Les enfers, ce n'est plus ce que c'était...

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Lucifer

Fou de rage, je balance mon verre sur les parois de la caverne qui me sert de piaule. J'ai gardé l'apparence de l'acteur humain. Finalement, contre toute attente, j'apprécie ce corps. Et ce qui ne gâche rien, c'est que visiblement Lilith le déteste.

Cette bonne femme va réussir à ce que mon plan tombe à l'eau avec ses envies de grandeur. Des siècles que je peaufine tout jusqu'au moindre détail et elle va tout détruire.

— Bordel de merde ! éructé-je en brisant un autre verre entre mes doigts. Elle me casse les couilles cette connasse !

Mes soldats se ratatinent sur place en m'entendant vociférer. Je les comprends, ils doivent penser que je vais en faire griller quelques-uns et ils ont raison. Joignant le geste à la parole, plusieurs de ces traîtres tombent immédiatement en poussière.

Sérieusement, est-ce qu'ils me prennent tous pour un demeuré ?

Je suis Lucifer, le maître tout-puissant des enfers ! Je suis au courant du moindre de leurs faits et gestes, j'attends juste de voir si mon frangin va venir chercher ses rejetons.

J'aurais dû me douter qu'il n'aurait pas les couilles d'affronter ses anges et de leur expliquer que lui aussi avait fauté et par trois fois qui plus est. Sans oublier de mentionner que les mères n'étaient pas des oies blanches non plus.

Quand j'y réfléchis, c'est risible. Lui qui a occasionné tout un bazar, allant même jusqu'à déchoir ses précieux soldats. Puisqu'ils étaient tombés amoureux et avaient cédé à l'appel de la chair, alors qu'il avait fait pire qu'eux.

Non seulement il a succombé, mais il a effacé la mémoire des génitrices, les rendant folles au passage. C'est ainsi que j'ai eu vent de son premier-né, que la sorcière essayait de tuer, pensant que j'étais le père de son rejeton. Mais j'y ai vu un moyen de pression, qui a malheureusement échoué. Le gamin est plus puissant que je ne me le figurais.

Un peu comme Inari, qui a tout de suite compris que seule une divinité pouvait avoir altéré sa mémoire. Elle aussi s'imagine que je n'ai pas surveillé sa sale morveuse. D'après vous, qui avait implanté le doute et la fureur dans le cœur des villageois ?

J'éclate de rire en me remémorant les délices que sa peine et sa colère avaient suscités chez moi.

Nom de mon frère ! Cette gamine, c'est du tonnerre, mais bien moins que sa petite sœur. Bon ! Je reconnais que là, nous avons un point de divergence avec mon frangin. Étant donné que pour tout vous avouer, Dahilia est passée dans nos deux couches. Comment résister à cette nana, mélange de vice et de vertu ?

Quoi, vous pensiez que tout ce qui se colporte sur ces êtres est vrai ?

Il faut arrêter de croire tout ce que vous lisez ou ce que l'on vous dit ! Cette femme, c'était un volcan comme sa gamine. Des flammes auxquelles on ne peut que se brûler les ailes. Rien que de me remémorer nos parties de jambes en l'air, le sexe de ce corps se tend. Je suis sûr que mon frère ressent la même chose au sujet de la mère d'Anna. Notre seule différence est que je n'en ai rien à foutre de nos liens de sang, et je n'ai qu'une envie, c'est de voir si la fille est aussi endurante que sa génitrice.

— Si tu la touches, notre marché ne tiendra plus ! tonne une voix qui paraît venir de partout en même temps.

— Mon cher frère, comment vas-tu ? Alors ça y est, tu t'inquiètes de tes rejetons ? raillé-je en me resservant un verre de malt.

— Ferme-la ! Je t'ai couvert toutes ces années, mais je me suis déplacé pour te dire que c'était fini, déclame-t-il sans se montrer.

J'explose de rire et même si je ressens un frisson d'appréhension, je préfère défier ce trou du cul.

Daemonuis Heaven or Hell'sWhere stories live. Discover now