29 - ( Vide )

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Sabrina

5 mois plus tard

Ma tête collée férocement contre le sol, il se retire enfin pour me laisser presque inerte au sol. Ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de pleurer et essayer de me battre. Je ne me souviens plus quand, mais un jour j'ai perdu la notion du temps et à ce moment j'ai aussi perdu tout espoir. J'ai donc arrêté de pleurer.

- Alors, belleza? Demande Enzo, sachant pertinemment que je sais quoi lui répondre.

- Merci, murmure-je dans un faible souffle.

- Bonne fille, je reviendrai te voir aujourd'hui.

Je ne lui réponds pas et il ne s'attend pas à ce que je lui réponde. Il a lui aussi compris depuis longtemps que je ne lui parle et obéis seulement par désespoir, mais que si une opportunité se présentait, je le tuerais sans hésiter. Ça ne le dérange pas.

Il ferme la porte de ma cellule, la même que celle du début. Je connais chaque recoin par cœur désormais, chaque craque, tache et chaque minimes différences de couleur dans les murs de béton.

Il commence à faire un peu plus froid qu' au départ et je commence à me sentir de plus en plus faible. Tellement que des fois, en essayant de me lever du lit sale, j'en suis incapable.

Enfin, je me relève du sol, étant sûr qu'il était partit. Je remets mon jogging sale, que je n'ai pas changé depuis une semaine, et je remets mon chandail tout aussi sale. Je ne choisis pas quand je peux me changer ou quand je peux me doucher, pareille pour la nourriture et l'eau.

Ils s'en fou si je ne mange pas et ne bois pas pendant des jours. Mais surtout, il semble oublier que j'ai une hygiène à entretenir. Tellement que quelque fois je le contrarie pour qu'il me batte et ensuite m'amène dans cette putain d'infirmerie où ils me nettoient à l'eau gelé provenant d'un jet beaucoup trop puissant et m'arrache la moitié de mes cheveux en les peignant.

Mais c'est déjà mieux que de rester tachée de sang, poussière, sperme et toute sorte de substance inconnue pendant des mois. Le pire, je crois, c'est que je me suis habitué à ce traitement.

Par contre, je ne m'habituerais jamais à la solitude. Je n'en peux plus de ne rien faire pendant des heures et des heures, ne parler à personne pendant des jours et des jours. C'est si horrible, cette solitude, que j'apprécie presque parler avec Enzo.

Seulement, car sinon, depuis le temps, je ne saurais sûrement même plus comment parler. Ça me rend folle le silence engloutissant qui m'entoure et c'est encore pire quand j'entend des putain de personnes hurler des heures et des heures.

Je me couche dans le lit qui n'a pas été changé, malgré le sang et le sperme, depuis douze couchers de soleil. Je fixe le plafond et repense à cette femme à qui j'ai hurler pendant deux jours avant que je ne l'entende elle aussi crier de douleur avant de mourir.

Je devais hurler pour qu'elle m'entende de sa cellule et elle aussi, mais je le faisais tout le temps. Je m'en usais la voix, m'en brûlait la gorge, mais je ne m'arrêtais pas. J'aimais lui parler de ma famille et j'aimais l'entendre parler de la sienne.

Elle était plutôt gentille, mais ça n'a duré que deux jours. Ensuite j'ai du souffrir en l'entendant le supplier d'arrêter pendant plusieurs heures épouvantablement longue. Alors depuis, chaque fois que quelqu'un était dans une des cellules proches de la mienne, je restais dans le silence, pour ne pas m'infliger une souffrance de plus.

Quand je contais encore les jours de ma captivité, je rêvais d'être libre et tout cela. Maintenant, je rêve de tuer Enzo de différente manière, je rêve d'étrangler Lorenzo ou de le battre à mort et mon rêve préféré, c'est celui où je retrouve cette salope de Gabriella pour qu'elle finisse ou elle était supposé être, six pieds sous terre avec toute sa putain de famille.

Captive du grand Lorenzo LiziriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant