9. Avviare

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Giulia

La nuit habite la ville. Depuis un quart d'heure, dans le silence, nous sommes garés derrière le château de la future victime, que je connais depuis jeune. Eduardo est italien de sang, mais semble ne plus vouloir adhérer à notre pays d'origine. Soit parce qu'il est en tort ou s'est-il engueulé avec mon père ? L'a-t-il trahi ? Je n'ai jamais su la vraie raison. Mais une réelle question me vient parmi les autres. Pourquoi le cartel et Eduardo sont-ils aussi proche, que ce soit sur le point de l'habitation et du contact ? Était-il de mèche avec eux ? Je vais devoir le tuer de toute manière...on ne sait jamais.

- Met ça, m'ordonne-t-il en me tendant une oreillette rompant le silence et les nombreuses questions que m'imposent mon esprit.

Ça n'a même pas commencé que cette mission me gave. Je n'arrive pas à savoir si c'est la situation ou bien cet homme à côté de moi qui ne fait que de m'imposer ces règles qui sont en train de me freiner dans ma mission initiale.

- Nous sommes « collègues », c'est bien ça ? Tâté-je le terrain en prenant l'oreillette de ses doigts.

- Mmh...

- Moi, je ne travaille pas avec des personnes qui ne communiquent pas, je tourne ma tête pour le regarder. Dis-moi ce que je dois faire et pourquoi on attend depuis aussi longtemps ? Je veux en finir le plus vite possible avec cet Edward... Eddy, je ne sais plus, qu'importe.

- Eduardo, me reprend-il sèchement tout en tendant sa jambe droite puis en sortant un couteau de sa poche. Il cale la lame entre ses dents et tend son corps face à moi pour ouvrir le petit coffre devant moi afin d'agripper une dentelle fine.

- Qu'est-ce...

- Tu vas mettre cette jarretière et à l'aide de celle-ci, caler ton arme blanche, m'impose-t-il un énième fois sans faire attention au reproche que je viens de lui faire. Ensuite, Gabriel te dira quoi faire grâce à l'oreillette, ce sera essentiellement avec lui que tu devras communiquer. Je te le répète, un coup de feu et tu lui plantes le couteau n'importe où tant que ça le tue.

J'arrache l'objet de ses mains, mais vérifie rapidement s'il ne regarde pas pour pouvoir soulever ma robe. Et je suis bien contente de constater qu'il fixe un point dans le vide sans jeter un seul regard sur ma jambe nue.

« - Coucou ma beauté » Subitement, la voix désagréable de Gabriel se fait entendre dans mon oreille droite.

- Je ne peux pas.

Néréo tourne son visage en ma direction, me toisant.

- Je peux avoir une autre personne ? Je demande poliment, tout en essayant de rester calme.

« - Oh, ne me dit pas que je t'effraie ma petite Giulia ? »

-  Être effrayé par une personne lâche ? Qui réagis par la peur ? Rigolé-je. Je n'ai juste pas confiance en toi espèce de-

- Tu n'as pas le choix Giulia, me coupe Néréo, tu dois y aller immédiatement, sort-il un flingue en retirant le cran de sûreté.

Mes yeux se posent longuement sur cette arme qui me manque terriblement. Manier et tirer avec ce type d'arme m'apporte comme un sentiment de liberté, de pouvoir. Je sors à contrecœur pour finir au plus vite cette mission et avant tout, pas me griller en avançant des propos qui pourrait me nuire. Justement, sur ce coup-là, Il va falloir que je sois astucieuse et ne pas me tirer une balle dans le pied.

Mon plan est très simple. Une nouvelle fois, jouer la carte de la manipulation. S'ils pensent que j'effectue cette mission pour eux, c'est cruellement manqué de bon sens.

Devant la géante porte, à la suite d'une longue péripétie à cause des fichus graviers, j'entrevois de mon seul œil visible l'homme qui garde l'entrée.

Mafia SegretaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant