs fois ce mois-ci, j'en suis sûr. Qu'as-tu fait en particulier qui ait provoqué cette dernière vague de mélancolie ?"

Les mots de Blaise étaient légers, mais sa bouche était plissée en une ligne serrée. Il savait ce qui n'allait pas. Pour n'importe quelle autre personne, Draco aurait pensé qu'elle feignait l'empathie, mais pour Blaise, c'était réel. Il était manifestement endormi lorsque Draco était arrivé, après minuit - profitant probablement de se coucher tôt après la fête de la veille - et pourtant il n'y avait aucun signe d'agacement. Il était simplement assis là, dans sa robe de chambre blanche et soyeuse, les cheveux ébouriffés par le sommeil, regardant Draco et attendant.

"Je n'ai pas..." Draco laissa sa phrase en suspens, regardant le plafond de la salle de bal de Blaise. Il ne savait pas pourquoi il l'avait conduit ici quand il était arrivé par Cheminette ce soir. C'était la meilleure idée qu'il avait eu pour se retrouver dans une pièce dans laquelle il n'avait pas l'impression que les murs se refermaient sur lui. "Tu sais quand tu m'avais dit de me faire aider ? Je ne l'ai pas fait, et maintenant il a des problèmes, et je pense que j'ai besoin d'aide."

Les sourcils de Blaise se froncèrent. "Pourquoi ne pourrais-tu pas te faire aider maintenant ?"

"Parce que c'est trop tard."

"Ce n'est pas trop tard. S'il était trop tard, tu ne serais pas là."

Leurs voix résonnaient bizarrement dans l'espace immense. Les murs bleus clairs ne semblaient pas se refermer sur lui, mais ils donnaient à Draco l'impression d'être très petit. Très petit, très perdu et très seul. Toutes ces sensations lui faisaient tourner la tête et rendaient sa vision floue. Ou peut-être que c'était juste la panique.

"Non." Draco secoua la tête, agrippant ses cheveux avec ses mains et serrant les mèches suffisamment fort pour avoir mal. "Je veux dire que c'est trop tard pour mon plan. Je voulais rester avec lui, Blaise, pour pouvoir l'aider. J'étais la... la sonnette d'alarme. J'étais censé garder un œil sur les signes et intervenir comme un... un... un putain d'ange gardien ou quelque chose comme ça. J'étais censé le sauver, mais je ne pense pas que je devrais rester près de lui."

"Pourquoi pas ?"

L'esprit de Draco se rappela de l'autre nuit, quand la rage de Potter avait semblé les entourer, enfouie dans les murs comme des braises, et que tout ce qu'il avait voulu faire pour la soulager était de baiser Draco.

"Je ne l'aide pas", chuchota-t-il. "Il m'utilise pour ignorer le problème."

La bouche de Blaise s'ouvrit avec indignation, mais Draco le coupa.

"Il ne m'utilise pas. Je suis consentant, Blaise. Merlin, pour qui me prends-tu ?"

Blaise leva un sourcil. "Certainement pas un Serpentard." Puis il prit un air pensif. "Ou peut-être le plus Serpentard d'entre nous."

Chocolat & Pâtisserie (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant