ʙᴀᴍʙɪɴᴀ

PROLOGUE

Flashback
1994

"Pourquoi je peux pas rester avec toi?" Demanda la fillette en regardant son grand frère, droit devant elle.
"T'es pas assez grande pour rester avec nous! Vas jouer avec tes Barbies, laisses moi tranquille!" Rétorqua le petit garçon, en marchant à reculons, vers le terrain de foot.
"Mais... Sofiane! Je veux rester avec toi!" Murmura Leïla, en regardant son frère s'éloigner progressivement d'elle.

Elle souffla, tourna les talons, et repartit en direction de sa tour, avant de regagner le petit appartement dans lequel elle habitait avec sa famille, au cinquième étage.

"T'es déjà rentrée?" Demanda Soraya, la mère de la fillette.
"Sofiane veut pas rester avec moi. Il m'a dit d'aller jouer avec mes Barbies, alors que lui, il est au city avec ses amis. C'est pas juste." Expliqua Leïla, en s'asseyant à la table de la salle à manger.
"C'est normal que ton frère veuille jouer avec ses amis, Leïla. Vous avez pas le même âge." Expliqua la mère, en s'asseyant à côté de sa fille.
"Il a seulement 8 ans! Moi j'ai 5!" Dit Leïla en indiquant son âge avec ses petits doigts.
"Et ses amis sont encore plus grands. Tu veux dessiner?" Proposa la femme.

Leïla secoua vivement sa tête, positivement, attendant que sa mère lui donne des crayons de couleurs et une feuille.

Leïla passa bien une heure à dessiner. Alors qu'elle finissait de colorier, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Elle comprit que son père était rentré, accompagné de son grand frère.
Alors qu'elle était concentrée, elle sentit une main se poser sur le haut de sa tête, et secouer doucement ses cheveux. C'était son père, qui déposa par la suite un baiser sur le haut de la tête de la fillette.

"Leï! Ton frère est rentré." Dit Soraya, en essuyant ses mains mouillées sur son tablier de cuisine.
"Mmhm." Dit simplement la jeune fille.
"Il est venu avec quelqu'un, pour prendre le goûter. Tu peux lui dire bonjour?" Demanda sa mère.

Le regard de Leïla quitta son dessin pour se poser sur sa mère, qui lui indiqua d'un simple geste de la tête où se trouvaient son frère et l'invité. Elle tourna la tête et son regard se déposa directement sur l'inconnu, qui était debout, derrière Sofiane.

"C'est ma sœur, Leïla." Dit Sofiane en pointant brièvement du doigt sa petite sœur.

L'inconnu acquiesça, lâchant un petit sourire.

"Moi c'est Tarik." Dit il.
"Salut." Lâcha la fille timidement, avant de rejoindre son père, assit sur le canapé.

Le garçon ne tarda pas à avancer, après que la mère des deux enfants l'ai invité à s'assoir à la table à manger. Il s'assied, et regarda autour de lui, étudiant l'environnement.
Son regard bascula sur la petite fille, qui le regardait déjà. Il lui sourit doucement, avant de prendre la parole.

"T'as quel âge?"demanda-t-il.
"5 ans." dit-elle, en enfouissant son visage dans le bras de son père.
"Comme mon petit frère. Il s'appelle Nabil. Tu peux jouer avec lui si tu veux."

Leïla seccoua négative la tête, avant de porter son attention sur la télévision que son père a allumé, quelques minutes plus tôt. Tentant de faire abstraction de l'inconnu assit à quelques mètres d'elle.

❀

1997

"Je te jure que c'est pas si mal Leï!" Dit Sofiane à sa petite sœur alors qu'il inspectait son visage. «Un appareil dentaire c'est vraiment pas la mort.»
"Tu dis ça parce que toi t'en a pas!" repondit Leïla, au bord des larmes. «je suis totalement défigurée!»
"Mais non! Je te jure! C'est pas parce que t'as des lunettes qui grossissent tes yeux, déjà énormes à la base, et un appareil dentaire que t'es défigurée!"
"Fermes la Sofiane!" Cria la fillette, en poussant son frère.
"Aller viens, on descend. Les gars m'attendent."Dit le garçon en attrapant sa sœur pas le bras, la tirant avec lui.
"Non! Je vais pas descendre." Elle se dégagea de son emprise, se redirigeant vers sa chambre.
"Leïla! Je peux pas te laisser toute seule ici."
"c'est bon j'ai 8 ans, je suis assez grande pour rester toute seule."
"Et si je te disais que Tarik est en bas, et qu'il a cherche après toi ce matin?"
"sérieux?" Demanda la fille, en regardant son frère, droit dans les yeux.
"Tu sais que je suis pas un menteur. Alors, on y va?"
"Juste parce que j'en ai envie, pas parce que tu m'oblige."