5. Rêves ou cauchemars.

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Elena

     Le jet vient d'atterrir, j'ai une certaine appréhension d'où on va.
Max me fixe puis me saisit le bras pour que je le suive.
Toujours à sa suite, monsieur grincheux marche assez vite pour moi, ouais parce que quand on fait le comparatif, je veux bien, mais monsieur muscle fait trois têtes de plus que moi.
- Marche plus vite, je n'ai pas ton temps.
- Parle-moi mieux bouffon.
Il se retourne et s'approche de moi, si près que je peux sentir son parfum qui sent divinement bon.
Suite à ce rapprochement soudain, je sens la panique m'envahir, plusieurs souvenirs que j'avais enfouis tout au fond de mon esprit refit face.
Mes sens en alerte, je place mes mains sur son torse dans le but de le repousser, mais il s'approche encore plus et vient murmurer à mon oreille.
- Ne joue pas avec le feu si tu ne peux pas assumer, mon ange.
Je ne pris pas la peine de lui répondre et le contourne pour continuer à avancer, quelques secondes plus tard, je l'entends rire puis il me dépasse pour rejoindre le Rang Rover noir.
Emilio m'ouvre la porte et je monte à l'arrière tandis que lui rejoint l'avant du véhicule.
Max me lance un regard avec un sourire narquois dans le rétroviseur que je décide d'ignorer.
Je tourne donc ma tête vers la fenêtre pour essayer d'apprécier le paysage.
La voiture me berce et je finis par m'endormir.

Flashback

Je suis attaché sur une chaise, mes poignets me font atrocement mal. Je tourne ma tête pour essayer de voir où je suis, mais un bruit m'interpelle, le bruit d'une clé dans une serrure.
La porte en métal s'ouvre sur lui, pourquoi il est là.
- Pourquoi je suis attaché et pourquoi tu es là ?
- Tu sais, corazon, il y a des fois où il vaut mieux ne pas chercher à comprendre le pourquoi du comment.
Il continue de s'approcher de moi, et remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, puis s'accroupit en face de moi.
- Je ne te pensais pas si bête pour une fille de mafieux.
Quoi, qu'est-ce qu'il raconte. Et comment il sait pour la mafia.
- Bon, on ne va pas passer par quatre chemins, corazon.
Il se retourne et se dirige vers une table qui est rouillée, il prend quelque chose que je n'arrive pas à distinguer.
Puis, il se retourne vers moi, un couteau à la main avec un sourire malsain.
Il s'approche encore et commence à passer la pointe du couteau sur ma joue droite, elle descend vers mon cou et s'arrête au niveau de mon ventre.
Mes yeux commencent à s'embuer, je ne comprends pas pourquoi il fait ça.
- Ne pleure pas corazon, tu verras tu n'auras pas mal.
- Pour... pourquoi fais-tu... Ça, tu m'avais promis de me protéger.
- Oui corazon, tu as raison, sauf que je t'ai dit que je te protègerais des autres, pas de moi.
À la fin de sa phrase, il enfonce la lame du couteau dans mon abdomen et crée une plaie de plusieurs centimètres.

Fin du flashback.

Maximiliano

On roule en direction de la villa, Emilio a ma droite et la brune sur les sièges de derrière.
Je jette un coup d'œil à la brune qui s'est assoupie. Je ne peux m'empêcher de détailler son visage angélique, je ne sais pas de quoi rêve t-elle, mais ces sourcils sont froncés. Je crois apercevoir des larmes sur son beau visage.
Je sursaute quand Emilio me dit.
- Arrête de la fixer et concentre-toi sur la route.
- Je ne la fixais pas.
- Ah oui, tu regardes quoi alors, si la voiture de derrière avait quatre pneus. Me dit-il en rigolant.
- Arrête de rigoler.
Emilio se calme doucement tandis que je repère ma villa au loin, arriver devant le portail mes hommes ouvre et me salue de la tête.
J'arrête la voiture à quelques mètres de l'entrée puis descend.
Emilio descend à son tour, tandis que moi, je contourne la voiture pour aller la chercher.
La brune dans mes bras, Emilio à ma gauche, je rentre dans ma villa et commence à monter les escaliers pour aller la poser dans une chambre proche de la mienne.
Je la mets lentement dans le lit, retire ses chaussures et rabat les couvertures sur son corps. Je me tourne et vais fermer les rideaux, puis je sort de la chambre. Emilio m'attendait dans le couloir avec un sourire sur son visage.
Pourquoi il sourit encore celui-là, je sens qu'il va me sortir une connerie.
- Tu sais, c'est la première fois que je te vois te comporter comme ça avec une fille en dehors de Karla.
- Et donc, tu comptes en faire un flash info.
- Non, non, j'observe juste. J'ai hâte de voir la suite, cette fille va t'en faire voir de toutes les couleurs.
Malgré moi, je laisse un sourire se dessiner sur mes lèvres, c'est vrai quand elle était petite, elle avait déjà un sacré caractère à elle-même.
Un caractère similaire à celui de ma sœur alors comment vous dire que je le suis mis dans une sacrée merde.
Dans la cuisine, j'entreprends d'aller chercher quelque chose pour me rafraîchir.
- Bière ?
- Ouais. Je me tourne et lui lance la canette qu'il rattrape.
Je m'adosse au plan de travail derrière moi, quand soudain un cri traverse les murs de la villa.
Mon regard rejoint dans la seconde celui d'Emilio, on pose les bières et on se dirige à grande vitesse vers les escaliers que je monte deux par deux.
J'ouvre la porte de sa chambre et ce que je découvre me laisse sans voix, la brune à les cheveux en bataille et transpire à grosse goutte.
Elle gesticule, et murmure des choses incompréhensibles.
Je m'approche doucement du lit, voulant l'aider, mais Emilio me retient le bras.
Depuis quand tu fais dans l'humanitaire toi.
Oh ta gueule.
- Quoi ?
- Je crois qu'elle fait un cauchemar.
- Jure, je n'avais pas remarqué.
Qu'est-ce qui t'est arrivé mon ange pendant mon absence.

Elena

J'essaye de me réveiller, mais j'ai comme la mauvaise impression d'être coincé, paralysé, je déteste cette sensation.
J'entends des bribes de conversation autour de moi.
Puis dans un sursaut, je me lève et regarde autour de moi, je n'arrive pas à distinguer quoique ce soit, ma vision est trop floue.
La pièce est plongée dans le noir, putain, je déteste le noir, une des deux silhouettes s'approche de moi, j'essaye de reculer sur ce qu'il me semble être un lit. La respiration beaucoup plus vite que la normale, mon cœur cogne tellement vite dans ma poitrine que ça me fait si mal.
Les sens en panique, j'essaye de me lever du lit où j'étais, mais je retombe sur le sol quelques secondes plus tard.
Une grande silhouette s'approche encore plus de moi tandis que je recule jusqu'à, je sens mon dos toucher l'immense fenêtre derrière moi.
- Non... Non... Recule s'il te... plait, recule... pa... pas encore.
Une grande ombre s'accroupit à côté de moi.
- Calme-toi mon ange.
Ma... Max... C'était Max, je sens qu'il me caresse doucement les cheveux en me calant sur son torse.
Ma respiration toujours pas calmée, la crise d'angoisse m'envahit et je déteste me sentir impuissante face à ça.
Depuis plusieurs mois, je n'en avais pas fait, je veux mon koala, j'ai besoin de sentir l'odeur et les grands bras de mon frère.
- Cale ta respiration sur la mienne. Me dit sa voix rauque.
J'essaye de l'imiter, mais ma respiration est toujours autant saccadée.
- Je veux... Mon koala. J'ai... Besoin de mon... Koala.
Il ne répond rien, surement parce qu'il ne doit rien comprendre. Mon dos toujours calé contre son torse, je sens qu'il me caresse encore mes cheveux.
Ma vue revenue à peu près à la normale, je vois Emilio s'approcher de moi et me tendre un verre d'eau.
- Bois, ça te fera du bien. Dit-il en me tendant le verre.
Je lève mon bras faiblement pour le prendre, mais je vois la main tatouée de Max le saisir avant moi, il ramène le verre tout près de ma bouche pour que je boive.
- Mer... Ci. Chuchotais-je.
Emilio sort de la chambre doucement, je souffle doucement, essayant de reprendre mes esprits.
La main de Max sur ma cuisse, je la saisis pour jouer avec ses doigts, même si je sais que ce n'est pas la meilleure solution là maintenant, j'en ai besoin.
Je faisais toujours ça avec la main de mon frère. Je retourne sa main pour pouvoir observer ses tatouages, ils sont magnifiques.
Pendant plusieurs minutes, je retrace ses tatouages avec mon doigt.
- Ils sont magnifiques. Dit-je, en référence à ses tatouages.
J'aurais voulu lui demander s'ils avaient des significations, mais je crois que je vais éviter, nous ne sommes pas assez proches.

Tome 1: Les opposés s'attirent (Sous contrat d'édition chez Les 3 colonnes)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant