Les contes de fées se finissent mal...

Partie 2 : Blanche Neige

Et si le chasseur n'épargnait pas Blanche-Neige ?

Il était une fois, en plein hiver, quand les flocons descendaient du ciel comme des plumes et du duvet, une reine qui était assise et cousait devant une fenêtre qui avait un encadrement en bois d'ébène, noir et profond. Et tandis qu'elle cousait négligemment tout en regardant la belle neige au-dehors, la reine se piqua le doigt avec son aiguille et trois petites gouttes de sang tombèrent sur la neige. C'était si beau, ce rouge sur la neige, qu'en le voyant, la reine songea:
«Oh! si je pouvais avoir un enfant aussi blanc que la neige, aussi vermeil que le sang et aussi noir de cheveux que l'ébène de cette fenêtre !»

Bientôt après, elle eut une petite fille qui était blanche comme la neige, vermeille comme le sang et noire de cheveux comme le bois d'ébène, et Blanche-Neige fut son nom à cause de cela. Mais la reine mourut en la mettant au monde.

Au bout d'un an, le roi prit une autre femme qui était très belle, mais si fière et si orgueilleuse de sa beauté qu'elle ne pouvait supporter qu'une autre la surpassât. Elle possédait un miroir magique avec lequel elle parlait quand elle allait s'y contempler:
«Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume,
Qui est la femme la plus belle ?»

Et le miroir lui répondait:
«Vous êtes la plus belle du pays, Madame.»

Alors la reine était contente, car elle savait que le miroir disait la vérité. Blanche-Neige cependant grandissait peu à peu et devenait toujours plus belle; et quand elle eut sept ans, elle était belle comme le jour et bien plus belle que la reine elle même.

Et quand la reine, un jour, questionna son miroir:
«Miroir, gentil miroir, dis moi, dans le royaume,
Quelle est de toutes la plus belle ?»

Le miroir répondit:
«Dame la reine, ici vous êtes la plus belle,
Mais Blanche-Neige l'est mille fois plus que vous.»

La reine sursauta et devint jaune, puis verte de jalousie; à partir de cette heure là, elle ne pouvait plus voir Blanche-Neige sans que le coeur lui châvirat dans la poitrine tant elle la haïssait. L'orgueil poussa dans son coeur, avec la jalousie, comme pousse la mauvaise herbe, ne lui laissant aucun repos ni de jour, ni de nuit.

Elle appela un chasseur et lui dit:
«Tu vas prendre l'enfant et l'emmener au loin dans la forêt: je ne veux plus la voir devant mes yeux. Tu la tueras et tu me rapporteras son coeur en témoignage.»

Le chasseur obéit et emmena l'enfant; mais quand il tira son couteau de chasse pour plonger dans le coeur innocent de Blanche-Neige, elle se prit à pleurer et lui dit:
«Oh ! Laisse moi la vie sauve, mon bon chasseur: je m'enfuirai à travers bois et ne reparaîtrai jamais !»
Le chasseur lui rit au nez et dit:
«Excusez moi princesse, c'est un ordre de la reine que je suis obligé d'exécuter. De plus, j'aurai une belle récompense ! »

Blanche-Neige, en entendant ses mots, fut prise de panique et d'effroi. Elle se dit «Il y a forcément une solution, il ne peut pas me tuer! Il ne peut pas me tuer! Il ne peut pas...» Elle n'eut pas le temps de finir cette dernière phrase.

Le chasseur posa délicatement le coeur de Blanche-Neige dans une petite boîte, qu'il rapporta à la reine. Celle-ci le remercia et lui remit une bourse pleine de pièces. Le chasseur partit tout heureux du château, sans se douter qu'il venait de faire une grave erreur.

La reine ouvrit l'étui.
«Enfin, j'attendais tant ce jour!» se dit-elle.
En effet, pour créer une de ces potions -une des plus puissantes- il lui fallait un coeur jeune et pur. Elle mélangea dans sa marmite plusieurs ingrédients, si répugnants que je ne citerais pas leur nom, ainsi que le fameux coeur. La potion pris une couleur rosâtre à l'ajout du dernier ingrédient.

La reine laissa échapper un rire diabolique puis but 3 gouttes de la potion.

En l'espace de quelques minutes, le soleil disparu, laissant place à des nuages gris. Un coup de tonnerre retentit. Le château aux couleurs si gaies était désormais noir. Les arbres de la forêt perdirent leurs feuilles, la terre se fissura, le ruisseau dessécha...

Sur Terre régnait désormais le chaos et la terreur...

FIN DE LA PARTIE 2.